mercredi 23 septembre 2015

L'absente

Je t'ai dit au revoir un jour de juillet sous le soleil brûlant et la pluie qui tombait de mes yeux.
Il faisait froid dans cette petite église et la chaleur de nos cœurs saignait de ton absence.

J'ai cueilli un bouquet de fleurs des champs, tes préférées, et je les ai doucement déposées dans ta tombe avec mes derniers mots d'au-revoir.

Je suis retournée dans cette maison imprégnée de ton odeur. J'ai marché dans tes pas et respiré ta présence immobile qui déjà s'efface. C'est comme si tu étais toujours là, bien cachée, mais la blague n'en finit pas et mon cœur se serre.

J'ai ouvert ton armoire, trouvé cachées les photos de mon mariage que tu gardais quand même, peut-être juste pour le plaisir de revoir la jolie robe et de te souvenir de ce joli moment.  Trouvé aussi les malabars cachés entre deux piles de vêtements.
J'ai emporté une robe fleurie. Je la porterai l'été prochain, quand les reines des prés refleuriront et que j'irai embellir la dernière maison de ton enveloppe. Quand mon chagrin, peut-être, sera comme un doux voile de douceur sur le temps qui passe.

Je n'ai pas encore osé cuisiner tous ces plats que j'aimais tant te voir me préparer. Ca rendrait trop vraie ton absence.

Je suis retournée plusieurs fois chez toi, je suis allée voir papy et je me suis assise sur ta chaise aux coussins colorés.
J'ai emporté aussi un plat à tarte, des saladiers. Je meurs de trouille de les perdre ou de les casser et je souris chaque fois que j'en prends un dans mon placard.

Je sais que tu es mille fois mieux là-haut qu'avec nous dans cette enveloppe usée qui te pesait fort. Ca n'enlève en rien le vide de ton absence.

Je crois que pas une journée n'a passé sans que je ne songe à toi. Je revois ton sourire, je sens encore la chaleur de tes bras. Je regarde les étoiles et je me souviens des soirées passées ensemble à les observer, les soirs d'été.

Je suis heureuse, parce que je t'ai connue et que c'est un immense cadeau que la vie m'a fait. Un cadeau que je chérirai chaque jour un peu plus jusqu'à ce qu'arrive mon tour de laisser derrière moi mes souvenirs.

Mais toujours, ce foutu manque de toi...

1 commentaire:

Et toi, tu en dis quoi?