lundi 7 octobre 2013

J'voudrais lui apprendre...

Je fais partie des premiers enfants de notre génération dans la famille, du coup j'ai tout le loisir d'observer autour de moi quelques jeunes gens qui font leur entrée dans la vie...ou qui s'y apprêtent. La fin du lycée, la fac, la fin des études...

Et j'avoue que je reste baba de ce que j'entends. "Je veux pas travailler, j'ai bien le temps", "je peux pas travailler, j'ai mes études", "je suis fatigué(e)", "j'ai besoin de vacances"... et mieux encore quand papa et maman plussoient "mais oui mais tu comprends, il(elle) a ses études à gérer", "il(elle) a besoin de ses vacances pour se reposer". Bien, bien.

Je suis fière de l'éducation que j'ai reçue de mes parents. Des valeurs qu'ils m'ont inculquée.
J'ai commencé à travailler lorsque j'avais 17 ans. Dès lors le nom de "vacances scolaires" a perdu tout son sens pour plusieurs années. De CLSH en CLSH, de salaires de misère en horaires improbables. J'ai travaillé dans plusieurs structures, sans une semaine de répit.
Je me souviens combien j'étais fière de toucher chaque petit salaire qui me permettait de mettre un peu d'argent de côté, puis plus tard de payer au maximum mes courses, mon loyer. J'avais voulu mon autonomie et j'ai fait tout ce qui était en mon pouvoir pour l'acquérir et puis m'en montrer digne.

Aujourd'hui, j'écoute autour de moi, je regarde mon enfant grandir et j'voudrais lui apprendre à quel point il est important d'acquérir son autonomie. J'voudrais qu'elle comprenne la valeur des choses. Que chaque centime qu'elle dépense soit bien réfléchi et dépensé avec la fierté de l'avoir gagné.
Je ne voudrais surtout pas qu'elle puisse croire que "prendre un appart" payé par papa et maman, qu'y ramener la nourriture préparée par maman chaque dimanche soir en rentrant du week end à la maison, que ramener son linge chaque vendredi soir en attendant dimanche qu'il soit à nouveau propre et repassé ça soit ça, être autonome.

Je ne voudrais surtout pas qu'elle me sorte la fatigue chronique à toutes les sauces. Moins on en fait, plus on est crevés hein. Oui, je suis instit, je suis "souvent" en vacances, et mes vacances je suis plutôt fière des les avoir méritées. D'avoir conjugué pendant 6 ans mes études à de petits boulots pour finir par arriver là où je suis aujourd'hui.

J'voudrais juste, au final, que ma fille exerce le métier qu'elle aura choisi, qui la fera vibrer, dans lequel elle s'épanouira. Même si pour ça elle doit passer par une période un peu moins rose, une transition de l'enfant à l'adulte. Apprendre à être responsable et à connaître la valeur des choses avant de se lancer dans sa vie. J'voudrais qu'elle se donne les moyens de vivre ce qui la rendra heureuse.

J'voudrais qu'elle soir l'actrice de sa vie, pas une figurante dépendante du bon vouloir du réalisateur.

J'voudrais lui apprendre...et j'espère bien y arriver.


1 commentaire:

  1. je plussoie 1000 fois !
    Je suis tout à fait d'accord avec toi, je pense avoir reçu à peu près la même éducation bien qu'étant plus âgée que toi, et franchement, ça fais grandir en ayant la tête sur les épaules (malgré quelques passages de rébellion bien sentis...)
    L'assistanat parental doit avoir ses limites, bien que cela puisse paraître parfois dur. Je remercie tous les jours mes parents de m'avoir appris la vie, la vraie.

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