Qui n’était même pas inscrite sur facebook il y a deux ans,
« fesse de bouc », comme elle disait pour se moquer des copines
accro. Puis qui un jour, lassée d’entendre que tout le monde savait pleins de
choses qu’elle ignorait grâce aux fameux réseaux sociaux se dit « allez,
c’est mon tour. »
Cette fille, elle avait 25 ans. Cette fille, c’est moi. Un
an après l’inscription qui a changé le cours de ma vie, poussée par le désir
d’écrire, j’ouvre alors cette espace, le mien, là où je vais pouvoir parler de
ma vie, exorciser mes peurs, dépasser mes colères, partager un peu de ma vie
avec toi, avec vous…
C’est l’histoire d’une fille qui se réveille un matin en se
rendant compte qu’elle pense en termes de statut facebook. Genre « oh, il
m’est arrivé ça, je pourrais le tourner comme ci, comme ça… ». Une fille
qui regarde les derniers mois autrement, et qui se dit que certaines choses
doivent être changées.
Oui, finalement, facebook a changé ma vie. J’ai rencontré
des ami(e)s merveilleux(ses), des gens qui comptent énormément pour moi. J’ai
aussi retrouvé ma moitié que je cherchais dans cette vie depuis 27 ans sans
espérer que mes doigts retrouvent les siens. Un hasard incroyable. Ou pas. Je
ne crois pas au hasard.
Facebook, c’est aussi l’espace de mes désillusions :
une histoire pleine de promesses qui tourne mal et me blesse plus que je n’ai
jamais voulu l’avouer, une branche de mon arbre familial qui se brise, mon
temps qui disparaît dans le trou noir des amitiés factices. Facebook, c’est
aussi mes nuits à nouveau ridiculement courtes, et pas pour cause de bonheur
installé dans le berceau tout proche. Facebook, ce sont des dizaines
d’ « amis » qui ne m’ont même jamais laissé le moindre petit
mot.
Facebook est devenu également l’espace qui concentre tout ce
qu’il y a de pire en moi (en nous ?) : le besoin de savoir, de
fouiller dans la vie des gens, en quelque sorte. Alors pourquoi ? Pourquoi
alors qu’en général je ne regarde jamais la télé, que j’abhorre les émissions
du type « Secret Saloperie », tout d’un coup je me mets à pratiquer
une forme de voyeurisme ?
En parallèle, je rentre dans le jeu, facebook est tout
autant devenu une façon d’étaler certaines parties de ma vie, comme pour
exister. J’ai toujours eu besoin d’exister, depuis ma plus tendre enfance dans
laquelle mes peurs ont pris racine. Facebook a accentué ce besoin, ce qui était
au début un « remède » est devenu pire que le mal.
Alors voilà.Aujourd'hui j'existe. Dans leurs regard, dans le champ d'amour que l'on cultive. Dans ma condition de mère. Dans mon boulot. Aujourd'hui je me sens en équilibre. Aujourd’hui mon existence est ailleurs. Elle
est dans les yeux de ma fille, dans la main de l’homme que j’aime. Dans les
longues balades dans les bois, dans les moments à deux, à trois. Dans le
partage d’un après-midi avec des amis qui débarquent à la maison, répondant à
un appel au secours. Dans les projets d’avenir qui emplissent ma tête. Dans
l’envie de fonder une grande et belle famille. Dans le besoin d’être moi,
entière et entièrement disponible pour Lui, pour Elle, pour Nous.
Je ne sais pas ralentir, je ne sais pas encore très bien me
situer dans la demi-mesure. Je n’ai que 27 ans et la vie devant moi. Ma vie.
Celle qu’aujourd’hui je reprends. Aujourd’hui, je suis venue vous dire que je
ferme doucement la porte « facebook ». Avec un petit pincement au
cœur sans doute, avec un énorme soulagement à la clé. Je ne dis pas que
facebook m’a fait mal, je dis que je n’ai pas su me protéger, nous protéger.
Le blog, lui, continue d’exister. Ecrire, c’est vital pour
moi, pas question que j’abandonne.
Alors…pour continuer à suivre mes publications, je vous
conseille de vous inscrire à la newsletter, afin de recevoir dans votre boîte
mail un petit courrier à chaque fois que j’écris. Et puis de cette manière,
c’est une autre relation qui se tisse entre l’auteur et le lecteur. S’inscrire
pour recevoir mes billets, ce n’est pas juste cliquer sur « j’aime »
en ayant oublié le sens de ce mot.
Pour le reste… je suis toujours joignable sur mamanelfe@gmail.com …je réponds toujours
aux mails que je reçois et que j’aime recevoir, d’ailleurs.
Pour mes amis, les réels, ceux qui le sont devenus…je ne
suis pas loin, vous le savez. J’ai une adresse mail que je consulte chaque
jour, un téléphone que je n’éteins (presque) jamais.
C’est l’histoire d’une fille venue vous dire pardon
et…merci.