lundi 31 octobre 2011

Au service de sa majesté petite elfe

Allez... Je suis sûre que toi aussi tu as fait pleins de trucs débiles fous pour satisfaire/calmer/faire manger/ne plus entendre crier ton enfant...
Aujourd'hui, je viens te parler de certaines de mes pitoyables actions de mère (ou de belle-mère d'ailleurs).

D'abord, je vais te parler du repas. Dieu des elfes merci, petite elfe mange super bien (sauf quand je suis trop faible, rappelle-toi ce que j'en disais ici). Mais la première fille de papa elfe, franchement elle m'a donné -et me donne encore- du fil à retordre. D'abord, elle mange comme une limace dégoutée : genre, tu vois, elle mange à deux à l'heure et elle mâchonne chaque bouchée au moins 5 minutes (en mode vont-ils m'empoisonner?). Déjà, ça a le don de me gonfler passablement, mais pas autant que le coup du "oh oui, j'adore ça!", suivi de, une fois mon bon petit plat sur la table "non mais c'est pas bon je le mange pas cuit comme ça". Arghhhh....
Donc, oui, j'avoue, j'ai essayé des tas de trucs pour qu'elle mange, au moins un peu et au moins en même temps que les autres. J'ai tenté le repas à la carte (mais oublie ça, même là elle ose te sortir qu'elle aime pas). J'ai essayé les menaces (rinnàfoutre). J'ai essayé la cuisine collective (alors ça elle kiffe cuisiner, mais pas manger le truc cuisiné). Et même, un jour, j'ai cuisiné des brocolis au caramel, pour qu'elle mange un peu des légumes proposés. Je te jure. D'ailleurs, c'est très bon. Et même... J'ai téléphoné à sa psychopathe de mère pour lui demander comment elle cuisinait telle ou telle chose. Deux fois. Et les deux fois, même cuisiné comme sa mère, elle a refusé de manger. Sympa, les gosses, hein?

De toute façon, le belle-mèrariat, c'est franchement compliqué. Et même que parfois ça me gave vraiment. Mais bon c'est une autre histoire.

Sinon, pour petite elfe aussi j'ai fait des trucs de dingue. Genre des achats. J'ai acheté des tas de trucs inutiles, et d'autres carrément trop bien. Genre, j'ai acheté en tout 5 sortes de biberons. Dont une marque achetée en 5 exemplaires parce que c'était la seule dont elle voulait et qu'elle a refusé catégoriquement une fois les 4 autres achetés.... Va comprendre! Du coup, c'est mes copines qui sont contentes!
J'ai aussi, lasse de ne plus pouvoir dormir plus que 1h par nuit (en 4 ou 5 fois siouplait) acheté une peau d'agneau à petite elfe (mérinos, siouplait. Tannage naturel, re-siouplait). Franchement, ce fut un de mes meilleurs investissements (quoique... Après avoir testé j'en voudrai bien une aussi- 75 euros re-gloups)

Pour nourrir ma fille aussi, j'ai un peu donné de moi-même dans des situations parfois cocasses.
J'ai par exemple déposé du lait de moi-même dans le congel de la cantine de l'école entre un carton de 300 nuggets de poisson et un sachet de morue portugaise desséchée (imagine le tête de la cantinière quand je lui ai demandé, et pire...celle de la nana du contrôle sanitaire à la vue de mes jolis sachets "my mom's milk")
J'ai ausssi enduré le débarquement de la cantinière un soir  dans l'autre école où je travaille pour l'adie personnalisée: "hé, t'as oublié ta machine à traire à l'école!"(gloups).

Et puis aussi... pour qu'elle dorme. J'en ai fait des trucs. D'abord, j'ai roulé cette fichue poussette des kilomètres et des kilomètres - de jour, dans ma petite ville et de nuit, dans mon salon. Si... je t'avoue que j'ai roulé petite elfe dans mon salon de 20h à 23h (sans m'arrêter sous peine de hurlements immédiats) pendant 2 mois. Oui, oui. Maintenant, je déteste cette putain de poussette j'ai des muscles en béton.
Pour qu'elle dorme, j'ai aussi parfois rallongé mon trajet en voiture (légèrement, quand même, juste en prenant tous les détours possibles et imaginables et en faisant semblant de me perdre). Mais ça, ça ne fonctionne que quand petite elfe a -enfin- réussi à s'endormir en voiture (et souvent, ça arrive au rond-point du coin de la rue).

Enfin...je suis sûre que j'en oublie la moitié mais des trucs fous, j'en fais tous les jours à la pelle pour avoir le plaisir d'entendre rire ma fille. Un éclat de rire, c'est plus que toute la richesse du monde non?
Imagine donc maman elfe un slip sur la tête en train de chorégraphier la danse des canards... Ca vaut son pesant de cacahuètes niveau rire de petite elfe!

Et toi, tu fais quoi comme trucs pour tes enfants (genre avant t'avais des principes et maintenant tu fais des trucs de dingue pour tes enfants?)

samedi 29 octobre 2011

Envie de partager

Comme j'avais besoin de profiter un peu de mes vacances, j'ai décidé de me remettre à quelque chose que j'avais délaissé depuis longtemps...la couture. Enfin, quand je dis délaissé, il serait plutôt juste de te dire que je n'ai jamais vraiment beaucoup cousu, je suis loin d'être une pro de la machine (chut... ne le répète pas mais je ne sais même pas coudre une boutonnière ni une fermeture éclair).
Je ne vais donc pas faire de mon blog un blog de couture, que nenni!

En fait, je viens une fois de plus de constater que la maternité m'a faite évoluer. Moi qui avais toujours cousu à l'arrache (honte à moi, sans patron, je découpais des bouts de tissu en prenant pour modèle mes fringues et ça marchait bonnant malant) j'ai changé.J'ai donc pour la première fois décidé de faire les choses bien comme il faut. D'abord, j'ai dessiné un patron pour petite elfe. Je me suis aidée d'un de ses pulls et des mesures que j'ai prises sur petite elfe.

Mon premier essai, c'était donc hier, un petit pull vert en moumoute trop agréable au toucher. Joli, mais un peu petit (fais moi penser à ne plus prendre pour modèle un pull existant). Je t'avoue que je voudrai bien le même...
L'est pas chouette ce petit pull automnal?


Comme j'étais bien lancée, ce matin j'ai décidé de revenir à mes premières amours, les seules choses que j'avais cousu jusqu'à présent : une polaire made by maman elfe.
Et là... petite elfe m'a fait un super cadeau. Elle qui gigote sans cesse a du mal à tenir en place , elle a voulu s'asseoir sur mes genoux pendant que je cousais et elle a même participé en actionnant avec moi le bouton "marche arrière". En plus de ça, elle avait l'air tellement contente que moi aussi j'étais toute heureuse. En fait... c'est la première fois que ma fille a envie de faire un truc avec moi autre que relire 20 fois Le lapin de la colline et que je partage un "truc de grand" avec elle. J'aime j'aime j'aime!!!

Du coup... voici un aperçu de mon travail de ce matin :

 Note que la polaire est bicolore car je suis très originale et que surtout je n'avais pas assez de chutes d'une seule couleur pour une polaire unie

Alors...boostée par ce moment de partage avec petite elfe j'ai profité de la sieste de ma princesse pour filer me procurer un peu plus de matériel. J'ai donc rapporté de la polaire, du fil et de la moumoute, violette cette fois-ci. (euh...j'ai aussi acheté de la laine et des aiguilles à tricoter alors que je n'ai jamais essayé ça de ma vie...mais j'aime les défis)
Ni une, ni deux, en rentrant à la maison je me suis aussitôt attelée à un nouveau petit pull, esprit cache-coeur cette fois-ci.
Voilà le résultat de mes efforts :


Ca c'est le tout début, toutes parties découpées, reste à assembler


Et voilà le résultat final, deux heures plus tard. (franchement, chuis quand même contente de moi! -auto satisafaction inside)

Mes aventures couturesques s'arrêtent ici pour le moment... Tout ça pour dire que ce n'est pas si difficile, tout le monde peut y arriver avec une machine et un peu d'imagination (et de la bricole aussi parfois).
Alors, toi aussi tu as envie de te lancer dans des trucs pour ton gnome ou ta princesse?

lundi 24 octobre 2011

Vacances or not?

Moi, je suis une vraie fille (une chieuse, quoi!)
Ces vacances, je les ai tellement attendues...  Y'a un bon côté avec mes deux métiers (oui, remember, ici) c'est que, quand les vacances arrivent, je suis folle de joie (illusion de repos, bonheur de lever petite elfe de son lit chaque matin pour passer une journée éprouvante avec elle...). Mais franchement...quand elles se terminent, je suis aussi folle de joie! Suis-je bizarre? Anormale?

Mets-toi en situation :
Cela fait maintenant 7 semaines que tu vas bosser seulement 4 jours par semaine (je sais, c'est peu mais crois-moi c'est amplement suffisant). 38 km aller, 38 km retour. Départ de la maison : 6h50, retour 18h. Youhou! Les élèves sont sympas, oui...les 3 premières semaines, quoi! Passé ce délai, ils deviennent...vivants, agités, (un peu) pénibles voire carrément chiants. Et toi, entre extinction de voix (2 semaines cette année, mon record!), projets à lancer, élections de parents d'élèves (marrant comme souvent, les parents qui se présentent sont JUSTEMENT les seuls avec qui tu n'avais pas envie de passer 3 conseils d'école dans l'année), conseil d'école, activité extra scolaire pour essayer de rapporter un peu de sous à la coopérative scolaire, tu cours après le temps...
Les vacances sont donc...bienvenues. Même carrément bénéfiques. Parce que tu vas changer un peu de rythme, casser cette routine tuante. Oui, juste pour ça. Moi, avant, je disais "vivement les vacances, que je me repose". Plus maintenant. Maintenant, j'ai petite elfe. Enfant = utopie de repos.

Pourtant...à chaque fois je me fais avoir comme une bleue : je rêve à mes vacances, aux bouquins que je vais enfin pouvoir lire, aux activités que je ferai avec petite elfe...

Vendredi soir. Journée finie, youpeeeeee, je suis en vacances!
Quand soudain..toc toc toc!!!
"Bonjour! Nous sommes les joies des vacances, pour vous servir!
- Ah?Euh...mais c'est à dire que... je pensais...je croyais...
- Mais non, mais non, maman elfe, y'a pas de "je croyais" qui tienne... les vacances sont là, tu as du pain sur la planche, au boulot et qu'ça saute!"

Et c'est parti...voilà comment sur mes 10 jours tant espérés je vais devoir (dans le désordre) :
Gérer petite elfe si contente de profiter de sa maman qu'elle ne veut que très moyennement siester/se coucher le soir/jouer seule (genre il me semble avoir une excroissance gigotante au bout des bras 24/24)
Gérer aussi plus ou moins sa "demie-soeur" qui va passer la moitié des vacances à la maison et comme papa elfe n'a pas pris de vacances... soit je vais devoir la garder, soit gérer les horaires de centre aéré correctement (et hop, une contrainte de plus)
Repasser toutes les lessives en retard (et à venir)
Amener des lessives tous les jours à ma mère car ma propre machine à laver vient de tomber en panne (la coupable étant une chaussette elfique qui, grâce à sa force surhumaine, a bloqué le tambour de la machine)
Faire les cartons de vêtements d'été
Trier les vêtements trop petits de petite elfe
Réduire en confiture les 10 kg de coings qu'on m'a gentiment offerts
Congeler tous les légumes qui restent au jardin et qui vont être perdus à cause des gelées
Refaire les papiers peints de la maison
Ranger tous les jeux extérieurs qui traînent lamentablement dehors depuis fin août (et donc en jeter une partie...comme la piscine gonflable trouée ou le pistolet à eau qui fuit)

Mais tu n'auras jamais le temps, te dis-tu???
Ah, non, bien d'accord avec toi...la réalité c'est que je vais faire de mon mieux pour en faire un peu et laisser traîner le reste jusqu'aux vacances de Noël (mais pas la piscine, ça fait désordre!).
La réalité c'est aussi qu'à la fin des vacances, crois-le ou non, je serai la plus heureuse des mamans de retourner au boulot... pour être à nouveau folle de joie d'être en vacances 7 semaines plus tard.

Allez...Dis-le que je suis une vraie fille!
Et dis-moi...toi aussi tu es plein(e) de contradictions?

jeudi 20 octobre 2011

J'ai pas le temps

Voilà, c'est dit. Bref résumé tellement réaliste de ma vie actuellement. J'ai pas le temps. Ma phrase préférée depuis quelques mois. Mon leitmotiv.

Avant, des fois, je pensais "je m'ennuie", ou bien encore "je pourrai faire quoi?", ou même "tiens, si je faisais cet aprem de la confiote, un gâteau et un bon petit plat pour ce soir? Ça occuperait mon après-midi de façon bien utile et agréable". Et souvent, je lisais un bouquin par jour. Quand j'étais jeune je n'étais pas encore mère, quoi.
Hé! Réveille-toi ma vieille! Ne sombre pas dans tes délires d'autrefois! Car maintenant, tout a changé!

Maintenant, la vie c'est plutôt  un genre de marathon, un timing de tous les instants et merde en plus je n'ai qu'un enfant :

La sieste (ça c'est le mercredi, ou le week end) :
13h10, elle est couchée, j'en ai pour deux à trois heures, je fonce mettre la machine en route, repasser les 4 lessives qui font déborder remplissent ma panière à linge. Étendre la machine qui vient de se finir. Préparer les couches pour nounou demain. Réfléchir au repas de ce soir. Remettre la réflexion du repas de ce soir à ce soir, elle se réveille et hurle appelle "Mamanananan!!!"

La soirée (ça c'est quand maman elfe bosse, sinon ...oui ben en fait c'est presque pareil) :
18h on rentre à la maison après une chouette journée de nounou pour petite elfe et une journée harassante bien remplie pour maman elfe avec ses 21 gnomes. Vite, babycook, potiron, on épluche, on met à cuire, zou! Au bain! Éclaboussures, "Non!" (je veux pas sortir), "Non!" (je veux pas m'habiller), "Non!" (je veux pas que tu me poses), "Non!" (je veux pas que tu prépares mon repas), "Non!" (je veux pas attendre que ça refroidisses).
19h (enfin ça c'est de la théorie, l'horaire théorique n'est jamais respecté, voyons!), petite elfe est enfin posée dans sa chaise et ne crie presque pas. Là, tu as une chance sur deux, soit elle a bien vu que tu tenais la forme et que tu étais armée pour l'affronter, du coup elle mange tout, avec le sourire siouplaît! Soit... elle a bien remarqué la sournoise que ce soir tu étais légèrement épuisée à bout, du coup youhou! Refus de manger (genre elle prend dans sa bouche puis recrache élégamment avec un mouvement semi circulaire de la tête qui propulse le divin repas à terre tout autour de la chaise haute), "Non!" en cascade, petite elfe se lève de sa chaise. Résultat des opérations, il est 19h30, elle a mangé 4 galettes de riz, une clémentine et deux kinder. Et maman elfe a honte. Vraiment.

Le coucher (ça, c'est malheureusement tous les jours):
Gros morceau que ce truc là...enfin, chez nous c'est périodique. Soit tout se passe hyper bien (petite elfe est couchée avec sa musique, elle s'endort sans un bruit, on n'en parle plus, maman peut aller tranquillou (dans l'ordre) : faire à manger/préparer le sac pour nounou/ranger les jouets au milieu du salon/repasser 2-3 lessives/s'endormir devant un truc débile à la télé/aller se coucher à 22h).
Soit...option deux (au choix) : petite elfe a mal aux dents/est énervée/en a marre/ne veut pas s'endormir seule/n'aime plus sa musique du soir...
Et là...le programme est le même qu'au dessus, sauf que tu ajoutes, après le coucher vers 20h15, 40 à 80 minutes de stationnement (voire pitoyable endormissement) au pied du lit de petite elfe couchée par terre en chien de fusil, enroulée dans la minable petite couverture en polaire. Autant dire, t'es pas couchée, quoi!

Depuis que j'ai repris le travail, "j'ai pas le temps"...pas le temps de faire tout le ménage, pas le temps de débroussailler épiler mes jambes autant qu'il le faudrait, pas le temps de lire un bon bouquin tous les jours, pas le temps de faire un bon repas équilibré chaque soir, pas le temps de tout préparer pour le boulot...

MAIS... j'ai le temps pour les câlins et les bisous, les jeux et les fous rires, les cache-cache dans le placard, les longues balades, les infinies relectures de livres plus ou moins niais pour enfants. J'ai le temps de m'occuper de ma petite elfe, pour de vrai. N'en déplaise à ceux qui trouvent qu'à cause de moi elle est trop collée à l'adulte, n'en déplaise à ceux qui jalousent notre complicité, n'en déplaise à ceux qui trouvent -et qui ont bien raison- que ma maison est plutôt limite et mal rangée.

Petite Elfe a définitivement changé ma vie et fait que "j'ai pas le temps", mais franchement...j'ai toujours du temps pour Elle, et ça, pour le moment, c'est bien l'essentiel!

lundi 17 octobre 2011

God save the "oui" (please...)

As-tu remarqué combien les enfants ont l'esprit à la contradiction? Combien tout ce que tu trouves génial (ou presque), ils le dénigrent superbement en te faisant comprendre que tu n'es rien qu'une niaise d'adulte qui ne sait pas profiter des bonnes choses?

J'avais déjà remarqué ça à l'école :
"Allez, sortez vos livres, on va faire une séance de littérature
- Oh nooooooooooooooon"
Par contre, moi qui déteste l'EPS (j'avoue) :
Prononcé à contrecœur d'une petite voix genre vous n'avez pas entendu c'est pas grave on va lire un chouette album :
"Allez, en rang, on va aller en EPS.
-Ouiiiiiiiiiiiiiiiiiii"

Donc voilà...les enfants ont toujours une fâcheuse tendance à nous contrarier et une propension incroyable au "non".

Le truc, c'est que je ne pensais vraiment, mais alors vraiment pas que ça viendrait si tôt!
Petite elfe vient d'avoir 16 mois. Elle dit déjà quelques mots mais pour fêter ça, elle a décidé d'inaugurer le non et d'en abuser quelque peu. Genre maintenant, le "non", elle nous le sert à toutes les sauces! Même des fois pour dire "oui", en fait!

Nous avons plusieurs variantes à cette charmante opposition fatigante :
Le "non" ferme et définitif. Articulé de mieux en mieux de 3 à 10 fois de suite pour être sûre que toi, pauvre mère, tu aies bien capté.
Le "nan", qui équivaut à peut être bien que oui, en fait j'ai juste envie de te faire chier.
Le "non non", celui là, on pourrait le traduire par "tu peux toujours courir et vite". Genre : "Petite elfe, maintenant on change la couche et hop! Dodo!
- Non non!"
Et...the last but not least, le "non" accompagné d'un petit sourire énervant. Principalement en réponse à "tu me fais un bisou, petite elfe?
-Non!"

Et voilà... voilà comment le "non" est devenu le centre de ma vie, le mot que j'entends le plus souvent chaque jour et qui me fait craquer (dans les deux sens, note bien mon esprit de contradiction à moi aussi). Par exemple, après avoir essuyé 10 "non" pour aller au lit...je craque un peu et je hausse le ton fermement. Mais... après un "tu fais un bisou à belle-maman? Non!"...j'avoue que je craque, genre je trouve ça trop mignon et je me dis que cette petite c'est bien la fille de sa mère-chouette alors!

Heureusement qu'il y a d'autres expressions très explicites qui reviennent et qui me font sourire, pour mon plus grand bonheur...
"Petite elfe, on va manger.
-Non!
-Petite elfe, tu veux un Kinder?
-Miam miam!"
Ou bien....
"Petite elfe, on va jouer dans ta chambre?
-Non!
-Petite elfe, on va lire un livre?
-Nianiania" (comprends "oui oui oui!"), d'un ton enjoué accompagné d'un hochement de tête vigoureux

En résumé...petite elfe aime les bonnes choses et la nourriture spirituelle...que demander de mieux, hein?
Allez...et, God save the "oui"!

vendredi 14 octobre 2011

Tu la nourris?

Euh...oui, je la nourris, comme toutes les mères... Après, si la question est "tu l'allaites?"... Oui aussi, en fait :-)
 
Déjà en mode kinder surprise, je savais que j’allaiterai petite elfe, ça me semblait une évidence. J’ai donc attendu ce moment avec impatience mais sans aucune angoisse. Petit elfe arrive, mise au sein immédiate et … ça marche ! Petite elfe a l’air d’apprécier, au début ça me rend toute chose mais j’ai l’impression d’avoir fait ça toute ma vie. On maîtrise, donc. Enfin…pour le moment. Arrivent ensuite les jours les plus longs de ma vie. 

D’abord, il y a la très glamour « montée de lait » : bilan des opérations, maman elfe devient une bombe  -110F- et même la sage femme m’annonce « Wahou, je ne vous demande pas si vous allaitez, vous n’avez rien à envier à Pamela Anderson !! »…Euh… c'est-à-dire que je pense que les siens ne sont pas gonflés de lait, prêts à craquer et tiraillés par une petite elfe affamée mais bon… Et les miens sont naturels, siouplaît mais j’m’en passerai bien
On allaite, donc. C’est parti. Ah voui mais là, pourquoi ça fait mal ??? Réponse : c’est normal, ça va être long le premier mois mais après ça va mieux (tu me rassures, moi qui espérais aller mieux demain…). Ca vient d’une mauvaise mise au sein. Ok, mais c’est pas vous qui m’avez montré ???

Bon. Je dois donc prendre mon mal en patience. ET attendre un mois (là je commence à comprendre les mamans qui se découragent dès les 2-3 premières semaines. Parce que punaise, c’est long ! Toi qui n’a jamais allaité, as-tu une petite idée du nombre de fois par 24H que bébé vient réclamer son élixir ? Et combien de temps ça dure ? Perso, j’ai oublié ça vaut mieux.)
Donc, au bout de deux jours et demi, je commence à murmurer « bouts de seins en silicone ? ».Réponse : pas question, c’est mauvais pour le bébé. Faut prendre votre mal en patience.

Moi : oui mais c’est que ça saigne un tout petit peu.
Elle : je vais vous donner un échantillon, allez faire acheter de la crème. (alors ça la crème je retiens, c’est fourbe comme conseil : tu tartines -ouille- et après tu places ton coussinet d’allaitement sinon tout le monde va voir que tu te transformes en source et là … 2h plus tard, la crème a bien collé au coussinet et tu douilles, crois-moi !). Non, le mieux (conseil glamour, attention…c’est de rester les nibards à l’air :-D … pas évident quand tu es à l’hosto et que tu attends belle-maman mais chez toi, ne te prives surtout pas !). Autre chose : si tu es comme moi, maman écolo et que tu as acheté des coussinets lavables, oublie ça ! Le tissu ça colle, ça accroche la peau et les crevasses adorent ça (toi, en revanche, moins). Le point positif, c’est que tu peux les utiliser comme disques démaquillants. Ou alors les garder pour un peu plus tard (dans un mois ou deux).
 
Ca commence donc sur les chapeaux de roues mais je tiens bon. Même si ça me fait chialer un peu mal quand petite elfe tète. Même si ça pisse le sang c’est un peu rouge. Et même si, pour couronner le tout, la plupart des gens te conseillent d'arrêter l'allaitement, pour de multiples raisons, au choix :
Si tu l'allaites, elle sera toujours collée à toi et tu ne pourras pas t'en dépatouiller.
Ca ne sert à rien d'allaiter longtemps, un mois, c'est déjà beaucoup (ah bon? Au pays des papillons, c'est beaucoup oui, mais en mode "humain", c'est un peu court, vois-tu!).
Le but ce n'est pas que tu souffres, plutôt que de chercher intelligemment une solution, arrêtes d'allaiter ça sera mieux.

Bon, c'est pas gagné. Je n'ai toujours pas saisi, aujourd'hui, pourquoi la plupart des gens pensent que l'allaitement c'est mal, que tous les moments difficiles que j'ai passé avec petite elfe sont dus à l'allaitement. Genre : y'en a que pour sa mère, cette gamine, c'est l'allaitement ça! (en même temps, vu ton amabilité, ça me ferait chier qu'il y en ai pour toi conasse)
Ou bien : ah, elle fait la comédie le soir pour s'endormir, c'est ça aussi de l'avoir habituée à s'endormir au sein! (oui mais...ma petite elfe, à un mois elle faisait des nuits de14h, endormie au sein...et le jour où on a arrêté l'allaitement, la boîte à musique a fait le reste).
Genre je ne comprends pas pourquoi les gens réagissent comme ça. J'ai plusieurs hypothèses sur les "réacs" : il y a les mères frustrées qui n'ont pas pu allaiter (et du coup qui reportent leurs regrets sur toi la jeune mère fragile en plein baby blues), les pères frustrés que leur femme ait allaité (pôvre chéri privé de nibards), les non-merci-moi-j'aurai-jamais-d'enfant-je-tiens-trop-à-mon-corps-de-rêve... et les con(ne)s.

Enfin bref, passons là-dessus. Au bout de 10 jours d'allaitement, j'ai du passer aux bouts de seins en silicone sous peine de voir mes seins décéder sur-le-champ produire plus de sang que de lait . Eh bien, tu vois, ça n'a pas perturbé petite elfe pour un sou. Elle a hyper bien pris avec, moi je les ai utilisés juste le temps que mon corps guérisse, puis on a repris l'allaitement sans plastoc entre nous et ça a été magique...

Voui, regarde comme c'est beau et glamour le bout de seins en silicone ... 

Je disais donc, ça a été magique. Voui voui. Pendant quelques semaines. 
Un pas beau jour, il a fallu penser à retourner au boulot. Et acheter des biberons. Et louer un tire lait (un chouette, hein? Double pompage électrique siouplaît!). Euh... je te réserve ces moments merveilleux en mode vache laitière pour un autre article croustillant, d'accord?

Le truc, c'est qu'environ 2-3 semaines avant de reprendre le boulot, petite elfe s'est mise à se re-réveiller les nuits... Souviens-toi, un peu plus haut tu m'as détesté quand j'ai dit "à un mois elle faisait des nuits de 14 heures". Le fait est que ça a duré 1 gros mois seulement en fait. Elle a donc commencé à se réveiller, une, deux, trois, quatre fois... Moi, j'ai pensé "poussée de croissance", "reprise du boulot et séparation imminente", "besoin de profiter à fond de maman tant qu'elle est encore là". Oui mais voilà, je me complètement plantée.

Je lui donnais le sein à chaque réveil pour qu'elle se rendorme vite, bouh mère indigne, elle prenait puis repartait pour 3-4 heures. Et je n'ai rien compris pauvre buse... Pourtant, j'avais toutes les cartes en main mais à croire que je devenais aveugle ou masochiste...
Depuis la naissance de petite elfe, j'avais perdu mon poids "de grossesse" très vite. 15 Jours après l'accouchement, j'avais perdu mes 15kg de pris. Et continué à perdre... Ce n'est que quand petite elfe a eu 5 mois (ce fut long, oui oui...) et que moi j'eus perdu 23 kg (alors que j'en avais pris 15, fais le calcul...), maigri à vue d'œil et perdu 2 tailles de fringues (oui le rêve mais...à quel prix?) que j'ai -enfin- capté... Je n'étais plus capable de produire un lait suffisamment nourrissant pour une petite elfe hyper active. Gérer la maison, le boulot, ma fille, mes trajets, mon allaitement, ça faisait trop pour moi. Et je commençais à sérieusement faiblir. Pour préserver ma santé, j'ai donc du faire un des choix les plus difficiles de ma vie. J'ai arrêté d'allaiter petite elfe. Enfin, partiellement parce que j'ai continué matin et soir, mais au fond de moi je me suis sentie nulle. J'avais échoué dans mon grand objectif des "6 mois d'allaitement exclusif". Eh ouais, je suis une elfe allergique et je voulais protéger ma princesse de tout ça - raté!

Je te passe aujourd'hui les détails horribles, du genre comment on en a chié pour trouver un lait qu'elle acceptait, comment maman elfe a chialé sa race mal accepté la fin de l'allaitement...
Le fait est qu'à 6 mois, l'allaitement s'est arrêté. J'avais très peu de lait et petite elfe a gentiment repoussé le sein un soir et plus jamais réclamé... comme une grande elle a dit "stop, on passe à autre chose". J'ai été fière de son courage mais... j'ai eu du mal à accepter qu'on devrait créer d'autres moments de complicité, que je ne verrai plus son regard plein d'amour plongé dans le mien pendant un tétée. J'ai eu peur, aussi. Peur de ne pas être capable de trouver comment la calmer le soir notamment dorénavant sans utiliser une tétée. Peur de ne pas savoir passer à autre chose.
Je vais te dire...j'ai très bien réussi, avec l'aide de petite elfe. Elle et moi, on a géré ça comme des chefs. Et même si aujourd'hui, 10 mois plus tard, j'ai encore des montées de lait et je pourrais même reprendre l'allaitement si ça s'trouve, j'ai "fait mon deuil" de cette chouette période.

Voilà... l'allaitement, je trouve ça merveilleux. Merveilleux, parce que cela crée des moments et des liens dont je n'avais pas idée. Parce que ça permet de prolonger un peu cette grossesse. D'apprécier pleinement la maternité. Cela dit, je respecte totalement celles qui n'ont pas voulu allaiter. Il est évident que c'est un vrai choix, et qu'on ne doit pas le faire à contre-cœur. Mes pensées accompagnent aussi celles qui n'ont pas pu.
Et... excuse-moi, mais... j'en profite aussi pour dire merde à toutes les réflexions désagréables ou les regards déplacés!

samedi 8 octobre 2011

Courage, fuyons! Les peaux-rouges sont de retour!

Ah...ces instants pourris merveilleux de la vie d'une femme... La rencontre mensuelle d'une femme et de ses peaux rouges préférés est toujours un moment pour le moins ambivalent : cette rencontre, tu n'y penses pas trop, tu la prévois un peu, tu la redoutes beaucoup et tu redoutes encore plus qu'elle ne se fasse pas... Curieux, non?
Tu l'auras compris, lecteur viril, on va parler de trucs que tu connais, que tu n'aimes pas particulièrement en général et dont au fond de toi tu ne sais pas vraiment ce que c'est. Cette petite chose qui nous arrive chaque mois, qui est beaucoup moins en retard que nous, à qui l'on donne des tas de petits noms divers et variés : les petits indiens, les reds, les peaux rouges, les ragnagnas...bon. Les règles, quoi!
Pourquoi je te parle de ça? Parce que ça tient une trop grande place dans ma vie. Parce que ça fait 15 ans que j'en bave, avec une pause salutaire de 11 mois environ (youhou, qui a dit que l'allaitement les empêche de revenir? Que je lui parle du pays...). Le monde se divise ici clairement en trois: les nanas qui ne connaissent pas encore (innocence de la jeunesse) ou plus (bonjour ménopause, bouffées de chaleur et bidou grassouillet), celles qui ne trouvent pas ça cool mais qui font avec parce qu'après tout, ça ne change pas grand chose à leur vie et les autres. Celles qui en chient. Qui souffrent. Beaucoup trop. Celles qui détestent être une femme 5 jours par mois (sur environ 40 ans de ta vie, calcule le nombre de jours où tu voudrais faire pipi debout n'importe où quand ça te chante).
Je ne fais pas partie des deux premières catégories, tu t'en doutes, sinon je n'écrirais pas ce petit article salvateur. Salvateur car, vois-tu, à l'instant où j'écris, je pense un peu moins à ces putains de crampes qui me broient les ovaires à ces douleurs mensuelles.

Les règles, j'ai remarqué, c'est un truc hyper sournois. Genre ça arrive SYS-TE-MA-TI-QUE-MENT quand tu es dans une situation délicate (je te laisse imaginer ou te rappeler quelques souvenirs que tu pensais avoir oubliés niark niark). Ou bien quand tu n'as pas de quoi retenir tout ce liquide de couleur très discrète alors qu'aujourd'hui tu avais mis ton beau pantalon blanc si chic. Ou bien alors que tu as un entretien hyper important et tu es pliée de douleur... voire tu as une folle envie de gerber. Enfin bref, c'est vraiment sympa! Genre un invité surprise que tu détestes mais tu es obligée de recevoir (oui...un peu comme tata Gertude qui te pince les joues en secouant bien fort). En plus, je sais pas toi mais moi je n'ai presque que des copines menteuses sauf ma copine Stéphanie qui ne souffrent pas, genre "oh ma pauvre, t'as vraiment pas de bol, doit pas y avoir beaucoup de filles comme toi..."

Les peaux-rouges sont là, donc. Faut faire avec. Ca veut donc dire : il faut utiliser des solutions pour retenir tout ce que ton corps évacue comme pour te punir de n'avoir pas encore procréé ce coup-ci. Tu as moultes possibiltés pour ce faire, dont la plupart ne sont pas hyper saines, en vérité (n'oublie pas que ma fille porte des couches lavables, tu croyais que j'utilisais quoi, moi?).

Le premier choix qui s'offre à toi, c'est donc le jetable : tampons (tu sais bien, le truc avec lequel tu peux choper un syndrome hyper grave -même sur la boîte ils le disent, c'est dire!), serviettes (mais si, tu sais bien... à la télé, les nanas ont leurs règles bleues, on teste ça en direct live). Pas top, si tu veux mon avis. Je dis pas top parce que ces trucs jetables qui absorbent si bien contiennent des tas de choses bien chimiques qui te poussent à saigner un peu plus et que ton corps n'aime pas trop. Après, tu es plus ou moins sensible mais chez moi, par exemple, pendant plusieurs années de jetable, règles signifiaient mycoses. J'ai donc mis 12 ans à comprendre que j'étais allergiques à toutes ces saloperies. Cool. Mieux vaut tard que jamais, nan?

Voilà donc la seconde option, l'option écolo : le lavable, le réutilisable.
Tu peux trouver sur le nain Ternett tout pleins d'infos là-dessus : serviettes lavables, coupes menstruelles. Késako?
D'abord, les lavables : première surprise, ça absorbe aussi bien que des jetables. En plus, ça ne sent pas. Rien de rien. Après...il faut les laver, ça, c'est sûr! Pas très contraignant tout de même en échange de ta santé. Perso, je te conseille les lavables pour la nuit, ou des protège-slips lavables en complément de la coupe menstruelle (au moins au début, quand tu es encore une buse ne maîtrises pas trop). En attendant la fin de ton cycle, tu les stockes bien planquées dans un seau avec couvercle, monsieur préfère, dans de l'eau à laquelle tu as au préalable ajouté du percarbonate de sodium et quelques gouttes d'HE de tea tree. Ca détache, ça désinfecte et à la fin, tu n'as plus qu'à te débarasser du tout tout enfourner dans la machine à laver. Voilà pour les lavables.
Ensuite, la coupe menstruelle. Excuse moi ce petit bond de joie mais ça...c'est un peu ma deuxième meilleure amie (après la photocopieuse, rappelle-toi ce que je disais ici). Depuis 3 ans maintenant. Pour moi c'est un petit bout de liberté! En gros, la coupe menstruelle, c'est une petite coupelle en silicone bon c'est sûr la première fois tu la trouves énorme quand tu la vois...mais attends de voir la taille "maman" que tu glisses dans ton vagin et qui récupère le liquide. Tu la vides 2-3 fois par jour et tu oublies que les peaux-rouges sont là (enfin, tu oublies si tu es sujette aux coliques frénétiques). Je trouve ça tout bonnement génial parce que : c'est économique (entre 22 et 40 euros à l'achat, mais c'est parti pour 10 ans eh oui, n'oublie pas que les règles, tu as signé pour une quarantaine d'années)
ça ne prend pas de place genre dans ta valise qui pèse déjà 21 kilos et est archi bondée quand tu pars en avion
ça permet de réduire les douleurs (je ne sais pas exactement comment mais j'imagine que ça doit appuyer sur des points de "détente"). Et ça réduit quand même bien. Je confirme. Je ne reste plus clouée au lit, je peux quand même vaquer à mes activités de bonniche quotidiennes.
enfin... sans entrer dans de croustillants détails...ça permet une plus grande liberté sous la couette. Sissi. :-)

Voilà! Maintenant, tu as les cartes en main, tu sais que des alternatives existent... on peut vivre avec ses petits peaux-rouges sans engraisser Tamprout et Alwaysbeurk. Et je trouve ça quand même pitoyable que la plupart des femmes ne le sachent même pas. Même le dernier gynéco jeune et sexy que j'ai vu :
Moi : j'utilise une coupe menstruelle, ça a bien diminué mes douleurs et j'ai dorénavant 2 jours de règles en moins
Lui : une quoi???
Moi : une coupe menstruelle, vous ne connaissez pas?
Lui : ah non, c'est quoi cette chose-là?
Je parie que sitôt la porte fermée, il est allé surfer sur mon ami le nain Ternett pour voir si je me foutais de sa gueule.

Autre chose... si tu n'as pas d'enfants et des peaux-rouges particulièrement agressifs...on m'avait toujours dit que des règles douloureuses te préparaient à l'accouchement (genre t'en as déjà tellement bavé qu'accoucher c'est pas si pire) eh bien... pour une fois on ne m'avait pas menti, j'ai pu accoucher sans péridurale et sans non plus insulter la vilaine sage-femme ni papa elfe. Je me suis même surprise, ce matin, couchée par terre à l'agonie, à sangloter pitoyablement dire "je préfèrerai accoucher qu'avoir mal comme ça". C'est dire...
Alors...courage, fuyons... les indiens débarquent!!!

vendredi 7 octobre 2011

Dents, je vous maudits/hais/exècre

Les dents, vois-tu, je suis en plein dedans, enfin petite elfe en chie -et moi avec- depuis ...euh... 15 mois en fait! Ah oui, on a eu un bol fou : dédoublement des gencives à l'âge de trois semaines, crises dentaires aiguës récurrentes depuis le début mais sans que forcément ça ne sorte. En bref, les dents j'en ai bavé, j'en bave et c'est pas fini car elle n'en a que 10.
Tout le monde me disait "Nan mais c'est bien, plus tôt ça commence, plus tôt ça sera fini".... et là, j'ai juste envie de dire ferme-la conasse "je crois pas non". Parce que la première, elle est sortie à 6 mois. Après presque 5 mois de souffrances. La première, j'ai trouvé ça "cool" : enfin une dent, les autres vont suivre, au moins on sait pourquoi elle a eu mal. En plus, à 6 mois je l'allaitais encore et la dent (et sa copine, car chez nous ça sort par deux en 7-10 jours) est passé comme une lettre à la poste, pas le moindre petit morceau de bronchite ou de rhino.

Ensuite...plus rien pendant 4 mois. Pas une dent, devrais-je dire, parce que des crises dentaires, ça oui! Et gratinée, la sortie suivante! Bilan : bronchite aggravée, 7 séances de 30 minutes de kiné respiratoire, 15 jours de pures vacances pourries passées à somnoler au pied du lit pour écouter petite elfe respirer. Apnée du sommeil, toux intense, hurlements frénétiques chez le kiné... la sortie suivante, j'ai vraiment pleuré kiffé! Bon, ok, elle en a sorti 4, mais à quel prix! Maintenant, petite elfe a une peur panique de toute table d'auscultation, résultat, dès que nous allons chez le médecin ou l'ostéopathe, hurlements garantis pendant tout la durée de notre visite! J'ai beau lui expliquer, la réconforter, l'accompagner, rien à faire, elle est durablement traumatisée! Et moi avec... La kiné respiratoire, c'est efficace, mais je trouve le prix à payer trop élevé. Elle est traumatisée, bordel!

Sortie numéro trois : 5 mois plus tard... C'est à dire en ce moment-même! Comme petite elfe est hors du commun, elle qui n'a aucune prémolaire a décidé de sortir les canines...hourra! Pas une seule vraie nuit depuis 3 semaines : soit elle hurle au coucher, soit pendant la nuit, soir au petit matin. Fesses sanguinolentes irritées, humeur habituelle c'est à dire terriblement susceptible et grognon, fortune dépensée en suppositoires homéopathiques formule dentaire... que du désespoir bonheur! Et bien sûr, chouette petite rhino améliorée avec toux matinale (du genre qui te sors du lit vendredi matin à 4h13), qui ne cessera visiblement que quand TOUT sera sorti...advienne que pourra!

Alors, oui...j'ai TOUT essayé, crois-moi et je me suis ruinée par la même occasion. Petite elfe a un chouette collier d'ambre jamais retiré depuis ses 3 semaines. J'ai essayé tout le panel homéopathique : Camilia (complètement inefficace), Chamomilla pffff, Phytolacca Decandra humhum, Coffea Cruda (pas mal) suppos homéopathiques "formule dentaire" des labos Boiron (celle à la passiflore a sauvé bon nombre de mes nuits. Seule chose vraiment efficace quand la crise n'est pas trop grave). Le gel Delabarre, tu peux oublier direct. Elle kiffe le goût mais ça ne lui fait aucun effet. J'ai aussi essayé de la faire charmer (conjurer). La première personne a essayé au moins 10 fois, rien à faire... petite elfe est trop "forte", elle fait barrage..hourra! La seconde fois, ça a en effet eu un impact, elle a beaucoup souffert puis eu 2 jours de calme...j'envisage donc d'y retourner tous les 3 jours :-).

Voilà. Tu sais tout. Je suis une maman elfe désespérée par les poussées dentaires. Et ne me dis pas "il faut y passer, on a tous connu ça". Non, ne me le dis pas. Je pourrais te haïr. Avoir envie de te frapper. Parce que je m'en fous je me moque que tu connaisses ou pas. Je trouve ça difficile, et savoir que d'autres gens l'ont vécu ne m'aide pas, mais alors pas du tout! Personne d'autre que moi n'est là les nuits pour lui tenir la main. Pour lui chuchoter mon amour. Pour sécher ses larmes. Pour l'aider à affronter cette épreuve douloureuse.
Les poussées dentaires, chez certains ça "ne se voit même pas", chez d'autres... ça chie grave dans la colle!


Des fois... je pense à l'histoire de petite elfe, je me dis que la vie n'est pas toujours facile, que notre corps traduit nos émotions... Je me rappelle ma grossesse. Le moment où on m'a annoncé que peut-être j'attendais un enfant hermaphrodite. L'incertitude de ces quelques jours. Ma façon de le surmonter en plaisantant que j'attendais peut être un petit escargot. Des fois je me dis que c'est peut être sa façon à elle de passer ce cap en étant ce petit escargot qui bave à n'en plus finir. Je me dis qu'on n'est pas super bien entouré pendant une grossesse. Que j'aurais bien aimé me sentir moins "numéro", plus unique. Mais ceci fera l'objet d'un prochain article...

mercredi 5 octobre 2011

On joue au docteur, tu veux?

Aujourd’hui, je suis venue te parler d’un sujet bien plus grave, mais qui me tient à coeur lui aussi. Si tu as l’âme sensible (genre si tu viens d’accoucher ou pire…si tu es enceinte), passe ton chemin, ou…ne m’en veux pas trop !
Je suis venue te dire que je m'en vais que ce n'est pas tous les jours facile de vivre avec un traumatisme. Que oui, il faut en parler, même si tu l'as déjà fait. Que tant que tu ressentiras le besoin d'en parler, tu devras le faire, pour -un peu- exorciser.
Quand je n'étais encore qu'une toute petite fille, un garçon en qui j'avais confiance a abusé de moi. Il a abusé de ma confiance et a essayé de faire des choses avec mon corps, des choses que l'on ne fait pas à une enfant de cinq ans. Cette phrase, je ne l'oublierai jamais : "On va jouer au docteur, viens...et ne dis rien aux parents, c'est notre secret, d'accord?".
J'ai grandi, j'ai ri, pleuré et aimé. Je suis devenue mère. Et je n'ai jamais oublié. Le traître a bien oeuvré, et le temps n'a rien effacé. Lorsque tu es agressée, la non-logique veut que tu te sentes coupable. Et ça marche à tous les coups. Tu te sens coupable car ton agresseur a instillé le doute en toi, il t'a appris à culpabiliser, à douter de toi-même et à souffrir, inexorablement puisque tu ne peux pas te dépêtrer de tous ces sentiments qui tourbillonent dans ton cerveau. Tu n'as aucune raison de culpabiliser, tout le monde te le dira, et toi-même, au fond de toi, tu le sais bien. Mais le savoir et l'appliquer... c'est un grand gouffre qui se trace entre les deux. Le temps n'efface rien, le temps creuse le gouffre. J'ai beaucoup de haine en moi. Je m'en veux de n'avoir pas su me protéger à temps, pas su dire non. D'avoir attendu toutes ces longues années pour parler vraiment. Je lui en veux d'avoir déréglé ce qui aurait dû être un apprentissage "normal" de la sexualité. D'avoir toujours nié la gravité des faits. De m'avoir dit cent fois "je t'aime" (et moi, j'ai envie de te vomir dessus).
Aujourd'hui, je voulais te dire à TOI qui a vécu, peut-être, la même chose, que tu peux apprendre à vivre avec ça. Que ça te rendra plus forte, un jour, plus tard... Que tu dois en parler, dire cette vérité qui dérange mais qui soulage. Tu dois le faire pour toi, mais surtout pour tes enfants. Le poids d'un tel secret est bien trop lourd à porter en héritage.
Maintenant, j'ai décidé d'agir. Parce qu'une personne extérieure qui t'écoute, et qui te dit que ce que tu as vécu est inommable et anormal, c'est nécessaire. Pas un ami, pas un parent. Un professionnel qui sait de quoi il parle et qui va t'aider à tracer ton chemin hors de celui que tu as toujours suivi. Une amie m'a dit il n'y a pas longtemps "mais tu sais, je crois que tout le monde devrait voir un psy". Tout le monde, je ne sais pas, mais moi, ma psy, je la remercie...
Et toi aussi, je te remercie...endurer cet article jusqu'au bout, chapeau!

samedi 1 octobre 2011

Tu fais quelle classe? CE1/CE2/CM1/CM2, pourquoi? :-)

Cette question, je l'ai souvent entendue ... et ma réponse avec un grand sourire provoque toujours un "Ah...ben...euh...ça doit pas être facile...et...euh...tu es toute seule?". Moi : nan nan on est pleins mais les autres regardent...ben oui je suis toute seule (et j'aime ça!). C'est donc ça. J'enseigne en "classe unique", enfin, pas vraiment parce que la vraie classe unique, c'est de la maternelle au CM2 ... et même si j'ai le coeur bien accroché du courage, je ne me sens pas l'âme à faire ça. Ca fait maintenant 4 ans que j'enseigne dans ma petite école, 4 ans que je vois grandir mes loulous et qu'on s'adapte les uns aux autres. Et j'aime vraiment ça.

Pourtant... c'était plutôt catastrophique au début mal parti...

Chapitre 1 : l'entrée en matière
D'abord, j'ai pris la suite de la fille d'une conseillère pédagogique (le grand mot qui veut dire que la conseillère en question n'a pas enseigné depuis un petit moment, d'une, et qu'elle est dans les petits papiers des grandes instances, de deux est là pour aider les jeunes et moins jeunes enseignants à être bons)Sympa, la collègue qui m'a précédée. Elle m'a rapidement expliqué ce qu'elle faisait en rapportant après coup que je n'en avais rien eu à battre - alors que je l'écoutais en ayant de plus en plus envie de changer de métier puisque je décodais la moitié de ses paroles... j'étais censée savoir tout ce que j'envisageais avec mes élèves? J'étais censée avoir une idée que ce que signifiait enseigner à 4 cours alors que je sortais de l'IUFM (Institut Universel des Formateurs Médiocres)? Bref... j'étais paumée un peu perdue. Pour couronner le tout, sans penser à mal bien sûr, elle avait annoncé la couleur à la cantinière et à la collègue : "je vous préviens, elle est nulle et elle a eu son poste par pistonnage" (ben voyons, trifoullis-les-oies, 4 niveaux, 1000 mètres d'altitude, à 40 bornes de chez toi, ça c'est du piston... donne moi son nom que je le zigouille).

Chapitre deux : la prise de poste
D'abord, il faut rencontrer la mairie du lieu où tu prends possession de l'école, dans un petit village comme le mien (240 habitants, wahou!). C'est un peu là que les ennuis petits soucis ont commencé. Premièrement, je suis allergique à la craie (nan, ne ricanes pas, c'est pas super drôle), donc j'annonce qu'il faut changer le tableau...gloups. Deuxièmement, je suis allergique aux acariens et ma classe est une vieille classe avec un chouette parquet dont les rainures sont emplies de poussière centenaire(arrête, veux-tu bien?). Ca fait beaucoup pour le maire et son premier adjoint, qui s'empresse de m'éclairer sur les moeurs locales puisque j'ai vraiment l'air d'être une pauvre noeunoeu "de la ville" (attention! insulte suprême dans le monde rural : "t'es une fille de la ville"). Les moeurs locales, donc : "nous avons installé un filet anti-pigeons sous le préau parce qu'ils venaient faire leurs besoins ... vous savez mademoiselle, les pigeons ça fait caca (!!!) . Et merde. Je suis tombée dans un bled où les pigeons chient, par-dessus le marché!
S'en suivirent les petits paris dans mon dos, qui me sont revenus aux oreilles par des gens bien intentionnés-ou pas : "la nouvelle, elle tiendra pas un mois, avec ses trucs d'allergies. Dans un mois, pas plus, nouvelle instit" ; "oh... je sais pas... deux mois, peut être, nan?" Perdu les gars, ça fait maintenant 4 ans et je suis bien installée...finalement vous serez peut être tous partis que moi, j'y serai encore!
Les rapports avec la mairie, c'est jamais simple mais ça fait partie du jeu. Mon avis c'est qu'il faut être ferme et rester sur ses positions. La première année, "on" venait me couper le chauffage chaque soir et chaque mercredi. Quand j'arrivais le matin, il faisait moins de 15°C dans la classe et j'ai pensé qu'on cherchait à me faire mourir de froid pour gagner un pari. J'ai expliqué mon étonnement à la mairie, là où chacun s'est renvoyé la balle du "c'est pas moi", jusqu'à ce que j'annonce que le fois suivante, chaque parent délève serait informé. Stupéfiant! C'est-pas-moi a entendu le message. Chauffage plus jamais coupé. Je dirai même que j'ai la chance qu'on vienne me le remettre 2 jours avant chaque retour de vacances.
J'ai une autre technique, moins avouable. C'est la technique du "je te fous la honte". Je suis mariée, j'ai une petite elfe, je ne suis plus une "demoiselle" de 15 ans. Lassée, donc, de voir le premier adjoint aux bottes crottées de fumier entrer dans ma classe sans frapper en tonitruant "alors, la demoiselle, comment qu'ça s'passe?" , je lui ai balancé bien fort devant tous les élèves : "Madame, s'il vous plaît! Ca se passe très bien, on a du travail et on le fait. Merci. Dégage connard". Plus jamais de tutoiement ni de "demoiselle". Plus de visite impromptue d'ailleurs. Chouette. Bonheur suprême.

Chapitre 3 : la rentrée
Cette fois, ça y est, j'ai bouclé mes premières préparations, j'ai écrit à la main et je ne le referai jamais d'ailleurs TOUTES les pages de garde de TOUS les cahiers de TOUS mes élèves et je suis arrivée avec une bonne heure d'avance à l'école. J'ai l'air bien niaise, il fait presque nuit, je n'ai rien à faire d'autre qu'attendre la gorge nouée et je suis allée aux toilettes me laver les mains au moins 10 fois en 5 minutes.
8h15, les premiers élèves arrivent. Enfin, surtout leurs parents et leurs questions débiles énervantes.
Lui : "C'est votre premier poste, n'est-ce-pas? Vous pensez pouvoir y arriver avec quand même 4 niveaux?"
Moi : "l'année dernière, pendant ma formation, j'avais en stage filé 28 TPS/PS dont 3 non francophones, je devrai y arriver, merci."
Autre lui : "C'est vous qui faites l'anglais? Il est comment votre anglais?"
Moi : "il est très bien, merci. Et le vôtre?"
Et tant d'autres que j'ai rayées de ma mémoire oubliées... Une fois les parents partis et la porte refermée, la magie a opéré et à aucun instant je n'ai regretté d'avoir choisi de garder mon poste lorsqu'on me l'a proposé définitivement. Même si je suis passée de 13 à 19, puis 22 élèves. La magie opère encore chaque matin lorsque j'entends les hurlements pas des enfants dans le couloir.

Chapitre 4 : le quotidien
La classe multi-niveaux, c'est quoi, en vrai?
En vrai, c'est de l'organisation, du boulot (beaucoup) à la maison, du lâcher prise aussi. Il faut savoir laisser l'école à l'école et ne pas trop la ramener à la maison. Sinon ça te dévore, toi et ta vie familiale. Sans parler de ta vie sociale devenue pour quelques temps inexistante.
Tu as changé d'amis et d'aspirations (ta meilleure amie est devenue la photocopieuse recto-verso) et tu rêves à une plastifieuse de compèt ou à un forfait stylos rouges gratuits. Tu kiffes éplucher les catalogues de fournitures scolaires. Tu baves devant le super matos d'EPS trop cher que tu n'auras jamais alors que toi tu as 15 plots, 2 cerceaux et 10 chasubles. Tu parles de tes élèves. Beaucoup. Trop souvent. Toi qui rêvais d'appeler ton fils Enzo ou Théo quand tu en aurai un (si un jour tu as un petit elfe), tu oublies cette idée (tu as trop peur qu'il soit pareil arghhhhh).
Mais le quotidien c'est aussi de vrais bonheurs partagés. Une seconde famille que tu retrouves 4 jours par semaine. Des colères et des joies. Des yeux qui brillent. Des heures passées à choisir les livres de Noël individuellement et à les emballer. Des fous rires partagés. Des centaines de livres lus à des enfants suspendus à tes lèvres. Des balades dans les bois pour bricoler un cadeau de fête des mères. Un petit jardin au fond de la cour pour y ramasser les légumes de la cantine. Des "maîtreeeeeeeeeeeesse?". Parfois aussi des "maman?" lâchés involontairement. Des fois des "je t'aime". Des dessins. Beaucoup trop. Des cadeaux pour ton anniversaire.
Le bonheur, c'est difficile à raconter et mes idées s'épuisent... Je dirai juste qu'enseigner, c'est le plus chouette cadal que la vie m'ait fait après petite elfe, que j'adore ça et que...même si tout n'est pas rose et que je suis loin d'être toujours d'accord avec les directives que je dois suivre, je suis fière d'exercer mon métier en classe multi-niveaux en milieu rural et encore plus fière quand, comme il y a quelques jours... on me dit "Mes enfants viennent d'une école parisienne à simple niveau, et quand je vois le travail que vous tombez avec eux, je vous admire...". Je ne suis pas admirable, certes non mais j'essaie de donner à mes élèves le même niveau que celui qu'ils pourraient avoir à la ville, dans un milieu culturellement plus privilégié et quand on me dit que je réussis...ça fait tout chaud ici...dans le coeur.