lundi 20 mai 2013

Je voulais écrire...

Je voulais écrire sur l'amitié, je voulais vous dire à quel point j'ai dans ma vie des amis qui sont importants pour moi au point de former ma grande famille de coeur.

Je voulais vous dire que sans certains je ne serais pas là, pas comme ça, pas si entière, un peu plus bancale (si, je vous jure, c'est possible!)

Je voulais écrire pour dire que j'ai déçu certains de mes amis, que je me suis parfois perdue dans le vide de ma vie au point d'oublier que là, pas loin, ils étaient là à n'attendre que le moment où j'ouvrirais la porte pour mieux pouvoir écouter ces quelques maux. Qu'enfermée entre les murs de mon silence je n'ai parfois su que ressasser une amertume que j'étais au fond la seule à avoir semé dans le jardin de mes doutes.

Je voulais dire que malgré ma tête de pioche des fois je sais aussi me rendre compte que j'ai eu tort. Que je suis capable du meilleur comme du pire. Ca peut prendre un jour, un mois ou un an mais à un moment, on y arrive. Parce que je déteste être fâchée avec des personnes que j'aime.  Parce que parfois même si j'ai laissé la vie nous éloigner, même si j'ai été remplie de colère au point de vouloir hurler (d'ailleurs la plupart du temps c'est après moi que je hurle, on doit être deux sous ces grandes oreilles pointues), je ne sais pas tourner la page comme ça sans un mot.

Je voulais écrire ces moments où j'ai laissé dériver doucement le bateau de ma vie au grand large sans savoir où ça mènerait, laissant le capitaine choisir, me remettant à lui, aux autres, à la lune et aux étoiles.
Des moments où "je suis triste", "je suis pas bien, "ça va passer" et "j'en peux plus j'ai besoin de calme" prenaient le dessus. Quand je me disais que mince, j'avais bien le droit moi aussi de me laisser couler. Qu'un jour je reviendrai, plus forte que jamais je me disais que "ce qui ne tue pas rend plus fort".
Alors non, je ne suis pas morte, juste un peu à moi-même, parfois. Mais je me rends compte aujourd'hui que quitte à avoir mal au plus profond de soi-même, autant continuer à ramer coûte que coûte. Si j'ai mal je suis en vie, peut-être. Si je vis je choisis, c'est certain.

J'ai repris les avirons il y a peu. Calmé des douleurs qui brûlaient mon âme. Redonné une place à chaque chose et à chacun. Fermé les yeux et tendu la main en y croyant fort. Et quand le miracle est là, quand la direction redevient la bonne, quand à nouveau cette petite étoile en moi me dit "ça y est, tu t'es retrouvée, au fond il n'y a que toi qui sait où aller", je sais que chaque chose est à sa place. Que chaque rencontre a la signification qu'on veut bien accepter de lui donner. Que le hasard n'y est pour rien là dedans, lui qui à mon sens n'existe pas.

Je voulais écrire que sans eux, sans elle, sans toi, je ne serais pas là. Pas moi, pas comme ça.


Pas moi, quoi...