dimanche 25 décembre 2011

Il était une fois Noël

 Je ne suis pas une fanatique de Noël, rapport à mon histoire personnelle, mais aujourd'hui j'ai décidé que ça devait changer... qu'il me fallait voir Noël autrement, pour continuer à rêver un peu plus.
Un petit conte, ça vous tente?


Bien avant la naissance du monde, un petit peuple errait dans l’Univers à la recherche d’une terre sur laquelle s’établir. Ainsi, au fil de ses pérégrinations, le peuple des fées trouva la Terre.
A l’aube du monde, les fées créèrent la magie. Le second jour, elles semèrent la féérie. Le jour suivant, elles confièrent l’amour aux vents, les priant de le souffler sur toute la surface de cette petite planète.
Une fois leur tâche accomplie, les fées vécurent en paix et le temps passa…
La vie s’écoulait au rythme des naissances de peuples féériques. Et la magie, toujours, faisait tourner le monde.
Cependant, un jour, la fée Elayah fit un terrible constat. Plus aucune de ses semblables ne semblaient prêter attention à la magie du monde. Les fées ne rêvaient plus, elles n’étaient plus capables de s’émouvoir de l’’instant. Elles ne savaient plus s’abreuver d’amour dans le regard de l’autre. Elayah, qui connaissait bien les anciennes légendes, refusait de voir la féérie mourir et décida de convoquer la Grande Assemblée. De chaque village, une fée sage fut envoyée, et bientôt la capitale de Faërie bruissa de mille rumeurs…
Au crépuscule du jour de la Lune, la Grande Assemblée prit place dans la salle des longs instants. Chacune des fées présentes retint son souffle, tandis qu’Elayah parlait. Elle souhaitait, dit-elle, créer une race nouvelle, une race qui serait capable de connaître ce que les fées avaient oublié, qui pourrait vivre intensément la magie. Une race qui saurait vivre, parce qu’elle serait mortelle. Les fées restèrent un instant interdites devant la proposition d’Elayah, mais cette dernière passait pour être sage et l’Assemblée accepta de considérer sa requête.
La discussion fut longue, se prolongeant jusqu’à la fin du mois de l’oubli. Les fées décidèrent qu’il était temps que le monde change, et c’est ainsi qu’elles créèrent l’Homme.
Les premiers temps, l’Homme se révéla parfait. Il savait rire de la caresse de l’eau sur sa peau, vibrer au son du vent dans les feuillages, pleurer devant la neige étincelant sous la lumière de l’astre roi. Mais cela ne dura pas. Très vite, l’Homme s’habitua. Ce qui faisait la magie de la vie devint pour lui la banalité du temps qui passe. Et, un jour, les fées disparurent. C’est du moins ce que crut l’Homme. Les fées, quand à elles, espèrent. Depuis des millénaires, elles attendent que les humains sachent de nouveau ressentir la magie de l’instant. Qu’ils découvrent que l’amour est soufflé par les fées qui chevauchent les vents. Qu’enfin l’Homme sache s’émerveiller, chaque jour un peu plus. Qu’il rêve les yeux ouverts, tout simplement.
C’est en réponse aux espoirs du peuple des fées que l’Homme a créé Noël. Pour transmettre à ses enfants la capacité à entrer dans le monde des fées. Pour qu’ils aient le choix de continuer à croire…ou pas.




Joyeux Noël!

vendredi 23 décembre 2011

Je n'ai (presque) plus 18 ans...

Bientôt trop bientôt, je vais avoir 25 ans pour la troisième fois. Ca me fiche un coup de savoir que la trentaine se rapproche dangereusement, je t'avoue. Ca me fiche encore plus un coup de me dire que dans 3 ans, mon petit frère, celui que j'ai bercé sur mes genoux, que j'ai fait tomber de son petit camion en roulant à toute allure autour de la table de la cuisine, mon tout petite frère aura 20 ans. Aoutch!

Je me rends compte que les années ont passé, que mon adolescence d'abord, puis la sienne ensuite, nous ont peu à peu éloignés. Je ressemble trop à maman selon lui, et lui à un gamin capricieux selon moi. Bref. Une vie de famille recomposée plutôt banale, en somme.

Pourquoi parler de ça aujourd'hui? Parce qu'il y a une semaine, j'ai pris conscience que mon petit frère me manquait. On a fait tellement de trucs ensemble par le passé, des balades,des disputes mémorables,des sorties, des conneries, des jeux... des trucs sympas (ou pas) qu'on a partagés tous les deux et qui ont enrichi l'amour que l'on se porte.

Comme je suis pas du genre à me laisser abattre, je lui ai dit franco. En soulignant que ça pourrait être sympa de se prévoir une activité rien qu' à nous deux. Tout content, mon frangin balance "Bah oui, on pourrait aller en boîte!". Gloups. J'ai dit "oui". Inconsciente.

Pendant toute la semaine, j'ai cogité. Comment je vais m'habiller? Est-ce-que je vais ressembler à un clown qui danse? Il va falloir me maquiller. Est-ce-qu'à une heure du mat je tiendrai déjà plus debout? Est-ce-que mon frère va se taper la honte de sa vie? Elle est comment, cette boîte? Est-ce que je vais survivre à la musique? Est-ce-que mon hypoglycémie va encore me faire chier jouer des tours? Est-ce-que je vais être la seule "vieille" au milieu de tout un tas d'étudiants? (nan parce qu'en plus mon frangin a choisi le jour de la soirée étudiante spéciale Noyel, rien que ça!). Ou comment se pourrir sa première semaine de vacances. Merci à moi-même.

Hier soir, donc, le moment tant redouté attendu arrive. Je m'étais promis de siester et bien sûr je n'en ai rien fait. Même pas peur (pour le moment). Nous avons prévu de décoller de chez nous vers 22h45, les ados et moi. Oui, parce que finalement j'ai cédé. On emmène aussi le meilleur ami de mon frangin et ma cousine (hourra, ELLE, elle est majeure au moins).

21h30, les choses sérieuses commencent. J'enfile mes collants, puis ma robe. Je change de collants. Je mets la ceinture de ma robe. Je l'enlève.
 J'étale ensuite toute ma panoplie de cache misère maquillage devant moi. Fond de teint. Blush. Fard à paupières. Liner.Mascara. Je respire un bon coup et c'est parti. Je dois quand même dire que je n'ai pas tremblé. Même pas eu besoin de retoucher mon camouflage. Même que je me suis trouvée plutôt potable (pour une "vieille" de presque 25+2 ans^^).


Je redescends au salon et le supplice la marade continue. Choix des chaussures. Je mets les bottes à talons. Je les enlève. Je ne tiens pas à perdre mes pieds dans la bataille. Imagine-toi en plus que toutes mes copines m'abreuvent de messages plus encourageants les uns que les autres. "t'as du courage, moi je le ferais pas", "profite-en", "si tu t'emmerdes, envoie-moi des textos", "la musique sera trop forte, tu penseras à rien". Hum. AU SECOURS. Sauvez-moi. Je veux plus y aller. Je suis trop vieille pour ces conneries d'abord, la preuve, aucune de mes amies n'a bien voulu m'accompagner.

Une dernier texto à P'tite maman, mon soutien dans l'épreuve, et je pars. Sache quand même que P'tite Maman et Maman des champs m'ont félicitée sur mon apparence extérieure et que ça m'a grandement aidée. Merci les filles, une petite exagération par ci par là ne fait pas de mal au moral :)

Les gamins récupérés, nous filons à la boîte. Primo, il est trop tôt. Pas de DJ, il faut attendre. Secundo, le pote à mon frère fait vraiment un peu trop jeune. On risque de ne pas pouvoir rentrer. (Là les gars ça le ferait vraiment pas, jupe+maquillage+effort de venir... ne me foutez pas dehors, merci!). 45 minutes d'attente dans la voiture, 72 réflexions désobligeants sur les jeunes filles à moitié à poil légèrement vêtues aperçues sur la parking et une inscrutation dans un groupe de jeunes plus tard... on est à l'intérieur. Sissi. Je ne peux plus reculer.

Bon. La musique est un peu forte, mais ça va le faire. Par contre, ils ne passent que des inédits ici? Ah? Oui, c'est vrai que sur ChérieFM on n'écoute pas trop de techno et toussa. Pardon. Je suis vieille.
Et...euh....on va pas danser là? Ah pardon. C'est la honte de danser si y'a pas au moins 10 personnes sur la piste. Je savais pas, excusez moi.
Quoi? Tu bois déjà un truc? On est là depuis 5 minutes! Ah, pardon. L'ambiance, toussa. Je vais m'y faire.

Allez... Ils sont quelques uns à se trémousser, on peut y aller. Un petit coup d'oeil alentours, les gens ont l'air de danser comme moi. Aucun innovation depuis 6 ans. Ouf.

Musique chaude, je me déhanche près de mon frangin. Cri gêné "hé, je suis ton frère!!!!". Pardon. Le jeune ne comprend pas que danser n'est pas draguer. Fais gaffe, maman elfe, c'est bourré de jeunes ici.

Il doit être à peu près minuit, je me trémousse déhanche sur la piste quand soudain une masse vient se coller à moi. Oups. Le regard de ma cousine en dit long sur les intentions du garçon qui se frotte compulsivement à moi. Je tente un déplacement. Il me suit. Inouïe, la capacité du mâle à se déhancher en restant aimanté à sa proie. Cette sortie est purement anthropologique pour moi bien sûr.

Quelques musiques rythmées plus tard, je suis seule avec ma cousine. On a changé de secteur, ça paraît plus calme. Je remarque que les mâles observent mais ne touchent pas. Ca me va. Jusqu'à ce que la demoiselle aperçoive une connaissance et s'éclipse. En deux secondes, je me retrouve dans les bras d'un mec qui me crie un "tu danses?". Euh...oui. Bien observé. Je danse. Seule. Enfin...jusqu'à il y a encore deux secondes. Mon regard erre dans le vague pendant une grosse dizaine de minutes (mais où elle est, bordel???) tandis que le mâle tente de saisir mes mains et que je me démène comme un diable dans ma chorégraphie du jesuisenpseudotranse. Eclipse de maman elfe. Le mâle se retrouve seul et va chercher une autre proie.

Je commence à me demander si on ne devrait pas partir... Trop de techno tue la techno, j'ai horreur de ça et même si mon corps avait besoin de se défouler, je pense qu'on a bien suffisamment oeuvré. A cet instant précis, le DJ se branche sur mes pensées et le son de YMCA retentit dans toute la boîte. Enfin. Je connais les paroles ET la choré. Instant de bonheur. Prière de ne pas déranger.

Naïve, je pense "on s'en ira après celle-là". Louise Attaque, je t'emmène au vent. Argh, je ne veux plus partir. Maman elfe hurlant sur le podium de la boîte. Je me retrouve à déclamer à un inconnu "et je voudrais, que tu te rappelles, notre amour est éternel et pas artificiel". Ledit inconnu apprécie. Encore plus quand je lui chante en transe l'Apologie de Matmatah. Et celles qui suivent.

L'inconnu se rapproche. Mains qui font mine de glisser sur mes hanches. C'est à cet instant que ma cousine surgit en courant et glisse à l'inconnu (qui la reconnaît) "euh...c'est ma cousine, quoi!". Mince. Il est si jeune? Je trouvais ça louche aussi, qu'il ne connaisse pas bien les paroles de Matmatah. Tout le groupe des jeunes a les yeux rivés sur nous. Ca chuchote sévère. Hum.

Subrepticement, je me rapproche de ma cousine, qui me confirme qu'elle le connaît. Un an de moins que moi, dit-elle. Gloups.

Maman elfe glisse à l'oreille du jeune homme "quel âge tu as?". Le menteur répond 18. Trop prévisible. Je hausse les sourcils et il rectifie. 17. Ensuite, il me suppose 21-22 ans. Galant. Affamé, plutôt.

Je pensais que parler de mes 27 ans calmerait ses ardeurs. Du tout, il "kiffe" et s'approche de plus belle. Bon. Tant pis. Je vais te pourrir ta fin de soirée.

"Dis...tu sais qu'en plus de danser avec une vieille de 27 ans, tu danses avec une maman? J'ai une petite fille de 18 mois". Le pauvre... bras balants, il m'observe en répétant "Noooon. Le bad, putain, le bad". Désolée mon garçon.

Résolue de ne pas l'achever (c'est quand même un ami de ma cousine), je ne cite pas ma condition de femme mariée. Et je décide qu'il est temps de partir.
J'en profite pour te rassurer. La condition de mère de 10 ans de plus que lui n'a rien changé. Il a essayé de m'embrasser. Je lui ai fait la bise, j'ai ramassé mes trois loulous et nous sommes partis.

Je ne saurai que dire merci, en fin de compte. Merci les ptits loups d'avoir eu confiance en moi. Merci de m'avoir dit que j'avais assuré. De m'avoir demandé qu'on recommence bientôt. De m'avoir chariée sur ma façon d'"affoler" les mecs de 10 ans mes cadets. De m'avoir suggéré qu'on pourrait aller bientôt à la soirée cougar. De m'avoir dit que je dansais bien. D'avoir trouvé que j'étais plus dingue que vous. De n'avoir pas eu honte, tout simplement.

Et finalement... je me suis glissée dans mon lit à 4h15 ce matin, avec des étoiles dans les yeux et de la techno dans le tête. Etrange mélange, mais vraiment bénéfique. On y retourne quand?

lundi 19 décembre 2011

Réveillon magique chez LMdPB

Bonjour bonjour! Je n'ai pas de merveilleux réveillon à te raconter, en général je t'avoue même qu'il s'agit DU jour de l'année que je déteste. Embrassades, effusions, temps qui passe... je ne suis pas hyper à l'aise avec tout ça. Ajoute à cela le fait que 10 jours plus tard je prends un an de plus au compteur et... voilà le super cocktail de ma journée du 31!

Du coup, en cette dernière journée de l'année, j'invite mon amie LMdPB (La Maman du Ptit Bouddha) à nous raconter son plus beau réveillon...et crois-moi, ça envoie du bois!


Cher lecteur (et lectrice) du super blog trop mega génial qui déchire de Maman Elfe,
Je vais te narrer mon super réveillon de l’an dernier, à savoir le 31 décembre et accessoirement, une partie de 2010 qui s’est vécu en mode baleine.

Tout commence début avril, par une grande révélation sur un test de grossesse (+ + , si tu vois ce que ça veut dire….). O joie, O bonheur d’attendre (tout en étant quasi sûre que c’était bon) et enfin de lire la bonne nouvelle sur ce bout de plastique. Il faut dire que le destin s’était déjà chargé de nous faire mal, 1 mois avant en nous prenant la petite crevette de 2 mois qui s’engrainait déjà en moi. Et là, PAF ! 2éme acte ! Ni une ni deux, je fonce au labo de Dracula pour qu’il vérifie tout ça et m’annonce la bonne nouvelle en chiffres à 15h. Encore quelques heures pour préparer un stratagème pour annoncer ça à Chéri. Pour l’acte 1, j’avais fait un jeu style « chasse au trésor » à base de messages codés à retrouver dans la maison (l’instit en moi avait bien travaillé !!). Donc là, solution bis….Saumon Clear Blue en papillotte au menu (ou comment j’ai planqué le test dans de l’alu sans le mettre au four of course !!!).  Chéri était sur le c** (normal, t’es assis en général quand tu manges…) que la machine à bébé se soit remise si vite. Séance lacrymale une bonne partie de la soirée…

Bref, la petite graine profite en moi. Et c’est parti pour 3 longs mois de discrétion et d’attente. Discrétion car pas envie d’annoncer le pot aux roses si bébé ne tient pas (ouf, même technique pour l’acte 1) et attente car pas de rdv gygy/écho avant 12SA.  

Enfin arrive la première écho, celle qui vérifie que quelqu’un habite bien là dedans !!! Et là, grand moment, on t’a vu pour la première fois. Chéri était tout chose et moi heureuse forcement. Chéri était d’ailleurs trop content de si bien te voir, il pensait, « je cite », voir une sorte «  de patate » à l’écran… ah ces hommes !!! C’est vrai qu’à l’écho, faut sortir de l’ENA pour tout piger ce que tu vois. Mais nous, on a pu te voir en train de sucer ton pouce… très émouvant. Gygy nous demande si on veut savoir si c’est une pepette ou un totor (apparemment, ça se voyait déjà). Et nous avons en cœur dit NON, surprise jusqu’au bout !!! L’aventure, c’est l’aventure !! Tu dois arriver pour le 7 janvier.

Oh! Un pouce!!!

L’écho avance, et là, le gygy en blouse blanche, vieux comme mon pépé, commence à mesurer des trucs avec son super ordinateur..et il commence à nous dire que la clareté nucale est bof, limite, border line…et vas-y qu’il vérifie sur son tableau… "vu votre âge, vos antécédents médicaux (heu…jamais malade pauv’ c** !!), vos habitudes (pas de fumette et pas de surcharge pauv’ c** !!), la clareté devrait être à tant maxi" (et bien sur, j’étais à -1 du maxi soit limite…). Et là, il commence son speach sur ce que ça peut vouloir dire ou pas… les risques, les examens… Aux mots « handicap » et « trisomie », je ne peux plus tenir et je fonds en larmes. Le gygy s’est trouvé un peu con de m’avoir parlé de tout ça si vite. Alors pour me rassurer, qu’à cela ne tienne, je vais passer le test pour la trisomie dans la foulée… Et dire que l’écho avait si bien commencée… Re piquouze de dracula. Résultats dans 15 jours maximum me dit la laborantine.  Chéri est resté serein à mes côtés mais non moins perturbé par tout ça….les jours suivants ont été horribles. Il m’arrivait de craquouiller une larme de temps en temps pour rien (hormones et le reste hein !!!) mais surtout, je redoutais d’aller chercher le courrier des fois que les résultats soient arrivés.

Et puis un jour, en rentrant de l’école, le verdict tombe…une lettre avec tout un tas de chiffres mais rien de plus, pas de commentaires ou de mots qui te disent « votre bébé n’a rien ». Purée, la panique à bord !! Je passe 1h au téléphone à essayer de joindre quelqu’un à l’hôpital qui me prend en charge…tout ça pour que le guignol vieux comme mon pépé me dise « bah, si on vous a pas appelé, c’est que tout va bien » !!! « pauv’ con !! je confirme !!!  (je lui ai pas dit mais pensé très fort…). Et là, ça y est, soulagée, heureuse, je vais enfin pouvoir vivre ma grossesse sereinement, le crier sur tous les toits (oui, quand tu es enceinte, tu as envie que ça se sache… bien avant que ça se voit) et couver ce petit être que j’aime déjà.

Et c’est parti mon kiki pour l’annonce officielle aux futurs grands parents, à la famille, aux amis, aux facebookiens qui te sautent dessus par un « j’aime » !! L’été arrive, les kilos commencent à grimper (boouuuu pas bien !!!) mais toujours pas de bidon…la 2éme écho se passe (avec un autre hein, la meilleure de l’hôpital apparemment), « vous ne voulez toujours pas savoir ce que c’est ? » …. »NON NON !!! » Déjà, Bébé se porte bien et profite bien. La rentrée des classes approche, avec l’angoisse de ne pas savoir où je vais aller (je suis remplaçante) mais surtout si je vais être loin ou pas… Ouf, « callée » 2 mois en maternelle à 15 minutes de la maison. Bidon commence à pointer (je jubile !!! ) et bébé gigote bien ( surtout quand mes élèves viennent parler fort près de moi). La maternelle, c’est sympa, j’aime bien, mais j’avais pas pensé pas que le mobilier était si bas et les élèves si dynamiques… Bref, je finis mon remplacement à la toussaint et sur les rotules.  

Enfin, le congé mater !! je l’ai attendu celui-là !!! je vais pouvoir couver mon kinder surprise ( oui, on a rebaptisé bébé comme ça le temps de la grossesse…) et finir de préparer son arrivée. Les rdv médicaux se suivent et se ressemblent…prises de sang (pourvu que je choppe la toxo avant BB2 !!!), rdv gygy, prép à l’accouchement, relaxation en piscine…bébé va bien et il me le fait savoir par de délicats coups de pieds sous les côtes (papa est footballeur…c’est dans les gènes…). La sérénité me gagne, les kilos aussi (bou bou, vraiment pas bien car + 23 au final !!!), et le 9ème mois est déjà là…c’est passé très vite (sans doute car aucun pépin genre vomito ou insomnie ou rétention, je compatis les filles !!!). Je commence à être impatiente de te rencontrer qui que tu sois (tout le monde nous prévoyait une fille alors, on s'est mis en tête que tu en étais une…ventre bien rond en effet).

Viennent les préparatifs de Noel et du  réveillon. Bizarrement, cette année, je me doutais qu’un truc allait se passer pour les fêtes. Noel en famille à quelques kilomètres donc pas de risque. Quant au réveillon… à l’arrache comme souvent. Chéri pensait aller festoyer avec ses amis footeux à quelques kilomètres de la maison et moi j’étais censée recevoir des copines à la maison (elles devaient gérer le repas bien sûr, le tout arrosé de champomy…).

LE PLUS BEAU JOUR DE MA VIE

31 décembre, 5h du mat’, je me réveille en sursaut. Un truc cloche mais quoi ? Ça fait tilt, le fameux bouchon muqueux !!! Ça y est, il a pété comme on dit !! D’un autre côté, à 1 semaine d’accoucher, je m’attendais à ce que ça arrive. 8h, je regarde téléshopping (shame on me !!!), et ça commence à contracter dans mon bidon. Je démarre mon traitement homéo pour le jour J. Bébé se réveille lui aussi (et bam, dans tes côtes !!). Les heures passent, je suis vautrée comme une grosse m**** dans le canapé et ça contracte mais gentiment. 15h, les contractions commencent à me chatouiller… je note les minutes sur mon calepin. 18h, Chéri constate que ça se rapproche sérieusement sur mon calepin…Décision prise, appel aux copains footeux et aux copines pour décommander notre présence au réveillon pour cause d’un départ imminent à l’hôpital. Bien sûr, nous ne manquons pas de leur dire de ne rien dire surtout !!!  

Et c’est parti !! En me chargeant dans la voiture tant bien que mal entre 2 contractions, Chéri me dit… « Tu veux le mode Schumacher ou le mode Pépé? ». Et là bizarrement, je revois les 2 dos d’ânes approcher au milieu de la route donc mode Pépé obligatoire !!! 20 minutes plus tard, nous voilà aux urgences. Je commence à déguster pas mal, obligée de me contenir pour ne pas couiner pendant les 15 minutes d’attente devant la secrétaire. 19h, enfin, on m’ouvre une salle, je peux me vautrer sur un fauteuil. On me branche et bébé fait un joli bip bip. Tout va bien, il est en route… Je suis à 4 de dilatation donc il ne fallait pas traîner non plus. Et là, la sage femme me dit… «  pouah, vu le rythme cardiaque élevé, bébé est forcément une fille !!! ». Bon pourquoi pas, on verra dans quelques heures.

C’est parti pour la salle d’accouchement.
21h, alors que vous buviez votre coupette , on me posait un délicieux cocktail appelé «  péridurale ». La sage-femme, elle aussi bien ronde (enceinte de 6 mois), me dit qu’elle passera me voir 1 ou 2 fois par heures pour voir l’avancement. Pas de souci pour ce soir, je suis la seule en travail pour le moment. Les heures passent, Chéri et moi nous nous endormons (si si j’te jure !!) entre les mini contractions et les passages de la SF. Et minuit sonne !! Bip bip !! Bonne année !!! 1 interne rentre dans mon bloc avec son chapeau pointu et sa langue de belle-mère…Bonne année !! Et moi pendant c’temps là, j’attendais mini-moi… (référence à Wazoo les auvergnats !!!).

7-8-9 (dans mon panier neuf…), bébé arrive. On me dit qu’un autre maman vient d’arriver pour accoucher et que c’est imminent.. Les sages-femmes sont au taquet pour savoir qui d’elle ou moi va accoucher en premier pour inaugurer 2011….
3h du mat’… l’autre maman a pondu , ça y est…faut dire que le 4ème arrive toujours plus vite qu’un premier bébé.

10 pour moi, bébé est dans les startings blocs mais il a un ch’tite bosse sur le crâne qui l’empêche de passer. On retente à plusieurs reprises mais zut, il veut pas. Plusieurs gygy et SF de garde débarquent (mon pauvre bébé va être affolé par tout ce monde !!lol !!!). Ils commencent à vouloir employer les gros moyens style ventouses…mais je veux pas de ça moi !! Changement de SF, je tombe sur une qui me sort, « Madame, ça va le faire, on va pas sortir tout ça fêter la nouvelle année !! Bébé va venir normalement, on va l’aider !! ». Chéri est en transe à côté de moi, il m’aide en me supportant de tout son mieux, en criant comme si il était sur le bord d’un terrain de foot et que je devais aller marquer le but de la victoire (chouette image

Bienvenue à toi mon p’tit bout, nous t’aimons très fort. 


 ).  Mini rikiki épisio histoire de dire « tiens, on t’en a fait une » et voilà, 3h51, mon bébé est là… Et ho surprise, ho enchantement, c’est un garçon !!! Un magnifique garçon !! J’entends encore ses premiers cris et je revois le moment magique où on l’a posé sur moi. Il est beau comme un cœur, la peau bien lisse, tout jouflu, magnifique. Plus tard, Chéri s’occupe de lui (grande première mais respect !! il a tout géré !!), on le mesure, on le pèse, on le nettoie et l’habille. En effet, bébé est bien portant ( 3,9kg pour 52cm…tu m’étonnes que ça forçait…lol !!!) et il est trop mignon. 


Ce réveillon restera à jamais gravé dans ma vie, dans notre vie. J’imagine la tête des gens quand quelques heures plus tard, nous les avons prévenu par sms de l’arrivée de bébé tout en leur souhaitant la bonne année. On a mis haute la barre de la date de naissance originale et créé la surprise avec l’arrivée d’un beau p’tit mec. 2011 se termine, 2012 approche avec, pour bien démarrer l’année, le premier anniversaire de notre p’tit loup !!





Demain, ce petit bonhomme aura un an, et Petite Elfe et moi on souhaite à "Youye" un excellent anniversaire! Gros bisous, petit amour!
 

Maman...c'est quoi l'amour?

Un jour, j'en suis sûre, Petite Elfe me posera cette question. Avec tous les "je t'aime" que je lui ai distillé depuis sa naissance, servis à chaque repas d'amour et à toutes les sauces...

Même si aujourd'hui elle le dit (imitation magique de sa maman quand elle se plante devant moi, ses yeux immenses rivés aux miens et me déclare "a t'aime!"), un jour cette petite maligne me demandera ce que c'est que l'amour... Et moi, je lui répondrai que...

L' amour, c'est comme l'eau.

Il y a l'amour source, celui qui est au début de toute chose. Cet amour, tu le connaîtras des dizaines de fois, et il sera toujours différent. Il te fera sentir le souffle du vent autrement, il fera battre la chamade à ton grand coeur, il te fera voir des étoiles dans les yeux de l'autre et voler des papillons dans ton coeur. L'amour source, il propose, et c'est à toi de choisir ce que tu souhaites en faire.

Il existe l'amour torrent, qui passe et qui emporte tout, qui coule fort dans notre corps et ne nous laisse pas indemne. Des fois, l'amour torrent, ça fait du bien et ça fait mal. Je te souhaite de tout coeur de le ressentir, ma fille. Cet amour-là, tu en auras besoin pour te connaître.

Il y a aussi l'amour océan, plus grand que tous les autres, à l'infini, sans frontières et éternel... Cet amour, ma Petite Elfe, c'est celui que je ressens pour toi. L'amour d'une mère pour son enfant. Parfois tempêtueux, toujours profond et magique. Irrésistible.

Tu connaîtras aussi l'amour ruisseau Petite Elfe, celui qui t'accompagne tout au long de ta vie, l'amour que tu ressens pour tes amis. Les vrais, ceux que jamais tu n'oublieras, ceux qui seront là aux moments importants.  L'amour ruisseau ne devient pas rivière, les vrais amis ne sont pas assez nombreux pour cela et c'est ce qui doit être.

Tout au long de ta vie, tu sentiras l'amour goutte, qui tombe sur toi quand tu ne t'y attends pas. L'amour qui vit dans un sourire, dans un "je t'aime" ou un merci. Dans une rencontre. Dans un échange de regard. Dans les yeux d'un inconnu croisé dans la rue. L'amour goutte tombe parfois en averse. Parfois il ne vient pas. La météo du coeur est ainsi faite qu'elle n'a pas de règles.

Il est probable que tu goûteras à l'amour glace. Celui qui n'a qu'un sens, que l'on ne partage pas et qui fait mal. Surtout quand on a quatorze ans et une nuée d'oiseaux dans le coeur. Tu dois savoir que tu auras le choix. Le garder bien au frais pour en souffrir ou bien le sublimer pour devenir plus belle encore.

Il y a l'amour iceberg. Celui dont tu ne connais que la toute petite partie émergée. Qui te surprend un peu plus chaque jour. Qui flotte dans la vie au gré des courants de ton humeur.

Tout ça, ma Petite Elfe, c'est l'amour. Indescriptible. Unique et multiple. Le chemin de ta vie.


chasse aux oeufs, oeuf difficile, bravo!

lundi 12 décembre 2011

18 mois...

C'était hier et j'ai déjà oublié la vie sans toi mon amour...
Parce qu'au moment où tes yeux ont croisé les miens le monde a basculé. C'était plus beau, plus lumineux, plus intense et plus vivant. Maman elfe est née en même temps que Petite Elfe. Il y a 18 mois.

Dix-huit mois, c'est :

De longs moments d'angoisse quand Petite Elfe pleurait, bébé
Une maman qui a pleuré au premier éclat de rire de son enfant
Un baby-blues dont je me souviens encore si bien...
Une maman qui a repleuré quand, les yeux dans les miens elle m'a dit "maman, a t'aime!"
Des centaines de couches lavées et pliées
Des tétées tendresse
Un allaitement trop court et les regrets qui vont avec
Une toute petite main dans la mienne
Une bouche chocolatée qui me réclame "atore"
Des rires en cascade quand je lui murmure dans l'oreille "je suis dingue de toi"
Des chutes mémorables
Des petits mots tout mignons
Des kilomètres en poussette
Un portage/partage
Penser à elle avant de penser à moi
Pouvoir passer 2h couchée par terre pour aider ma fille à s'endormir
Avoir les bras engourdis mais la bercer encore
Remettre mon postérieur sur un vélo pour le plaisir que je vois dans ces yeux quand on part en balade
Des dizaines de livres lus et relus
Des mots d'amour chuchotés au creux de son oreille
Un si petit être qui est devenu tout pour moi
L'amour

Petite elfe...la vie sans toi, ce serait simplement le temps qui passe, long et vide...

dimanche 11 décembre 2011

Je suis féminine (leitmotiv)

Bon. Ma féminité et moi c'est...c'est une longue, longue histoire!

Elle et moi, nous avons traversé plusieurs phases : j'ai été coquette, un peu laxiste, maman carrément laxiste.

Quand je dis laxiste, c'est parce que genre...un jour, j'ai du me ressaisir quand un ami m'a dit "tu serais vraiment jolie, si tu t'habillais pas comme un sac" (sûrement rapport à la polaire Tigrou grise taille XL et le jean deux tailles au-dessus que je portais ce jour-là)
Et vlan! Cette phrase, j'avais vraiment, mais VRAIMENT besoin de l'entendre. D'abord, pour intégrer le fait que j'étais aussi une femme (et pas juste une super maman). Ensuite, pour accepter. Accepter que mes kilos envolés ne reviendraient pas (même si tout le monde me disait "nan mais c'est l'allaitement. Tu vas les reprendre quand tu auras arrêté"). Accepter de devoir changer toute ma garde robe devenue trop grande (vas-y, déteste-moi!). Cela dit, un an après la fin de l'allaitement, je n'ai pas vraiment racheté de pantalons. Quelques sarouels (un peu informes, quoi), c'est tout. Et deux ou trois soutifs (rapport à la perte cruelle de mes attributs féminins)

Tu l'as compris, aujourd'hui j'ai à peine un peu dépassé la phase "sac à patates" mais...c'est pas non plus la panacée.

Disons que j'ai des hauts (peu) et des bas (plutôt). Genre je suis tout à fait capable d'aller bosser en mini jupette, coiffée et maquillée un jour, et le lendemain de prendre un jean, une polaire à capuche elfique et mes kickers usées. En fait je suis un genre de kinder suprise perpétuel... le matin, en ouvrant la porte de la classe, tu sais jamais ce que tu vas trouver derrière! Pimpante, perchée, féminine... qui suis-je?
Petit bilan :

Les + :
Je suis allée chez l'esthéticienne pour apprendre à me maquiller correctement (sissi, j'te jure!)
J'ai pour projet d'aller m'acheter de nouveaux jeans à la bonne taille (oui, ben c'est pas parce que j'ai ce projet depuis des mois que ça compte pas, hein!!!)
Je me suis acheté DEUX robes. Hé ouais!!! Et même que je les mets (même celle qui est carrément courte)
Je fais des efforts pour être épilée régulièrement (et non, ce n'est pas du tout à cause de mes cours de danse^^)


Les - :
J'ai appliqué les cours de maquillage...une semaine environ
J'oublie de me parfumer 5 jours sur 7... mais aussi c'est parce que je n'ai plus de parfum dans le flacon et que je n'arrive pas à décider si je change encore ou si je reprends ce bon vieux "Classique"...dans le doute, j'achète pas :)
J'ai du mal à passer du temps à la salle de bains alors que j'ai des câlins à faire à Petite Elfe (et des tas d'autres trucs)
Quand je commence à squatter la salle de bain pour une séance maquillage, je ne suis jamais satisfaite et ça me prend des heures. Du coup, maquillage=temps perdu=inutile (cerveau elfique).
J'ai du mal à faire croire à ma "beauté naturelle" pour justifier mon manque de coquetterie... suis pas crédible!



Oui... je sais qu'il y a du boulot, mais j'y crois hein?!!!

Et toi, tu arrives à être une maman et une jolie femme qui prend soin d'elle?

Un peu, beaucoup, à la folie...

Tu sais quoi? Je suis droguée. Oui, oui, j'ai bien dit ça. Je crois que je suis droguée aux rapports humains. La chaleur d'une rencontre, le plaisir d'un partage, le sourire d'un ami... j'en veux toujours plus!

Du coup, j'ai récemment halluciné été étonnée de découvrir que malgré toute la cybernetalité de mes rapports avec mes lecteurs, j'ai eu de jolies surprises et je peux dire que certains d'entre vous sont devenus des amis. Ca te paraît niais, dit comme ça?
Je t'avoue que, il y a quelques semaines encore, ça m'aurait probablement semblé crétin. Rapport au fait de discuter avec des inconnus, que c'est facile de se cacher derrière son clavier, que si ça s'trouve Maman des champs est une tueuse psychopathe (private joke inside) et blablabla...

Oui mais... grâce à mon blog j'ai rencontré Maman des champs (et elle et moi, on ira loin, vous verrez...). J'ai appris à connaître P'tite maman (qui a du coup pris un forfait maman elfillimitix). Il est prévu de rencontrer d'autres blogueurs et... tout ça c'est du réel, du palpable, du petit bonheur à l'état brut.

En discutant avec mamie elfe l'autre jour, j'ai aussi pris conscience que tout ça est très générationnel. Que j'ai grandi avec un ordi entre les mains, que mon adolescence s'est écoulée entre caramail (put... ça me rajeunis vraiment pas ce truc-là) et hotmail. Que facebook c'est quasiment un "mode de vie". Que bloguer, c'est naturel.
Et aussi... que du coup je me trouve en total décalage avec ma maman la génération précédente.
J'en ai parlé avec ma collègue l'autre jour, qui a l'âge de ma mère et je lui disais que j'étais vraiment embêtée qu'on ne puisse pas se comprendre avec ma maman sur ce terrain. Que oui, je considère que les rapports "palpables" avec des amis à qui l'on parle de vive voix, c'est toujours mieux. Mais que des fois, je me dis aussi que si internet n'existait pas, j'aurai vraiment loupé de belles surprises!
Ce à quoi...ma collègue m'a très justement répondu qu'elle aussi avait du mal avec le concept mais qu'elle le comprenait mieux parce qu'elle n'était justement pas ma mère. Et qu'elle pensait qu'il fallait bien s'y résigner parce que le monde ne semblait pas prêt de changer...

Je tiens quand même à dire que j'ai (un tout petit peu) une "vraie" vie sociale. Genre je me débrouille pour voir LMdPP et Maman L (mes amies de galère d'IUFM) au moins une fois tous les deux mois. Genre je me suis inscrite à des cours de danse africaine où j'ai rencontré des gens sympathiques et où je peux extérioriser tout ce qui pollue mon équilibre. Genre, au travail, je papote 5 minutes de la pluie et du beau temps avec ma cantinière (tous les midis quand même).
Et sitôt ma journée "finie", Petite Elfe au lit, commence ma deuxième vie : mes éclats de rire étouffés, mes coups de coeur et mes discussions "philosophiques". Mes délires. Ma vie cyber-sociale.
C'est ça. Droguée, c'est moi qui te le dis...


Hum... je me rends compte aussi que travailler sur un billet ce matin c'était une mauvaise idée... j'ai cliqué "publier" au lieu d'"enregister". Bravo!

samedi 10 décembre 2011

Une journée avec...

Attention! Article écrit "à quatre mains" rien que pour toi...
Mercredi, c'était une journée vraiment spéciale, chargée d'émotion, de rires d'enfant et de partage. Du coup, j'avais vraiment envie de partager ça avec toi. Mercredi, Maman des champs est venue à la maison. Et c'était trop bien, vraiment!

Allez, c'est parti!!! En vert, la version de Maman des champs, en pourpre (comme je me la pète, là!) c'est moi! Enjoy!

Tout a commencé par une sortie au cinéma... Maman Elfe et moi, on est allées faire les adolescentes en allant voir Twilight. C'était une bonne idée d'ailleurs le cinéma pour une première rencontre. Ben oui, si on s'entendait pas, c'était pas grave chacune repartait de son côté et au pire on avait juste passé un bon moment au cinéma (et vu Jacob torse nu...). Bon finalement ça c'est bien passé parce que du coup on a décidé de se revoir... Le 7 décembre, on va chez Maman Elfe, Princesse AAA et moi!
Il y a quelques temps, j’ai découvert que la blogosphère, ça n’était pas QUE du virtuel…Maman des champs habite à 8 kilomètres de chez moi ! Y’a pas moyen autrement, il faut que je la voie… Après la déconfiture causée par mon frangin qui trouve que Twilight c’est « trop pourri, pour les gamins ! », Maman des champs, charitable, me propose d’y aller avec moi. Je suis super flattée et toute excitée…une semaine à attendre ça, c’était carrément long ! Mais ça valait le coup d’attendre parce que, alors qu’on ne s’était jamais vues, on a passé une super soirée (et miam Jacob, quoi !) et, une fois le film fini, on a papoté dans ma voiture jusqu’à plus d’1h du mat’ ! J’ai découvert que des fois, on peut rencontrer quelqu’un pour la première fois et papoter comme avec une vieille amie qu’on n’avait juste pas vue depuis quelques temps…pas de gêne, juste un bout de vie à se raconter. Du coup, autant continuer sur notre lancée, c’est décidé, dans quelques jours, j’invite Maman des champs et princesse AAA dans mon jardin !

La veille j'explique à Princesse AAA, que le lendemain nous allons voir Maman Elfe et Petite Elfe, qu'il faudra être gentille et tout et tout.
Aujourd’hui, c’est mardi. Je viens de récupérer Petite Elfe chez nounou, il est 18h et je commence à lui expliquer que demain, on va rencontrer Maman des champs et princesse AAA. Je lui dis qu’on va voir la copine. Riche idée…toute la soirée, elle m’a saoulée rabattu les oreilles de « amain, apine, aane !!! » (oui c’est ça, demain on va voir la copine princesse AAA)

Mercredi 7 décembre 9h30. Princesse AAA se réveille : "maman amener ature un peu Payine et reine" (vous voulez la traduction? "Maman on va promener un peu avec Maman Elfe et Petite Elfe"). Bon je crois que de son côté c'est tout bon! Ptit déj avalé, on met la robe, on se coiffe et là il faut attendre... Maman Elfe, elle vient nous chercher à 11h30 (oui Maman des Champs est chiante... non seulement elle se fait inviter mais en plus elle peut même pas y aller par ses propres moyens) et Princesse AAA est prête à 10h30 grand maximum! On va donc jouer dehors, sans manteau, et on attend tranquillement!
Mercredi.8h. J’émerge. Oui, oui, c’est le mot. Hier soir j’ai blogué/facebooké jusqu’à euh…tôt ce matin en fait ! Et ma maison qui est un champ de ruines…et Maman des champs qui arrive dans trop peu de temps ! Et le couscous à faire. Et les petits gâteaux à aller chercher. Et le sol à lessiver.
Prenons les choses dans l’ordre. Petit un : relever les mails et passer 30 minutes sur facebook. Petit deux : Petite Elfe crie, levage, biberonnage, habillage. Il est déjà 9 h. Couscous ! En avant le poulet, les carottes et les tomates ! Sur ce…en fait, je suis partie dans un papotage téléphonique avec P’tite Maman et…bon ben maintenant il est 11 h15, je pars chercher Maman des champs. Tant pis pour le ménache ! Au moins, elle nous connaîtra pour de vrai moi et mon aptitude au bazar ambiant.
Petit détour à la pâtisserie orientale, tout me fait envie mais j’essaie de me calmer. Je ne prends QUE 12 gâteaux. Bon, ok, 13 en fait.

11h30 pétantes, Maman Elfe et Petite Elfe arrivent. Princesse AAA va docilement se mettre dans le siège auto et en route vers le jardin de Maman Elfe. On arrive chez elles, et là c'est comme si Princesse AAA connaissait la maison et ses habitants : elle court vers les jouets et les deux petits monstres jouent ensemble (ou côte à côte parfois). Princesse AAA prête même Ady (sa poupée préférée qu'il faut traîner partout et que personne peut toucher et que si elle l'a pas elle dort pas) à petite Elfe (bon pas trop non plus mais un peu).
Purée ! On n’est pas en avance, crotte ! Je déteste être en retard…un petit coup d’accélérateur et on arrive presque à l’heure. Mince, elles sont déjà dehors. Je me sens un peu nulle, j’aurai du arriver plus tôt (et en plus j’ai même pas l’excuse du ménage !). Allez…pas grave, on embarque ! Déjà, princesse AAA veut bien venir dans mes bras pour que je l’installe…Cool ! Et pendant ce temps, Petite Elfe continue sa litanie « aane, aane, aane,aane… ». Tout le monde en voiture ! Le trajet passe bien vite, Petite Elfe a finalement le bec cloué devant princesse AAA, qui, elle, superjoyeuse, continue de papoter « Payine ature mener ».
 Ayé…on est arrivées dans mon dépotoir jardin. J’ai un peu peur de la réaction de mes invitées (oh mon dieu l’état de la maison…) mais ça a l’air de passer. Maman des champs est super polie, elle fait mine de n’avoir rien vu. Sympa… Et puis, de toute façon, les filles sont déjà en train de déballer les jouets. Ca a l’air de coller entre elles !

12h30, c'est l'heure du couscous! Mais attention un couscous maison, pas mauvais du tout et des pâtisseries orientales... Même que je suis réconciliée avec la fleur d'oranger, merci Payine!
Bon. Vu l’heure, il va falloir sortir le couscous. Je file préparer la semoule. Zut, ça commence bien, j’ai raté. Bordel Zut ! Bon, on va pas se laisser démonter, la sauce du couscous dissimulera la nullitude de ma semoule ! Bon…bof quoi ! C’est pas LE couscous de ma vie. En plus, maman des champs me raconte qu’elle est allée en Tunisie et qu’elle y a mangé un délicieux couscous (note pour moi-même : quand tu invites les gens, assures-toi de leur cuisiner un truc qu’ils n’ont jamais mangé avant). C’est pas grave, cela dit, les gâteaux ils sont juste miam (merci mon petit pâtissier !). Les filles ont mis de la semoule et de la clémentine partout, c’est trop marrant (note pour moi-même : la prochaine fois, garde ta sale habitude de ne pas faire le ménage, ça serait trop con !)

Ensuite, Princesse AAA a joué au lego sur les genoux de Maman Elfe (étonnée j'étais). Les filles ont joué un peu puis Petite Elfe a été au dodo. Princesse AAA a beaucoup joué, fait des dessins et tout et tout. Et nous on a papoté! Et là c'était juste trop bien. Parce que, ouais on a un peu parlé de nos filles (parce qu'on est des mamans et surtout parce qu'elles sont justes trop mignonnes) mais on n'a pas parlé que de ça. On a causé mariage, on a parlé cinéma (ben oui rapport à Twilight toussa toussa), on a parlé de livres... On a aussi causé couches lavables (même qu'il y a de grandes chances que j'entre dans la secte quand bébé deux se décidera à s'installer, et j'aurais une coach de choix). Je peux pas exactement dire de tout ce dont on a parlé, parce qu'on a parlé de tout un tas de choses.
Couscous fini, place aux jeux ! Les filles sont un peu surexcitées, le salon se transforme en champ de mines en 2-2. J’adooooore ! Enfin une excuse au bazar ambiant (penser à les inviter plus souvent) !  En plus, je suis vraiment super flattée, princesse AAA a joué sur mes genoux et il paraît que c’est surprenant venant d’elle… Voilà qui me donne le sourire !
C’est à ce moment-là que je jette un œil sur la pendule… Qui me dit qu’il va falloir coucher Petite Elfe. Ce qui ne sera pas une mince affaire au vu de son état de contentitude absolue ! Malgré ses 2-3 protestations, je la colle mets au lit. Pfiou !!! Un peu de calme, ça fait pas de mal ! Je peux maintenant en toute tranquillité m’adonner à mon passe-temps favori : le papotage intensif. Maman des champs est assez géniale, je dois dire. Elle est zinzin tout comme moi et on a des passions communes. On a donc pu discuter de tout tout tout, de bouquins, de films, et même que je lui ai montré les photos de mon mariage médiéval. Et mes chaussures d’elfe. Jme suis lâchée, en fait !
En plus…je crois que j’ai réussi à convaincre une personne de plus d’entrer dans la secte des laveuses de couches en folie !!!

Entre temps, Petite Elfe s'est réveillée (fortement aidée par Princesse AAA). Du coup les filles sont allées jouer dans la chambre et devinez quoi? On a continué à papoter. On a assisté à un instant trop mignon : les deux chipies qui se sont fait un câlin. Ensuite c'était l'heure du goûter. Princesse AAA a même mangé une compote pomme châtaigne que jamais elle aurait mangé chez moi... Puis après m'avoir prêté des livres, elle nous a ramenées, parce qu'il paraît qu'elle avait des devoirs à faire... D'ailleurs quand on est parties son salon ressemblait à un pays en guerre...
Ah ! Petite Elfe est déjà debout…le temps passe vite en compagnie de Maman des champs. C’est pas grave, on peut bien continuer à papoter pendant que les filles se font des bisous baveux et des câlins. J’ai même le grand honneur d’être coiffée par princesse AAA, la classe !
Mais le temps file et j’ai du boulot : environ 42 cahiers à corriger et deux journées à préparer Petite Elfe à baigner, le repas du soir à gérer et mon salon/réplique miniature de Beyrouth à ranger (un tout petit peu quoi, puisque j’avoue que la tente remplie de balles multicolores que j’avais sortie pour l’occasion y est encore – 3 jours plus tard). Du coup, je m’en vais ramener les filles dans leur chez elles.


Pour résumer, pour ma part, j'ai passé une super journée! J'ai découvert que Maman Elfe est, elle aussi, tarée. Et puis on a des points communs, des goûts communs... J'espère que c'est le début d'une longue amitié et aussi d'une longue collaboration ;) Et puis Princesse AAA et Petite elfe se sont bien entendues (même si parfois Princesse AAA a fait sa "sauvage"). D'ailleurs le lendemain elle voulait y retourner... Alors, c'est quand qu'on se revoit?
Bilan de la journée : aujourd’hui, j’ai eu une vie sociale  (non mais c’est assez rare pour être souligné), je n’ai pas vu le temps passer, j’ai pris conscience que, dans le monde des humains, il y a des gens aussi dingues que moi… Et Maman des champs m’a fait un cadeau magnifique. Enfin, non…Deux !
Pour résumer, Maman des champs, je lui décerne le titre d’ « ami des elfes » et je lui ouvre bien grand la porte de mon jardin ! Merci !

Maman des champs, tu peux la retrouver ici avec son acolyte Maman des villes. Et je les aime, quoi!

samedi 3 décembre 2011

Mais qui suis-je?

Aujourd'hui est un jour spécial... j'ai appris que Monsieur Christophe B (mon plus grand fan dixit sa femme) est en quelque sorte drogué de mon blog. Oui, je sais, moi aussi ça me fait bien marrer. Et donc, pour lui, ce n'est pas vraiment cool que je sois restée si longtemps sans publier de billet! Je suis donc venue faire un petit effort rien que pour lui et parceque son bébéchou est trop mignon et que sa femme a une patience d'ange pour m'avoir supporté un après-midi entier!

Voilà... pleins de choses se bousculent au fond de moi ces derniers jours (rapport à mon boulot, ma vie familiale, MOI tout court) et...c'est un peu la saison de la remise en question.

Du coup, j'en viens à me demander qui je suis. Ce qui fait mon essence, en quelque sorte. Ce qui se cache en Maman Elfe. Réfléchissons...

D'abord, je suis une chieuse. Ca, je peux te le dire et ma famille aussi. Une vraie nana. Une fille qui se pose 1000 questions à la minute et qui chauffe de la cervelle (d'où les ratés que tu peux toujours quelquefois constater). Une nana compliquée. Je t'explique : je suis par exemple super heureuse à priori que l'on me dise qu'on aime me lire, qu'on y trouve un certain plaisir. En même temps, je suis tellement habituée à l'auto-flagellation, que sitôt passé le petit moment jubilatoire, je m'envoie en pleine face quelque chose comme "mais comment les gens peuvent-ils aimer me lire?". That is THE question... tu aimes quoi chez moi? Non parce que moi... j'ai beaucoup de mal à accepter que je puisse être attirante (par mon écriture, j'entends...pour le reste je n'y crois que très peu aussi mais chut)

Bon. Maintenant que tu es rassuré (e) - je suis une fille, une vraie- on peut passer à la suite des festivités.

Il paraît aussi que je suis drôle (enfin, parfois hein, je suis pas non plus un clown sur pattes 24/24 mais mon humour un peu spécial est plutôt sympa). D'ailleurs, tu peux avoir une petite idée de mon penchant naturel à la drôlerie sur les blogs des copines qui m'ont interviewée (j'adore... ça fait classe d'être interviewée non?). Ca se passe chez Maman des villes, Maman des champs ici et chez "Bonnie" de Vivre notre vie ici. J'ai adoré répondre aux interviews, je trouvais ça sympa de révéler un peu de moi tout en ayant un sujet cadré (ce qui permet de limiter les dégâts et les lonononongues minutes passées à lire ma prose!)

Je suis aussi une maman fière de l'être et qui s'accroche au bonheur pour les sourires, les rires et les câlins de Petite Elfe. Maman, c'était fait pour moi, je crois. Tu sais quoi? Quand je rentre du boulot, d'une sortie enfin ça c'est quand même plutôt rarissime, j'ai BESOIN de toucher, de respirer ma file. C'est viscéral. Quand elle n'est pas à côté, il me manque un bout de moi.


Je suis aussi une maîkresse, mais ça, vois-tu, aujourd'hui je ne t'en parlerai pas très longuement. Parce que c'est devenu la cause de pas mal de souffrances pour moi ces derniers jours. Parce que je me vois mal exercer mon métier dans un climat de suspicion et de trahison. J'ai besoin d'avoir confiance et là...la confiance est partie bien loin. Je t'en reparlerai dans quelques semaines, quand ça ira mieux.

Ce qui fait que je suis Maman elfe, c'est aussi tout le chemin parcouru depuis le début. Les bons et les mauvais moments. Les épreuves, qui m'ont rendues si fragile et si forte. Le cancer de ma maman quand j'avais 2 ans et que je la protégeais en quelque sorte de l'attitude dévastatrice de mon père. La peur qui m'habite chaque jour de la perdre depuis 24 ans. Les attouchements quand j'avais 6 ans. La marque indélébile que ce débile a imprimé en moi (rappelle-toi... c'était ici). Mes amours. D'enfant, d'ado d'ailleurs c'était pas toujours bien glorieux didon, de femme. Mes papillons dans le ventre. Mes pleurs étouffés dans mon oreiller. Ma première fois qui s'est faite en deux fois tellement c'était difficile (d'ailleurs... Tu es peut-être en train de lire la seule nana qui a eu deux premières fois!!!).

Je suis aussi cette rêveuse amoureuse de l'amour et du bonheur. Une femme avec les pieds sur Terre et la tête dans les forêts de la Lorién.

J'aime lire des romans de fantasy. Je n'aime pas être en retard.
J'aime piquer le fond de la tarte avec une fourchette avant d'y verser la garniture. Je n'aime pas les repas de famille qui s'éternisent.
J'aime marcher pieds nus dans l'herbe mouillée de rosée. Je n'aime pas rendre quelqu'un triste.
J'aime l'odeur du feu dans la cheminée. Je n'aime pas quand il ne neige pas le jour de Noël.
J'aime recevoir mes amis à la maison. Je n'aime pas les voir partir.
J'aime manger de la glace à la violette. Je n'aime pas me retrouver dans une foule.
J'aime sentir son odeur. Je n'aime pas quand sa peau me manque.
J'aime nager. Je n'aime pas qu'on me lance des boules de neige.
J'aime rencontrer une personne que j'ai l'impression de connaître depuis toujours. Je n'aime pas pleurer devant la personne qui m'a rendue triste.

J'aime que tu lises mes billets. J'aime encore plus quand tu laisses un petit commentaire :-)

lundi 28 novembre 2011

J'écris, tu écris, nous écrivons...un carton!

Hier soir, ça m'a pris comme une envie de manger de la tarte à la rhubarbe et à la noisette, j'ai eu envie de lancer un petit jeu et de le partager avec vous... Le principe en était tout simple, j'écrivais le début d'une histoire, et à vous de compléter!

Loin de moi l'idée de penser que vous être des écrivains ratés, mais vous et moi ne nous connaissant pas "pour de vrai", je ne pensais vraiment pas que ça marcherait aussi bien... elle est géniale cette histoire nanméo!

Du coup, j'ai eu, d'une, hyper envie de connaître la suite ; de deux, encore plus envie de publier cette merveille pour que tous les lecteurs puissent en profiter et filent vite sur la page facebook du blog continuer à l'écrire avec nous! J'en profite pour préciser que tu as le droit de venir écrire autant de fois que tu le souhaites!

Allez...tu veux la connaître cette histoire?
Je précise que j'alterne les couleurs pour montrer que l'on change d'écrivain.

Elayah ouvrit un œil. Puis deux. Puis le troisième. Elle n'arrivait pas à croire ce qu'elle voyait... Certes, elle en avait vécu des choses depuis que les elfes noirs l'avaient adoptée. Mais ce qu'elle avait sous les yeux dépassait l'entendement... 
C'était vert, jaune et rouge. Un objet que tous recherchait et c'est elle qui l'avait trouvé. Allait elle pouvoir l'attraper?En y regardant de plus prêt, c'était vraiment plus petit que ce qu'elle imaginait... Et puis ça gigotait beaucoup! Comment faire pour l'attraper sans le détruire?
Quelle horreur si elle le détruisait !!! elle qui en avait depuis si longtemps entendu parler. Elle qui croyait que ça n'existait que dans les rêves ! 

Tout en cette créature accrochait son regard, les couleurs tantôt vives tantôt pastels projetaient des éclats de lumière voluptueux et envoûtants sur les murs et les arcs de pierre de la cité noire. Elle comprenait désormais pourquoi les elfes noirs s'étaient frénétiquement mis en quête de cette créature depuis le jour où ils avaient découvert son existence en décryptant les grimoires maudits des anciens. Si les propriétés magiques de cette créature qui y sont consignées sont bien réelles, la posséder pourrait être un atout considérable dans la lutte de pouvoir qui ravage le monde actuel.

Elayah pensa alors aux enseignements du grand mage de la Montagne de feu et utilisa ce pouvoir qu'il avait su déceler en elle. C'était à cet instant précis le seul moyen d'attraper cet objet de tant de convoitise. Et même si elle ne maîtrisait pas complètement cette force nouvelle en elle, elle n'avait plus le choix. Il fallait qu'elle l'attrape. "Par le pouvoir des 4 éléments, eau, terre, feu, air, venez moi!". Elle ferma les yeux et laissa le pouvoir l'envahir...une légère brise chaude transportant les odeurs des sous bois se fit sentir. Ses mains s'illuminèrent d'une douce lumière, la créature semblant si fragile et si forte à la fois, s'éleva doucement dans les airs et se rapprocha d'Elayah...

Elayah se sentit si forte à ce moment mais aussi très troublée par cette créature .......

Eluindriel, l'elfe la plus vive mais aussi la plus fourbe de toutes, suivait Elayah depuis quelques jours déjà. Et la créature était là, elle ne pouvait laisser cette petite insolente s'en emparer. Elle était destinée à sa race, celle des êtres du pays noir...

Elayah sentait une menace. Elle sentait aussi qu'il fallait qu'elle récupère cette créature et qu'il fallait aussi qu'elle l'aide. Mais comment faire? La créature était si proche, à portée de main. Elle pouvait la toucher du bout de ses doigts fins. D'ailleurs ses doigts s'allongèrent soudain, et lorsqu'ils rencontrèrent le corps de la créature,celle ci se fondit en Elayah. Elle était devenue la chose.Eluindriel devait agir mais peut être était-il déjà trop tard. Tant pis, elle encocha une flèche d'ethil à son arc.

L'instant était crucial, le tant convoité par les elfes blancs lui était enfin accessible et pouvait changer les choses, devenir le yang lui permettrait de recréer la dualité entre les deux peuples que tout séparait depuis des générations. Elle savait enfin pourquoi elle était née. 

Elayah ne sentit presque rien lorsque la flèche traversa son corps... Tout doucement, elle commença à sentir son corps flotter dans l'entre-deux monde...où elle puisa une force qu'elle ne se connaissait pas.
Elle se sentit plus forte, comme si plus rien ne pouvait lui arriver. Pourtant la chose en elle commença à s'agiter, à grandir et tel un papillon sortant de son cocon elle se métamorphosa. Elle devint ce qu'au fond d'elle même elle était vraiment...

Dès lors, Eluindriel tomba à genoux sur le sol spongieux du marais. Elle était vidée de toute son énergie et ne parvenait pas à comprendre comment elle avait pu ne pas saisir ce qui se tramait... Comment pourrait-elle retourner dans son clan après ce qu'elle avait fait?
C'est alors que la voix d'Elayah résonna en elle...

Elles n'étaient plus ennemies, le destin avait réuni ces deux êtres pour qu'elles puissent ensemble trouver la cause de ce mal qui ronge le peuple elfique depuis si longtemps. La voix d'Elayah tremblait lorsqu'elle annonça à Eluindriel que malgré son apparence différente elle était elle aussi une elfe, son troisième œil étant la marque de son immortalité. On avait déjà vu ça avant chez les elfes sylvains, lorsque Nranagorn avait vu le jour.
Nranagorn, ce nom parlait à Eluindriel. Cet Elfe sylvain était pour tous, races noire et blanche, le maître suprême, celui qui inspire, qui guide, celui qui par sa force, sa solidité et sa puissance avait pu maintenir la paix entre ces 2 races, une paix fragile qui disparut peu de temps après le départ au royaume du long voyage de Nranagorn... Eluindriel et Elayah comprirent à cet instant, transcendées toutes deux par le pouvoir de la créature, que leur mission était de poursuivre l'œuvre de maître sylvain. S'unir pour affronter le pire. Cette bataille qu'elles allaient devoir livrer pour faire vaincre la paix, elles ne pensaient pas que ce serait leur rôle. Maintenant il fallait qu'elles cherchent comment faire, comment dompter ce nouveau pouvoir. A elles deux elles allaient bien y arriver.

Après qu' Elayah se fut rappelée d'une histoire, qui lui avait était contée, elles prirent le chemin de leurs destinées. Portée par la brise, une forêt de pins bleus, leur apparut.
Elayah, définitivement changée par la créature, Eluindriel, transcendée par son aura, ressentaient déjà cette immense chaleur qui se dégageait de la forêt. Une chaleur apaisante, pleine de force. Elles entrèrent sans crainte mais furent arrêter dans leur marche par l'écuyer Thibald. Celui ci avait suivi Eluindriel depuis son départ de la cité elfique. Il savait qu'elle mijotait quelque chose et il ne voulait pas la laisser s'en prendre à Elayah. Elayah si différente. Si belle. Le cœur de Thibald ne battait que pour le vert des forêts sylvaines qui brillait dans les yeux d'Elayah.

Elles stoppèrent leur marche face à Thibald. Comme par un fait exprès, les arbres se courbèrent autour d'eux, les isolant complètement.Elayah , subjuguée par la présence de Thibald,le regardait avec insistance et le troubla quelques instants, mais il reprit vite ses esprits car il devait leur dire, leur dire à toutes deux le danger qu'elles courraient à vouloir réconcilier les deux races.
 Le grand maître sylvain était le seul à l'avoir fait à ce jour. Et son aura était bien supérieure à celle de nos deux elfes réunies... Et puis il y a cette autre menace, bien plus dangereuse encore : " Soyez prudentes, le pouvoir des elfes n'est rien face à celui de votre pire ennemi, le démoniaque Saroumort. Il connaît les arcanes de la magie elfique et possède des pouvoirs dont même toi Eluindriel n'a pas idée."

Eluindriel et Elayah commencèrent à avoir un peu peur. Mais au fond d'elles- même quelque chose se passait, quelque chose leur disait qu'elles pouvaient y arriver.Mais elles avaient besoin de Thibald à leur côté. Elfe scribe, il avait une connaissance encyclopédique de la magie, sous tous ses aspects, même les plus noirs. Il fallait qu'il reste à leur côté. Il pouvait les aider à décrypter les sorts les plus subtils de Saroumort, sans compter sur le lien qui unissait Elayah et Thibald et dont les jeunes elfes n'avaient pas exploré toutes les possibilités. Ils ne savaient pas encore quelle pouvait être la force de leur amour dans la lutte qui se préparait.

Elayah rompit alors le silence :
 " Thibald , notre quête est essentielle à la survie de nos races. Viens nous en aide mon ami" Thibald semblait troublé. Sa raison lui soufflait de tout stopper...Mais son cœur battait à tout rompre.... D'une voix qu'il ne se connaissait pas il dit :
" Je serai votre loyal écuyer mesdames...." en posant un genou à terre. Les larmes aux yeux Elayah lui demanda de se relever. Pendant une minute leur regard se croisèrent et le temps sembla se stopper... Eluindriel, consciente de cet échange silencieux et quelque peu jalouse, était impatiente de repartir. Elle les coupa alors :
"Avançons au maximum avant que la nuit tombe. Il nous faut encore trouver de quoi faire du feu et un endroit sans risque pour dormir". Les arbres semblant sentir leur départ imminent se relevèrent..
Après plusieurs heures d'une marche rapide et éreintante, ils arrivèrent au croisement d' Amalgarn, proche de la cité du même nom, cité de brigands et dépouilleurs en tout genre. "Continuons jusqu'à la croisée du chemin Carvog ! Nous y serons plus au calme."

Mais Thibald ne put en dire davantage, car au même instant un nain surgit des fourrés.
Ce nain les pointa du doigt et il disparut. A l'endroit où il se tenait une seconde auparavant, on pouvait maintenant voir une besace remplie d herbes de magicien et d'oeufs de Kroïls.

Un oeuf a commencé à se fissurer.....une petite tête apparut. La créature était bizarre... Sa peau d'un violet sombre...

De cet oeuf sort un petit Kroils : son bec démesuré, ses plumes argentées et ses ailes si larges ne laissaient aucun doute sur ses futures qualités de compagnon de voyage. Pourquoi ce nain, pourquoi ce cadeau ? Un piège ? Les yeux de Saroumort ? Les Kro¨ls sont bien trop précieux pour que nos compagnons s'en passent.
 "Prenons le avec nous, c'est un allié de poids ! Et n'oubliez pas qu'il pourra nous guider dans la nuit et surtout nous permettre de fabriquer des antidotes à beaucoup de poisons... Mais aussi permettre à Elayah d'apprendre à maîtriser ses pouvoirs.

Tandis qu'Eluindriel faisait montre d'un enthousiasme étonnant pour une elfe noire, Thibald demeurait étrangement silencieux. Les yeux rivés sur Elayah, il fronçait les sourcils.
"Quand il sera un peu plus vieux, il pourra voler au dessus de nous et faire le guet... mais maintenant il va falloir chasser pour nous nourrir et pour nourrir notre nouveau compagnon."

 Elayah pensive sorti son arc machinalement...Elle paraissait ailleurs depuis l'apparition du Kroïls. Elle avait toujours en tête l'entrée fracassante du nain et l'apparition de l'oeuf... Etait-ce un piège ? Cette question l'obsédait au plus haut point.

Et si elle savait combien elle avait raison... A des lieux d'ici, depuis son antre, Saroumort était entré en possession du Kroïls. Ses yeux étaient les siens :
"continuez votre route pauvres elfes, essayez d'unir à nouveau vos deux peuples, vous courrez à votre perte et moi à mon apogée ! Viens Elayah, viens avec cette créature en toi ! Je prendrais possession de son âme, et ainsi je pourrais faire de toi ma compagne terrible et puissante qui mènera le monde à sa perte. Tu seras une merveilleuse reine diabolique."


Le brouillard sembla se dissiper dans l'esprit d'Elayah.
"C'est une bonne idée, chassons!"
Ni une ni deux les voilà partis au travers de la forêt à la recherche de leur dîner. Il ne fallut que quelques minutes à Eluidriel pour repérer un lièvre. Dans un silence de plomb et telle une louve elle s'approcha de sa proie, encocha une flèche et d'un mouvement de pure grâce, elle s'élança et tua sa proie. De retour au campement, le bilan était plutôt positif : un lièvre et deux lapins, de quoi tenir jusqu'au lendemain soir.
" La nuit approche, montons le campement un peu plus loin, j'ai repéré un pin qui nous abritera sous ses longues branches" dit Thibald tout en rangeant leur butin dans son sac de toile.

Le feu crépitait sous le firmament étoilé. La fumée s'élevait au plus haut,dans les sphères environnantes. Elayah humait le parfum bestial d'une bonne chasse. Ses narines frémirent lorsque le Kroïls s'envola. En une seconde, un arc apparût dans la main d'Eluindriel et l'épée de Thibald fendit l'air. Tous deux firent face à l'ennemi. Il fallait protéger Elayah, à tout prix! Thibald aurait donné sa vie pour elle.

Pendant que Thibald et Eluindriel guettaient l'ennemi, Elayah entra dans une sorte de transe. Son corps était là, avec les deux autres, mais son esprit était ailleurs.

Le Kroïls ne voulait aucun mal à Thibald, il tenait juste à s'emparer de la belle. Thibald de son épée et Eluindriel de son arc, ne purent rien contre lui. De ses serres il attrapa Elayah, et avant même que la flèche ou le tranchant de la lame ne l'atteignent, le Kroïls avait atteint la cime des arbres.

Elayah sentit alors son corps se scinder... depuis la fusion avec la chose, elle ne pouvait plus supporter d'être séparée de Thibald qui était devenu bien plus qu'un compagnon de route. Tout doucement, son corps se détacha des serres de l'animal. Elle se laissa porter par la puissance de la magie du jeune homme et par leur amour puissant. Elle plana tel un oiseau au dessus deThibald et Eluindriel. Puis doucement le Kroïls disparut et se libéra de l'emprise de Saroumort, Elayah semblait pouvoir tout vaincre à cet instant, Thibald la protégeant. Eluindriel était assise là, regardant la cime des arbres mais elle semblait vidée de toute son énergie. Thibald remarqua alors qu'Elayah avait changé. Quelque chose avait disparu... Son oeil!Son troisième oeil avait disparu!

Thibald s'effondra soudain, se tenant la tête entre les mains. Il était perdu, désemparé, ne comprenant plus qui était Elayah...Eluindriel s'approcha pour le secourir pensant que quelques chose d'horrible lui arrivait. Elayah avait cependant l'air étrangement calme et sereine.

Elle se tenait à l'écart de la scène, flottant à quelques centimètres au dessus du sol, et souriait d'un air absent. C'est alors que le cri d'Eluindriel déchira le ciel étoilé :
"Que lui as -tu fait?"
Lentement, Thibald se releva, s'avanca vers Elayah et lui prit la main. Lorsque leurs voix s'élevèrent à l'unisson, Eluindriel tomba à genoux sur le sol couvert d'aiguilles de pins.

"Eluindriel, va en paix. Retourne à la cité des elfes et sache te faire entendre... Les immortels approchent.Tu dois accomplir ta destinée."