vendredi 22 mars 2013

LA réforme, où en est-on?

Depuis quelques temps, je vois fleurir par-ci par-là quelques questions/critiques concernant la fameuse réforme des rythmes scolaires, mise en route très prochainement. Et comme je sens que comme d'habitude, on risque une fois de plus de taper sur les enseignants, je prends les devants.

Je tiens avant toute chose de dire que je ne vais absolument pas ici exposer mon AVIS mais EXPLIQUER ce qu'il en est, que ce soit plus clair pour tout le monde. Et que je n'exposerai nulle part mon avis, j'ai un devoir de réserve et je m'y tiens.

D'abord, cette réforme, elle consiste en quoi?
Basée sur des recherches de tout un tas de monde (chronobiologistes, experts de ceci ou cela), elle consiste à alléger les journées d'ENSEIGNEMENT (oui, j'insiste, c'est important), qui seraient trop longues pour les élèves et de mieux les répartir sur la semaine, puisque notamment le "trou" du mercredi serait néfastes au rythme de l'enfant et à ses apprentissages.

Et elle dit quoi?
Eh bien, elle dit que dorénavant, la classe sera répartie sur, non plus 8 mais 9 demi-journées. Que chaque demi journée ne devra pas excéder 3h30, que la journée entière sera de maximum 5h30 et que la pause de midi devra au minimum durer 1h30. Voilà. Il est également demandé que les élèves ne sortent pas des locaux trop tôt (pas avant 16h30 si mes souvenirs sont bons) mais sur ce point, des arrangements sont possibles, notre IEN nous a par exemple expliqué que l'on pouvait très bien faire passer les transports scolaires à 16h comme auparavant sans procblèmes.Ensuite, la réforme est demandée pour la rentrée prochaine, mais si certaines communes s'y refusent (pour x raisons telles que le manque d'équipements, de personnel, etc...), elles peuvent demander une dérogation pour exercer cette réforme seulement à la rentrée qui suit. Mais de toute façon, tout le monde y passera.

La réforme, je le disais précédemment, a pour but d'alléger la journée d'enseignement (donc le temps de présence en classe avec l'enseignant) et également de favoriser (théoriquement) l'accès aux élèves à des activités culturelles/éducatives, etc... situées en dehors du temps de classe (avant, sur la pause méridienne ou bien après la classe le "soir").
Je dis théoriquement, puisqu'il est évident que nombre de communes, pour des raisons budgétaires, pour un manque de moyens sur le territoire, par manque de locaux adaptés ne pourront bien entendeu pas proposer une heure par jour de musique/sport/macramé ou que sais-je. Pour beaucoup, cela va se réduire à de la "simple"garderie. Peut-être que cela sera aussi une question de temps, que l'année suivante de nouveaux emplois verront le jour et que les élèves auront une offre d'activités plus étendues. Seul le temps le dire, il em semble.


La réforme, qui la met en place?
Le choix de demander ou non une dérogation pour commencer seulement en 2014 est laissé aux seules COMMUNES. C'est au maire et à son conseil de décider s'ils font le choix de reculer la date, peut-être pour avoir l'expérience des autres et s'appuyer dessus, peut-être pour bâtir des locaux ou autre.
Le choix des nouveaux horaires est aussi une décision FINALE des mairies, mais issue d'un travail préparatoire avec les enseignants. En gros, chez nous, les deux enseignantes et les maires se sont réunies, ont discuté, argumenté, et fait au mieux dans l'intérêt des enfants en priorité (puisque là est quand même le but). Une fois ces horaires "décidés", ils sont envoyés au DASEN (l'ancien Inspecteur d'Académie), qui rendra son verdict et dira si oui ou non il accepte (et s'il refuse, je suppose que le refus sera motivé afin d'engager au plus vite une réflexion appropriée).

Alors, non, on n'a pas demandé l'avis des parents. Je peux entendre que cela ne plaise pas, que ces derniers aient le sentiment d'être trahis. Je sais pertinement qu'il va être difficile de s'organiser, professionnellement notamment, avec des horaires dont on ne vous aura pas demandé au préalable s'ils vous conviennent. Je sais tout cela, je susi une mère aussi.
Seulement voilà. Il était impossible d'organiser ce genre de discussion avec les parents. J'enseigne depuis 5 ans maintenant, je sais très bien ce qu'il en est des réunions collectives qui tournent facilement au pugilat, qui plus est dans ce genre de situation. Déjà dans une toute petite école comme la mienne où se côtoient environ 15 familles, il aurait été impossible de mettre tout le monde d'accord sur les horaires en tenant compte des exigences de chacun, alors imaginez un peu dans une moyenne et grande école. dans des villes qui comptent plusieurs écoles...

Je pense que l'on se doit tout d'être raisonnables. Cette réforme, qu'elle nous plaise ou non, qu'elle nous paraisse adaptée ou non, elle est là. Qu'elle soit venue trop rapidement, qu'elle porte la "marque" que chaque ministre de l'enseignement veut laisser de son passage. Elle commence bientôt, très bientôt.
Je crois que nous devons cesser de nous considérer tous comme les ennemis les uns des autres. Que nous devons, nous enseignants, INFORMER les familles, ne pas laisser planer le doute qui s'insinue dans les foyers grâce aux manipulations médiatiques.

Je crois que nous devons expliquer que, contrairement à ce qu'il est sous-entendu par la presse et la télévision notamment, NON, le but ,n'est pas de faire rentrer l'enfant plus tôt chez lui le soir (et d'ailleurs, combien d'enfants, s'ils sortent à 15h30, se retrouveront seuls pour plusieurs heures à la maison, combien resteront-comme avant- à la garderie jusqu'à 19h?). Le but est d'alléger le temps d'enseignement quotidien et de réorganiser les journées en fonction du rythme biologique de l'enfant.

Je ne dis pas que dans chaque commune de France ce sera le cas. Que les besoins des enfants seront la priorité. Sans doute pas, je suis aussi lucide sur le monde qui m'entoure.
Je sais que nous, nous avons essayé d'agir intelligemment, dans l'esprit premier de la réforme. Et j'espère que ça sera le cas un peu partout. Pour nos enfants, pour leur avenir. Pour notre avenir.

Voilà... si certain(e)s d'entre vous ont des questions auxquelles je n'aurais pas répondu, je vous invite à les poser en commentaire, je m'efforcerai d'y répondre au mieux. Belle journée!

lundi 18 mars 2013

Je n'ai pas envie...

 Je n'ai pas envie de la laisser partir à l'école pour la première fois un matin de septembre, sans moi, alors que je me trouverai à des kilomètres de là, pour ma rentrée, pour celle de mes élèves, mais jamais pour ma fille. Mon sang, ma chair, ma toute petite elfe adorée que j'ai bercée, à qui j'ai lu des centaines de livres. Mon enfant.

Je n'ai pas envie de la savoir évoluer loin de moi dans cet environnement que je connais si bien et dont j'ai si peur pour elle. Ca paraît idiot, je sais. Mais j'ai si peur, peur que sa maîtresse ne soit pas à l'écoute de mon enfant. Peur qu'elle s'ennuie. Peur que son sale caractère la desserve. Peur qu'elle soit jugée sur ma profession. Peur qu'elle n'aime pas l'école. Peur qu'elle aime trop l'école.

Je n'ai pas envie que quelqu'un d'autre prenne le relais des apprentissages. Dieu que je suis stupide.

Je ne suis pas égoïste, je suis sa mère. J'aime terriblement mon métier, j'ai besoin de faire ce pour quoi je me lève chaque matin, j'aime voir briller toutes ces paires d'yeux braqués sur moi. Me sentir utile.
Et en même temps...être enseignante, c'est offrir aux autres ce que l'on sacrifie à ses propres enfants. Passer son temps à rassurer, enseigner, écouter d'autres enfants que les siens. Cette grande famille de coeur, celle avec qui l'on passe tellement de temps et dont notre progéniture ne fait pas partie.

Par dessus tout, c'est le fait de la savoir affronter ce nouveau monde pour la première fois sans moi. Sans la seule main qui n'a jamais fait défaut. Et recommencer chaque matin. Sans moi. C'est comme un abandon. C'est pire que ça. J'ai tellement mal à cette idée, à laquelle je pense (oui, moquez-vous) presque depuis sa naissance. Ce grand jour où nous risquons de ne pas dormir, ni elle, ni moi. Où on se lèvera toutes les deux les yeux embués embrumés des affres de cette longue nuit. Puis on se séparera, doucement, pour mieux se retrouver. Le plus grand moment de sa courte vie et je ne serai pas là pour partager ça avec elle. Son premier pas de grande fille. Sans moi.

Je n'ai pas envie qu'elle rentre à l'école, ma toute petite fille à qui j'ai donné naissance il y aura bientôt trois ans. Ce petit bout de femme qui a avidement tété mon sein en poussant de petits soupirs d'aise, trop peu, trop peu de temps. Cette Petite Elfe qui a illuminé ma vie dont j'ai perdu le sens jusqu'au jour de sa naissance. Ma fée, dont chaque progrès ne cesse de m'émerveiller.

Je n'ai pas envie mais je m'y prépare. Je la prépare, tout doucement. Les couleurs, les formes, les animaux, la vie. Tout ça à la fois. Et je suis fière, si fière de ses bons mots, de ses progrès. De ses longues phrases, de sa mémoire stupéfiante. De sa capacité d'analyse.

Et vous savez quoi? Par dessus tout, je n'ai pas envie... Pas envie de stopper tout ça, de lui couper son élan. Pas envie de la freiner. Pas envie de l'empêcher de grandir. Alors ma foi, vivement. Vivement que je la retrouve le soir, au sortir d'une journée d'école, pour l'écouter raconter. Entendre sa petite voix détailler sa journée. Vivement qu'on prenne toutes les deux un plaisir égal à se retrouver chaque vacances. Vivement qu'elle puisse raconter ses sorties à sa maîtresse.

Etre mère, ou l'art de la contradiction...

lundi 4 mars 2013

En week end à Paris

Alors voilà.
Ce week end, lorsque nous étions en famille chez mon amie Petite Maman, j'ai pris conscience qu'en effet ce n'est qu'une (toute) petite partie de moi que je livre ici. Mon côté calme, romantique, poétique même parfois mais il paraîtrait que du coup, lorsque l'on me rencontre, on découvre aussi une toute autre personne. Pas toujours douce, calme et poétique...

En effet, il semblerait que je sois également (excessivement drôle-selon moi) extrêmement bavarde, super speed et complètement folle/atteinte/givrée/frappée/pas nette.
Bref.

Ce week end, c'était un des plus chouettes week end de ces derniers mois.
Et vous savez pourquoi? évidemment non vous ne savez pas, j'adore poser des questions terriblement ridicules) Eh bien parce que je me suis amusée comme je ne m'étais pas amusée depuis...pfiou...

Tout a commencé par une information anodine : Petite Maman veut aller chez le Suédois (admirez au passage mon aptitude naturelle à rejeter sur autrui les fautes qui m'incombent) s'acheter une nouvelle spatule parce que l'actuelle ne "va pas bien". J'examine ladite spatule, et j'émets un avis très favorable quand à cette dernière. Pour moi, elle est top. Bien joué, je l'ai gagnée.

Après, je ne me souviens plus très bien pourquoi la machine s'est emballée. Peut être parce que j'avais écouté Yann Tiersen dans la voiture, peut être parce que j'avais adoré Le fabuleux destin d'Amélie Poulain, peut être parce que je ne suis rien qu'une folle déjantée. Mais voilà, décision est prise de suivre les folles "tribulations de ma spatule pas ridicule". C'est donc tout naturellement qu'hier, ma spatule a intégré mon sac à main pour partir visiter Paris.

Ma spatule en week end, à vous les studios!

Tout d'abord, pour visiter Paris, cette ville cosmopolite, une petite leçon d'anglais s'impose.
Where is the spatule? The spatule is in the kitchen!
Ok, anglais maîtrisé, on peut y aller.

Quelques slaloms entre des dizaines de milliers de voiture (ah oui, que voulez-vous je viens de la profonde campagne française, la jungle des voitures me terrorise et provoque en moi une -très- légère tendance à l'exagération), nous voilà arrivés au coeur de la capitale, nous activons le pas en direction du restaurant lorsque "gling", retentit un bruit étrange. Mon sac à main ne fermant pas bien à cause d'un objet long et métallique, il a laissé échapper ledit objet sur le trottoir. Je suis donc en plein Paris, sur un trottoir noir de monde, en train de ramasser une spatule sous le regard ébahi des passants. Tout va bien. La spatule aussi, merci pour elle.

Mais nous voilà maintenant bien installés au restaurant, attendant, attendant, attendant...que le serveur se souvienne qu'il nous a oubliés. Il faut bien que le temps se passe. Les enfants s'impatientent, les parents aussi. Mais la spatule, impassible, attend. Sagement.

Elle est choupi, ma spatule, elle a même mis son bavoir. Quelle classe.


Par la suite, mon amie la spatule s'est promenée au bord de la Seine. Oui, il y avait du monde. Oui, certaines personnes ont de l'humour. Oui, d'autres personnes m'ont clairement prise pour une dingue. ce que je suis, probablement.





La spatule a aussi pu admirer Notre Dame (on l'a portée, parce qu'elle était un peu petite pour bien voir)

Après de telles aventures, nous sommes rentrés. La spatule en a profité pour poser. Admirez (ce nom...je ne m'en remets toujours pas)
J'en profite pour remercier cet homme qui a bien voulu prendre la photo, tout seul au bord de la route...Je crois bien que, définitivement, c'est l'homme de ma vie. Le pauvre.





 

Enfin, nous étions tous épuisés. Il était temps pour la spatule de prendre le relais. Elle nous a cuisiné une bonne raclette. Je vous l'avais dit, qu'elle était top!










Mais avant de se coucher...quoi de mieux qu'un peu de sexe pour bien dormir?

Cachez vos enfants, ceci est une scène torride de spatulingus.





Alors voilà. Oui, j'ai un grain. J'aime rire, j'aime jouer. Profiter de chaque instant pour ressentir pleinement le bonheur d'être en vie.
Ecrire un billet décousu dans lequel j'ai du écrire au moins 20 fois le mot spatule. Sans compter tous les saptules que j'ai effacés.
A la vie, à l'amitié et à l'amour...je vous offre ce billet, vous l'avez bien mérité.




Et à bientôt, pour de nouvelles aventures...spatulesques!