mardi 31 décembre 2013

Les chaussettes noires

Bonjour, je suis la paire de chaussettes noires. J'ai changé la vie de Maman Elfe et désormais, quand elle m'enfile, c'est toujours avec ce léger sourire niais accroché aux lèvres et un petit chatouillis au cœur.
Je vous vois sourire...mais ne riez pas, vous aimeriez peut être vous aussi avoir une paire de chaussettes noires dans votre vie!

Tout a commencé la 19 décembre. Il est environ 20h30, comme tous les soirs depuis deux semaines, je suis déposée sur une chaise de la cuisine "au cas où on devrait partir en pleine nuit". Parano, un peu, Maman Elfe?Stressée? Flippée?
Bref, je m'apprête donc à passer une nouvelle nuit dans la cuisine, entre les bâillements du chien et le plancher qui craque quand Elle se lève (4 fois, 5 fois) pour vider sa vessie.

Quand soudain, 22 heures sonnent et Elle débarque comme une dingue dans la cuisine en apostrophant sa mère d'un truc un peu décousu débité d'une traite qui ressemblait à "J'ai senti la tête descendre dans mon bassin-je perds du sang-j'ai mal-on s'en va". On m’attrape, on me tiraille, on me malmène et on m'enferme dans une paire de bottes à l'odeur douteuse (pardon de casser le mythe mais zut à la fin, l'elfe pue des pieds, il faut le dire!). Je sens soudain des vibrations intenses, on se croirait sur un circuit automobile, les instructions du copilote en moins, les pleurs et les "ne sors pas dans la voiture s'il te plaît" en plus. Elles sont dingues je crois.

Le trajet passe très vite, on arrive dans un endroit très silencieux et j'entends Maman Elfe dire à un homme "c'est le moment". Il lui répond de monter vite, qu'on verra le reste plus tard. En effet, elle monte vite la bougresse, elle a comme retrouvé sa jeunesse perdue ces dernières semaines durant lesquelles elle arrivait à peine à m'enfiler.

Là-haut, c'est confus, je ne comprends pas tout, mais très vite on me débarrasse de ces fichues bottes qui m'empêchent de voir. On m'installe sur un lit et la dame dit "on va quand même vérifier que c'est bien le moment avant de faire l'admission". Et Mamie Elfe qui se décompose, semblant dire "non mais c'est une blague, elle a failli accoucher dans ma voiture!". Et l'Autre qui chouinasse en marmonnant que ça ne peut pas être une fausse alerte.

Au bout de quelques minutes, les emmerdes commencent. J'ai envie de vomir tellement on me secoue en tous sens. Elle se prend pour une girouette ou bien elle a perdu la tête. A quatre pattes, assise, par terre, sur le lit. Elle ne sait vraiment pas ce qu'elle veut, j'en ai le tournis. Et pas moyen de dormir, elle gigote à chaque minute en gémissant qu'elle a mal.

Finalement je comprends qu'elle va rester ici, la gentille dame toute douce n'arrête pas de dire un nombre qui n'est jamais le même, et ça a l'air d'être plutôt positif. 2, 3, 5 il est 23 heures, j'ai chaud. Ca tombe bien, Elle commence à retirer tous ses vêtements. Chic, je vais pouvoir siester, ce fauteuil m'a l'air pas mal confortable!

Mais....c'est quoi ce délire? Elle est complètement à poil et moi? Tu m'as oublié? Youhou, je suis là! Enlève moi au lieu d'enfiler cet espèce de drap bleu qui laisse voir la moitié de tes fesses à tout le monde! Non mais oh!
Peine perdue. Ces chouinasseries ont du la rendre sourde. Il en faudrait moins pour ça.
C'est le nombre 8 qui semble être le signal du départ. Je me retrouve installée sur un fauteuil qui roule, on arrive dans une salle toute froide avec une table bizarre au centre. On se croirait dans un laboratoire d'expériences. J'espère qu'il ne sont pas spécialisés dans les tests sur les chaussettes.
Et pendant ce temps-là, je peux vous dire qu'elle braille, la dinde. Elle pleure-crie des trucs du genre "j'ai maaaaaaaaal", "sors de ce corps bordel". Et elle qui commençait à devenir plutôt polie ces derniers mois ponctue chaque spasme de "putains" dont elle s'excuse aussitôt. C'est gai. Mais qu'est ce que je fous là, moi, putain? Pardon.

A partir de là tout s'enchaîne très vite, Elle crie tellement que la gentille dame fait tout pour la faire taire, je le vois bien. Elle perce une poche (je vois pas bien laquelle vu que Maman Elfe est quasiment à poil mais bon), elle s'active. Et l'Autre braille "j'ai mal, je suis fatiguée, sors de là"...rien de bien nouveau. Je me retrouve soudain dans les airs, je prends de la hauteur sur la situation. Je vois un truc noir qui tente de sortir d'un tunnel, là, en bas. C'est un peu étrange, ce truc, je ferme les yeux.

Elle râle, je crois comprendre qu'elle pousse (je ne sais pas trop quoi ou qui hein, je vous rappelle que j'ai les yeux fermés). Elle semble prise de panique aussi, lorsque la gentille dame demande d’appeler un médecin parce que le cœur du bébé baisse. Elle se met à râler de plus belle, je sens jusqu'au bout de ses orteils qu'elle est en train de fournir un effort immense.Tout à coup, elle braille, mais c'est différent. Elle crie "Ca y est, je l'ai sentie, la tête est sortie!" Suivi presque aussitôt de "Ca y est c'est fini!". Il est minuit 53, qu'elle dit la dame. Ca a l'air important.

J'ouvre timidement les yeux, mince alors! Y'a un bébé tout chevelu posé sur Maman Elfe qui a une tête de mort vivant échappé de sa tombe. Et pourtant elle se marre comme une baleine, va comprendre. Tout ne tourne pas très rond dans sa tête, je vous jure. Parce que, vous savez quoi? C'est à cet instant précis, tellement épuisée qu'elle peine à parler, que j'entends sa toute petite voix qui s'élève et qui dit "ben mince, j'ai accouché en chaussettes!"

Les femmes. Cette énigme.

jeudi 26 décembre 2013

6 jours

Il y a une semaine, j'étais couchée dans ce grand lit tout contre Petite Elfe et je désespérais que les contractions qui m'avaient tenue toute la journée durant se soient stoppées. Je commençais à appréhender le déclenchement prévu pour le lendemain soir.

Il y a une semaine, je ne savais pas encore que dans moins d'une demie-heure je sentirais littéralement la tête de ma fille descendre entre les os de mon bassin tandis qu'une énorme contraction me scierait en deux et marquerait le début d'une travail intense et éprouvant. Je ne savais pas que 3 heures 30 plus tard je tiendrais contre mon sein cette deuxième petite fille qui m'a choisie pour mère.

Il y a une semaine j'ignorais encore à quel point cette fois-ci ce serait difficile de donner la vie. A quel point l'état qui me caractérisait était beaucoup plus proche de l'épuisement que de la fatigue. A quel point pendant 3 longues heures j'allais pleurer, me plier en deux et supplier ce petit être en moi de vouloir sortir.  A quel point j'allais avoir l'impression de mourir à moi-même en lui donnant la vie.

Il y a une semaine, je ne savais pas encore que j'allais rencontrer des personnes extraordinaires, à l'écoute. Une sage-femme juste merveilleusement humaine, qui ne jugerait aucun de mes choix, qui me laisserait prendre toutes les positions les plus incongrues pour me soulager sans jamais remettre en question mon choix d'accoucher sans anesthésie. Une sage-femme qui serait là pour moi entièrement, trois heures durant. Qui me masserait le dos pendant les contractions difficiles, qui m'encouragerait, qui serait juste parfaite pour moi.

Il y a une semaine je ne savais pas encore que quelques heures plus tard ma mère tiendrait ma main et serait submergée par l'émotion quand ma fille ouvrirait ses yeux sur le monde pour la première fois.

Il y aune semaine, je ne savais pas que quand on prononcerait son prénom, ce petit être de quelques secondes ouvrirait grand ses yeux en nous fixant comme pour dire "oui, c'est moi, je suis (enfin) là"

Il y a une semaine j'ignorais si je serai capable de donner tout l'amour du monde à cette enfant, je ne savais pas comment la suite allait se passer.

Il y a une semaine je m'apprêtais à quitter Petite Elfe pour quelques jours, le cœur en miettes de ne pas l'avoir auprès de moi.

Il y a une semaine, je me demandais si je me souviendrais. Si je saurais gérer les longues nuits sans sommeil. Je me demandais si je serais cette mère qui saurait calmer ses pleurs et apaiser ses peurs. Je me demandais si j'étais digne d'être sa maman.

Je suis loin de savoir où nous mènera le futur. Si les colères de Petite Elfe se calmeront vite. Si elle cessera d'étouffer de la présence de sa sœur rapidement. Je ne sais pas quand Petite Plume dormira ailleurs que dans nos bras. Je ne sais pas combien de temps on devra lui donner notre petit doigt à sucer quand elle n'arrive pas à trouver le sommeil. Je ne sais pas si elle continuera à s'endormir lorsque je mets Tryo en fond sonore.

Je sais bien peu de choses, au fond. Mais j'ai trouvé un équilibre, précaire, sur le fil. Je me sens bien malgré la fatigue, malgré les doutes, malgré les peurs. Malgré mon envie de vouloir faire plus sans pouvoir. Malgré mon envie d'accélérer le temps, trop impatiente que je suis.
Je sais bien que j'étais faite pour être leur mère. Je sais que je suis fière de mes deux demoiselles, ma blonde et ma brune.

Bienvenue au monde, ma Petite Plume....

dimanche 1 décembre 2013

Petit Papa Noël...

Je sais bien que tu as sans doute beaucoup de travail en ce moment, mais je me permets de t'écrire ce petit mot pour voir si tu peux faire quelque chose pour moi.

D'abord je tiens à t'assurer de ma sincère croyance en toi (à l'heure où tout le monde se demande si oui ou non leurs enfants doivent croire en toi, moi je peux t'assurer que j'y crois dur comme fer. Parce que j'ai désespérément besoin de rêver encore, prolonger les délicieuses croyances de mon enfance et chercher encore la magie de ces Noël les yeux pétillants).

Petit Papa Noël, je voudrais tellement continuer à rêver, je voudrais être heureuse. Je voudrais voir des étoiles s'allumer chaque matin au réveil dans les yeux de mes enfants pour n'en être que plus brillantes le jour suivant.
Je voudrais des instants fugaces de bonheur par milliers, des sourires qui fleurissent sur nos lèvres. Je voudrais qu'on chante ensemble fort et faux, qu'on pleure de joie. Je voudrais des surprises, par milliers. Des matins câlins, des couchers de soleil les mains entrelacées aux leurs.

Je voudrais des dizaines de Noëls heureux qui sentent le chocolat et les agrumes. Des soirées blotties sous la couette à regarder ensemble un dessin animé puis s'en aller rêver aux cadeaux qu'on trouvera le lendemain sous le sapin déposés par tes soins.

Je voudrais de l'amour qui brille plus fort que toutes les guirlandes de notre sapin.

Je voudrais qu'on soit heureuses, si tu savais...pour cette vie-là et toutes celles qui viendront après. Je voudrais être cette maman à laquelle plus tard on repense avec tendresse. Je voudrais que mes enfants gardent toujours dans leur cœur l'image d'une maman qui sourit et qui donne toujours ce qu'elle peut, et plus encore ce qu'elle n'a pas.

Je voudrais sourire à travers les larmes, je voudrais que ça pèse moins lourd sur mes épaules. Relever la tête, remettre du rose sur mes joues et oublier que l'année qui vient de passer ne sera pas une année heureuse.

Petit Papa Noël, je voudrais être égoïste et que tu ne m'oublies pas...

mardi 15 octobre 2013

Attendre

Il y a toutes sortes de grossesses. Les grossesses désirées,  les espérées, les surprises, les redoutées, les rejetées...

Pour Petite Elfe, je désirais ardemment être enceinte. Je venais de me marier, je savais que je voulais être mère, c'était un peu dans l'ordre des choses, en quelque sorte. Tout est arrivé très vite, après un premier "échec" ma princesse a pris ses quartiers en moi et c'était parti.
J'avais tant imaginé comment ça serait, de porter la vie... Je me sentirais épanouie,  nous construirions avec son père une bulle de bonheur qui n'appartiendrait qu'à nous, je pouvais presque sentir ses mains dessiner sur mon ventre les lignes de notre futur. Ma grossesse, ça ne pouvait être que le bonheur, j'en avais décidé ainsi.

Seulement...seulement tout ne s'est pas passé exactement comme prévu. C'est comme si une chose de plus c'était cassée entre nous. Son père attendait l'arrivée de Petite Elfe sans en parler beaucoup, sans me toucher, sans tout ce dont j'avais rêvé. Il était heureux, ça ne faisait aucun doute. Heureux mais distant. Certains jours je voyais bien que le monde continuait de tourner autour de moi exactement comme si mon ventre rond était désespérément vide. Et ça faisait si mal...J'avais presque honte de parler à ce bébé, je ne savais plus trop ce que je devais faire ou dire. Ne savais plus si je devais lui parler puisque son père lui, ne parlait jamais.
J'ai porté mon enfant pendant neuf mois d'incertitude. Neuf mois de vomissements. Neuf mois qui peu à peu de difficiles devenaient terribles à porter.
Au temps pour ma grossesse-bonheur. Ce serait pas pour cette fois. Et plus jamais avec le père de Petite Elfe, à cet instant je crois que je le savais déjà.


Petite Elfe est entrée dans ma vie comme le soleil perce les nuages. J'ai eu tout le loisir de lui dire combien je l'aime, combien je l'ai toujours aimée et désirée même si durant ces quelques mois in utero je n'ai pas su lui dire. Je me suis sentie mère à l'instant où elle a ouvert les yeux sur le monde et je me suis dit que j'étais en train de vivre la plus belle des aventures.
 
Et je me suis promis que la prochaine fois, le prochain enfant que je porterais, la prochaine grossesse ce serait la bonne. La belle.
Parfois c'est difficile de tenir ses promesses. Trop difficile.

Et puis...je le disais...il y a des grossesses surprise. Celles que l'on a pas planifiées, que l'on n'attend pas, pour lesquelles on n'est pas toujours prêts. Ce sont pour certains des grossesses injustes, je pense à mes amies, à toutes les mamans qui tellement essaient et n'y arrivent pas.

Ma seconde grossesse a été une surprise. Je ne sais toujours pas aujourd'hui comment elle a pu arriver (enfin, si je connais un petit peu les grandes lignes, quand même...).

Sur le coup j'ai pleuré de joie, envahie d'un amour immense pour ces petites cellules en train de se diviser au creux de mon ventre. J'étais folle de bonheur que cet enfant que je portais soit non pas cette fois le fruit de l'évolution de ma vie mais bien la concrétisation d'un amour gigantesque, même si on n'en avait pas décidé ainsi.
Bien sûr que j'ai eu des doutes. Un amour si jeune, une situation si compliquée. Mais je savais au fond de moi que si le jardinier de cette graine ne me le demandait pas expressément, je ne serais pas capable de faire mourir la fleur. Je suis une mère, je n'envisageais pas ça, pas dans ce contexte-là.

Je n'ai pas su tenir ma promesse envers moi. Ça me rend triste, parce que je me dis parfois que c'est si difficile de tenir les promesses faites aux autres lorsqu'on est pas capable de tenir celles qui nous importent, à nous.
Peut être bien que c'est moi, au fond, le problème. Que j'ai en moi une espèce d'incompétence au bonheur à deux. Peut être bien que j'ai tout gâché. Ou que ces fichues hormones ont achevé de saper les quelques forces qui me restaient pour porter à bout de bras cette nouvelle vie de famille.

Aujourd'hui j'ai appris que je portais à nouveau une petite fille en moi. Princesse minuscule à qui je ne sais même pas quel prénom je vais donner. Demoiselle en devenir dont je ne sais même pas quel sera le futur.

Aujourd'hui je suis incapable de me projeter dans une vie à quatre. C'est comme si il y avait entre aujourd'hui et demain une barrière si haute qu'elle en était infranchissable. Comme si le brouillard était si dense que j'allais me perdre en lui pour toujours.

Alors tout doucement je vais fermer les yeux. Fermer pour espérer que les choses vont évoluer. Qu'une fois de plus cette naissance me révèlera un peu plus, un peu mieux à mon état de mère et que je pourrai bercer contre mon sein cette petite fille en lui murmurant tout l'amour que j'ai pour elle. Tout le monde auquel j'ai envie de l'ouvrir. Toute la beauté du futur qui l'attend.
Fermer les yeux et attendre que doucement, le soleil perce les nuages...


lundi 7 octobre 2013

J'voudrais lui apprendre...

Je fais partie des premiers enfants de notre génération dans la famille, du coup j'ai tout le loisir d'observer autour de moi quelques jeunes gens qui font leur entrée dans la vie...ou qui s'y apprêtent. La fin du lycée, la fac, la fin des études...

Et j'avoue que je reste baba de ce que j'entends. "Je veux pas travailler, j'ai bien le temps", "je peux pas travailler, j'ai mes études", "je suis fatigué(e)", "j'ai besoin de vacances"... et mieux encore quand papa et maman plussoient "mais oui mais tu comprends, il(elle) a ses études à gérer", "il(elle) a besoin de ses vacances pour se reposer". Bien, bien.

Je suis fière de l'éducation que j'ai reçue de mes parents. Des valeurs qu'ils m'ont inculquée.
J'ai commencé à travailler lorsque j'avais 17 ans. Dès lors le nom de "vacances scolaires" a perdu tout son sens pour plusieurs années. De CLSH en CLSH, de salaires de misère en horaires improbables. J'ai travaillé dans plusieurs structures, sans une semaine de répit.
Je me souviens combien j'étais fière de toucher chaque petit salaire qui me permettait de mettre un peu d'argent de côté, puis plus tard de payer au maximum mes courses, mon loyer. J'avais voulu mon autonomie et j'ai fait tout ce qui était en mon pouvoir pour l'acquérir et puis m'en montrer digne.

Aujourd'hui, j'écoute autour de moi, je regarde mon enfant grandir et j'voudrais lui apprendre à quel point il est important d'acquérir son autonomie. J'voudrais qu'elle comprenne la valeur des choses. Que chaque centime qu'elle dépense soit bien réfléchi et dépensé avec la fierté de l'avoir gagné.
Je ne voudrais surtout pas qu'elle puisse croire que "prendre un appart" payé par papa et maman, qu'y ramener la nourriture préparée par maman chaque dimanche soir en rentrant du week end à la maison, que ramener son linge chaque vendredi soir en attendant dimanche qu'il soit à nouveau propre et repassé ça soit ça, être autonome.

Je ne voudrais surtout pas qu'elle me sorte la fatigue chronique à toutes les sauces. Moins on en fait, plus on est crevés hein. Oui, je suis instit, je suis "souvent" en vacances, et mes vacances je suis plutôt fière des les avoir méritées. D'avoir conjugué pendant 6 ans mes études à de petits boulots pour finir par arriver là où je suis aujourd'hui.

J'voudrais juste, au final, que ma fille exerce le métier qu'elle aura choisi, qui la fera vibrer, dans lequel elle s'épanouira. Même si pour ça elle doit passer par une période un peu moins rose, une transition de l'enfant à l'adulte. Apprendre à être responsable et à connaître la valeur des choses avant de se lancer dans sa vie. J'voudrais qu'elle se donne les moyens de vivre ce qui la rendra heureuse.

J'voudrais qu'elle soir l'actrice de sa vie, pas une figurante dépendante du bon vouloir du réalisateur.

J'voudrais lui apprendre...et j'espère bien y arriver.


jeudi 19 septembre 2013

Des comptines pour enfants...

Petite Elfe adore la musique, pour tout vous dire il ne passe pas une journée sans que moults CD ne passent et repassent en boucle.
Le souci étant que j'ai assez "peu" de CD pour ma fille, j'entends donc souvent, très, trop souvent les mêmes ritournelles.

Et fatalement... à un moment, je me suis mise à bien écouter les paroles. C'est là que j'ai commencé à m'interroger... Mais QUI, qui a inventé ces chansons improbables? Et du coup, qu'est ce que ça ancre chez nos enfants? Qu'en retiennent-ils?

Petit florilège ce matin... Pioché dans notre livre CD "les plus belles comptines italiennes", de chez Didier Jeunesse dans la collection "Les petits cousins". Je précise que j'aime beaucoup cette collection qui mélange comptines/chansons étrangères et françaises. Je trouve ça bien d'écouter différentes sonorités, d'autres langues, etc... c'est vraiment une superbe collection qui comprend des volumes en italien, allemand, anglais notamment.
Bref, le bât ne blesse pas au niveau de la collection ou de l'éditeur MAIS au niveau des chansons. Allez, c'est parti!
(Pardonnez-moi, j'aurais vraiment adoré vous les chanter, mais on me glisse dans l'oreillette que le temps est déjà assez pourri comme ça...)

"Picnicdouille"
Picnicdouille c'est toi l'andouille!
Je ne me marierai pas avec une andouille comme toi!

==> Bien, bien, bien. Ca c'est cool, ça pose les choses. J'imagine l'enfant à qui on aurait dit une fois "t'es une andouille". Le pauvre, il ne pourra jamais se marier. Youpee.

"Polichinelle"
Polichinelle monte à l'échelle
Un peu plus haut se casse le dos
Un peu plus bas se casse le bras
Encore plus haut casse un barreau
Et pour sa peine il recevra trois coups de bâton
Un voici un, en voici deux, en voici trois!

Alors là j'adore! Le pauvre polichinelle, il s'est déjà cassé le dos et le bras, il continue à monter, sûrement au prix d'un effort surhumain, le barreau se casse et il se fait frapper. Wahou! Mon éducation non violente se sent un poil heurtée ici...

"Allons voir si la galette est cuite"
Allons voir si la galette est cuite
Elle s'ra cuite demain
Tirez les boudins!

Ici, j'en appelle à vous. Parce que cette comptine me laisse perplexe. J'ai beau chercher encore, encore et encore, je ne VOIS PAS ce que les boudins viennent faire ici. Nan, désolée.

Ce sera tout pour aujourd'hui, il me reste d'autres livres-CD, j'en ai pas encore fini avec vous!

A bientôt pour de nouvelles aventures! Et n'hésitez pas à venir raconter vos propres questionnements...

samedi 31 août 2013

Je n'aurai jamais...

Bientôt deux mois... l'été touche à sa fin et avec les dernières framboises arrive une nouvelle vie ensemble à réapprendre.

Chaque été semble si long avant d'arriver et si court une fois terminé. Mais cette année, c'était différent. J'avais presque peur de ces deux mois qui s'offraient à nous, je me demandais comment j'allais gérer ta joie de vivre et ton dynamisme exacerbé au côté de ma fatigue et de mon ventre qui s'arrondit. Je pensais que ces deux mois seraient longs, plus longs que jamais.
 J'avais peur de craquer (un peu), d'être énervée, si peu patiente et de ne pas pouvoir te suivre. j'avais peur que tu ne t'ennuies, un peu. Que tu te sentes délaissée, beaucoup.


Alors voilà, on y est, le terme approche et vient l'heure du bilan... Je m'étais attendue à (presque) tout sauf à ne pas voir le temps passer.
 
Et je me dis que...
Je n'aurai jamais assez de courage pour te laisser dans trois jours dans cette classe où tout sera à découvrir sans qu'il ne pleuve sous mes paupières une fois de l'autre côté de la porte. 

Je n'aurai jamais assez de temps pour te regarder grandir et être fière du chemin parcouru
 
Je n'aurai jamais assez de deux mois de vacances pour savourer notre complicité sans voir le temps passer
 
Je n'aurai jamais assez de caresses pour parcourir ta peau du bout des doigts.... Jamais assez de baisers papillons à déposer sur tes joues lorsque meurt le jour et que je t'accompagne dans la nuit
 
Je n'aurai jamais assez de mots pour dire tout ce que mes yeux te murmurent
 
Je n'aurai jamais assez de réveils le matin au son d'un "tu as bien dormi maman?"
 
Je n'aurai jamais assez de rires pour tous tes mots d'enfant
 
Je n'aurai jamais les minutes nécessaires pour rallonger chaque journée un peu plus, juste le temps de te serrer contre moi, encore un peu, juste un peu, si peu...
 
Je n'aurai plus beaucoup de temps à pouvoir encore te porter contre moi, mon petit koala. Et pourtant toi et moi on aime tant ces moments-là...
 
Je n'aurai jamais assez d'une vie pour t'aimer autant que je le voudrais...

Mais j'aurai toujours au fond de moi tout l'amour qui fait pousser tes sourires

J'aurai toujours les gestes doux qui soignent les bobos et les mots qui éloignent les peurs que charrient les nuits de pleine lune

J'aurai toujours ma place au creux de ton cœur

J'aurai toujours un long été devant moi à courir dans l'herbe, à apprendre les fleurs, à goûter les tomates encore chaudes de soleil et à cueillir des mûres au travers du grillage

J'aurai toujours le temps de t'apprendre les plaisirs de la vie, d'essayer de te cuisiner ta petite madeleine à toi, celle dont tu parleras à tes enfants, celle qui te laissera des souvenirs indélébiles lorsque tu auras grandi, bien plus loin de moi

J'aurai toujours tout le temps de t'aimer, de chaque parcelle de mon âme jusqu'à la fin de mon temps...



jeudi 22 août 2013

Les tribulations d'une spatule... épisode deux

Devant l'énoooooorme engouement pour ma spatule (arrêtez moi si j'en fais des tonnes hein), et face à mes promesses, me voici de retour pour vous raconter les folles aventures de ma spatule.

Car il y a quelques semaines, ma spatule, ma fille, mon mec et moi étions invités à l'anniversaire d'un poulet. Jusque là tout va bien. Mes amies étant au moins aussi toquées uniques que moi, je trouve ça tout à fait normal que l'une d'entre elle ait enfanté un poulet. Bref.

Nous nous rendîmes donc avec une grande émotion fêter ces deux années intenses qui venaient de s'écouler. Avec émotion, dis-je, car il s'agissait de la première fête d'anniversaire de ma spatule!!! Imaginez-vous.... elle avait passé des heures à se mirer dans la porte plus ou moins crasseuse de jus d'un autre poulet se demandant ce qu'elle porterait pour l'occasion. Et finalement décidé de venir dans le plus simple appareil. Car ma spatule est une coquine, mais chut!

Ma spatule étant bien élevée, elle avait pensé à apporter un joli cadeau :


Ensuite, une fois sur place, ma spatule étant MA spatule, elle a immédiatement repéré ce qui serait le plus intéressant de cet après-midi... et s'est trouvé une place de choix!


Mais fut vite rappelée à l'ordre (faut pas déconner, j'avais trop peur qu'elle ne me laisse rien!), je l'ai vite remise à sa place : dans la chaise haute!

Lynchez-moi, parents sécuritaires, moi qui ai mal attaché ma spatule. Le traumatisme spatulien la guette, en cas de chute, nan?




***LA SCENE QUI SUIT A ETE OTEE EN RAISON DE SA CRUAUTE A L'EGARD DES ROULES... TROP EFFRAYEE A L'IDEE QUE LE CDDDRO (Comité De Défense Des Roulés Opprimés) NE ME POURSUIVE EN JUSTICE, J'AI DELIBEREMENT CHOISI D'EFFACER CETTE SCENE DE MON RECIT.***

Ce fut un anniversaire génial, vraiment. Après le goûter, ma spatule a eu le droit d'aller jouer et comme, contrairement à moi, elle a le rythme dans la queue (n'y voyez aucune allusion de nature sexuelle. De toute façon je n'en ai même pas, moi. De queue. Bref.), elle en a profité pour nous montrer l'étendue de son talent

Carlos Santana peut franchement aller se rhabiller....

C'est avec émotion que je suis en mesure de vous affirmer que Bob n'est pas mort...Bob vit en ma spatule. Don't worry....



Mais il commence à se faire tard, et ma spatule est épuisée... titubant sous l'effet de la fatigue, elle erre à travers la maison de mon hôte, et je la retrouve alors au garage, tentant de commettre un vol des plus ignobles. A l'instant où cette photo fut prise, elle tentait désespérément de démarrer la moto en hurlant "Je n'ai besoin de personne, en Harley Davidson", ce qui est ridicule puisque cette moto est une Ducati. C'est d'ailleurs ce qui m'a mis la puce à l'oreille concernant la sobriété de ma spatule, qui, en tant que spatule d'instit, sait bien évidemment lire!

Inutile de vous dire que j'ai joué à fond la carte de la fatigue, enfoui bien vite la spatule au fond de mon sac pour dissimuler cette affreuse odeur de Whisky, remercié notre charmante hôtesse et pris le large bien vite avant que ce regrettable incident ne nuise à ma réputation!

A bientôt pour de nouvelles aventures spatulesques!

samedi 3 août 2013

A la moitié....

Je suis à la moitié de ta vie.
 A la moitié de la fusion de l'œuf et du têtard. A la moitié d'un monde qui naît au monde.
A la moitié d'une nuit d'amour et d'un demain d'un amour autre.
A la moitié d'une rencontre et d'une autre. 
Aujourd'hui je suis à la moitié du chemin parcouru et de celui qui reste à nous apprendre.
A la moitié de mon corps qui change pour mieux te dessiner.
A la moitié de mes questions et bien loin des réponses ... 

A la moitié de tes lèvres avidement pressées contre mon corps et de tes yeux qui chercheront les miens. 
A la moitié de t'offrir à une vie que pour toujours je m'emploierai à te rendre lumineuse.
A la moitié de refaire un chemin incertain, faisant mes erreurs de mon mieux pour t'ouvrir au soleil.
Je suis à la moitié d'une toute nouvelle famille et de ses repères à inventer.
A la moitié d'une nouvelle femme, d'une nouvelle mère.
A la moitié d'une bulle qui éclate tandis que, doucement, une autre prend sa place.
Aujourd'hui je suis à la moitié du moment magique où l'équation improbable voit le jour, quand un et un font trois. A la moitié de celui aussi, où tu décidai que le temps de mettre un pied sur Terre était arrivé.
Aujourd'hui je suis à la moitié de tout, d'un futur qui s'annonce éclatant de bonheur et d'Amour quoi qu'il arrive. 

Et patiemment, jour après jour, j'attends d'être à la fin. Et au début de tout, au début de toi, au début de nous.

samedi 20 juillet 2013

J'aurais préféré...

J'aurais préféré, je crois, que tu ne tombes pas dans le presque néant si peu de temps après que moi je sois tombée enceinte. Préféré qu'une fois de plus, la mort ne plane pas si près au-dessus de moi qui porte la vie.

J'aurais préféré sans doute que tu partes brutalement, sans crier gare, comme une bulle explose en plein soleil. J'aurais eu mal, j'aurais pleuré et pourtant...

Je suis allée te voir à l'hôpital, plusieurs fois. J'aurais préféré que tu me reconnaisses. Que tes yeux plongés dans les miens tu saches que j'étais cette petite fille que tu as élevée ... celle à qui tu racontais des histoires chaque soir et auprès de qui tu restais jusqu'à ce que ses peurs éloignées elle se soit endormie. Celle qui criait quand tu lui brossais les cheveux. Celle pour qui tu as cuisiné tant de crêpes, de farinades, de coquillettes au beurre. Celle à qui tu coupais le gros pain de seigle de bout en bout pour le tartiner de beurre, goulûment avalé assise sur un mur dans un coin de paradis.
J'aurais tellement préféré, mamie, ne pas avoir à articuler "je m'appelle Karine" face à tes yeux qui disaient non.

J'aurais préféré ne pas vouloir t'appeler si souvent puis me rappeler que c'est impossible... parce que tu n'es pas assez vivante pour me parler. J'aurais préféré ne pas traverser une phase de ma vie où j'ai tellement besoin de parler, justement.


J'aurais préféré qu'on ne soit pas là à espérer, douter, croire, se réjouir puis chaque jour se demander où on va. J'aurais préféré qu'on n'en vienne pas à presque détester ceux qui s'"occupent" de toi là bas. Préféré que bientôt, tu ne risques pas de te retrouver en maison de repos si loin que je ne pourrai plus du tout venir te voir avant des mois.

J'aurais préféré que tu ne te voies pas diminuée, que tu puisses comprendre où tu te trouves, que personne ne puisse t'obliger à porter des couches et décider à ta place si tu seras couchée ou assise.
J'aurais préféré ne pas savoir papy tout seul, perdu, attendant ton retour tout en le craignant si fort.

C'est terrible, mamie, je crois bien...je crois bien que j'aurais préféré... que tu ne sois plus là...
Parce que je n'arrive pas à voir où tu peux bien te rendre sans tes jambes pour te soutenir. Où tu peux bien rêver sans ton esprit pour t'accompagner. Où tu peux bien sourire sans souvenirs qui restent. je me demande où tu peux bien vivre sans une vie décente devant toi.


Tu sais, j'aurais préféré...que tu ne me manques pas tant...

lundi 20 mai 2013

Je voulais écrire...

Je voulais écrire sur l'amitié, je voulais vous dire à quel point j'ai dans ma vie des amis qui sont importants pour moi au point de former ma grande famille de coeur.

Je voulais vous dire que sans certains je ne serais pas là, pas comme ça, pas si entière, un peu plus bancale (si, je vous jure, c'est possible!)

Je voulais écrire pour dire que j'ai déçu certains de mes amis, que je me suis parfois perdue dans le vide de ma vie au point d'oublier que là, pas loin, ils étaient là à n'attendre que le moment où j'ouvrirais la porte pour mieux pouvoir écouter ces quelques maux. Qu'enfermée entre les murs de mon silence je n'ai parfois su que ressasser une amertume que j'étais au fond la seule à avoir semé dans le jardin de mes doutes.

Je voulais dire que malgré ma tête de pioche des fois je sais aussi me rendre compte que j'ai eu tort. Que je suis capable du meilleur comme du pire. Ca peut prendre un jour, un mois ou un an mais à un moment, on y arrive. Parce que je déteste être fâchée avec des personnes que j'aime.  Parce que parfois même si j'ai laissé la vie nous éloigner, même si j'ai été remplie de colère au point de vouloir hurler (d'ailleurs la plupart du temps c'est après moi que je hurle, on doit être deux sous ces grandes oreilles pointues), je ne sais pas tourner la page comme ça sans un mot.

Je voulais écrire ces moments où j'ai laissé dériver doucement le bateau de ma vie au grand large sans savoir où ça mènerait, laissant le capitaine choisir, me remettant à lui, aux autres, à la lune et aux étoiles.
Des moments où "je suis triste", "je suis pas bien, "ça va passer" et "j'en peux plus j'ai besoin de calme" prenaient le dessus. Quand je me disais que mince, j'avais bien le droit moi aussi de me laisser couler. Qu'un jour je reviendrai, plus forte que jamais je me disais que "ce qui ne tue pas rend plus fort".
Alors non, je ne suis pas morte, juste un peu à moi-même, parfois. Mais je me rends compte aujourd'hui que quitte à avoir mal au plus profond de soi-même, autant continuer à ramer coûte que coûte. Si j'ai mal je suis en vie, peut-être. Si je vis je choisis, c'est certain.

J'ai repris les avirons il y a peu. Calmé des douleurs qui brûlaient mon âme. Redonné une place à chaque chose et à chacun. Fermé les yeux et tendu la main en y croyant fort. Et quand le miracle est là, quand la direction redevient la bonne, quand à nouveau cette petite étoile en moi me dit "ça y est, tu t'es retrouvée, au fond il n'y a que toi qui sait où aller", je sais que chaque chose est à sa place. Que chaque rencontre a la signification qu'on veut bien accepter de lui donner. Que le hasard n'y est pour rien là dedans, lui qui à mon sens n'existe pas.

Je voulais écrire que sans eux, sans elle, sans toi, je ne serais pas là. Pas moi, pas comme ça.


Pas moi, quoi...


vendredi 19 avril 2013

J' ai peur...

J'ai peur de la maladie,LA maladie qui aurait pu me voler ma mère lorsque j'étais si jeune, celle qui a emmené tant de gens qui comptaient, autour de nous. J'ai peur qu'encore,à nouveau elle rôde et frappe là où ça fait si mal.

J'ai peur de voir partir les gens que j'aime, de ne pas être là,d'être là aussi et surtout de ne pas savoir dire au revoir.

J'ai peur de pleurer, de laisser voir aux autres ce qui ruisselle au fond de moi.

J'ai peur de voir la mort.

J'ai peur des hôpitaux, jamais je n'ai pu effacer de ma mémoire les quelques minutes passées en réanimation auprès de celui qui fut mon meilleur ami et que j'ai cru perdu à tout jamais. La maigreur de ce corps que j'avais avant tenu contre moi, devenu si pâle, gris et jaune à la fois. Ses yeux fuyants, et moi, qui me perdais... Je n'oublierai jamais et j'ai si peur que ça arrive, un jour.

J'ai peur des hôpitaux, ma petite mamy. J'ai si peur que je ne peux pas venir te voir, pas comme ça, pas si je ne sais pas si tu te réveilleras un jour, ni comment cela arrivera. J'ai peur,mamy, peur de te perdre sans même t'avoir dit au revoir, sans même un dernier bisou, sans une dernière visite de ton arrière petite fille.

Alors je te le demande, accroche toi à la vie, la vraie. On a encore des rires à partager. Encore des gens à connaître et à aimer. Encore des étoiles à admirer, encore des fleurs à semer.

Le printemps arrive,mamy, la nature renaît. Alors vite, toi aussi...ouvre tes yeux mamy, on commence tous à paniquer. Arrête de blaguer,mamy, ils n'ont pas le coeur à rigoler.

Réveille-toi, ma petite mamy, réveille toi pour de vrai. Je n'ai pas eu le temps de te dire que je t'aime comme la seconde mère que tu as été quand Maman ne pouvait pas être là. Je n'ai pas eu le temps de te dire que j'ai encore besoin de toi.
Mamy...s'il te plaît...réveille-toi...

mardi 9 avril 2013

Le jour où j'ai visité une école "alternative"

Vous le savez, j'en ai déjà parlé ici, je ne suis pas très rassurée avec le fait que Petite Elfe entre à l'école en septembre. Pour elle, j'aurais aimé une "autre" école que celle que je connais. Je suis bien placée pour savoir que le souci, ce n'est pas les enfants mais l'Education Nationale qui n'est pas adaptée à la majorité des enfants. Bref.

Aux hasards de facebook, la semaine passée, je découvre l'ouverture en septembre tout près de chez moi d'une école "alternative", un établissement (privé bien entendu) dans lequel on ferait classe selon les pédagogies Freinet et Montessori notamment. Une journée portes ouvertes est annoncée samedi. Et là, à cet instant, je me dis "Wahhhoooooou bingo youpee tralala" et ni une, ni deux je m'inscris à cette rencontre, j'y pense pendant deux jours, je vois avec ma mère comment on pourrait s'arranger pour les trajets l'an prochain, etc. En un mot comme en cent, je suis RA.VIE!

Arrive donc samedi. Le rendez-vous est fixé à 10h, on arrive pile à l'heure et je commence déjà à me dire que zut quand même on aurait pu arriver 5 minutes plus tôt mais bon.
Premier souci : il est 10 heures, il ,n'y a personne, les bâtiments sont immenses et RIEN n'indique où nous devons nous rendre. Etant donné qu'il pleut, me voilà un peu perplexe sur la marche à tenir.
Nous attendons donc dans la voiture l'arrivée d'autres compagnons de galère parents. Ah...les voilà. Tous aussi peu informés que moi, voilà qui me rassure. Ou pas.

Aux alentours de 10h10, nous voyons arriver un homme, très décontracté, qui vient poser des petits panneaux pour indiquer aux gens où se rendre (pour la porte ouverte de 10h, je me dis qu'ils sont bien organisés...). Nous voilà donc parties, Mamie Elfe, Petite Elfe et moi, à la découverte de l'école.
A ce stade-là, il faut que vous sachiez que lorsque je lis "journée portes ouvertes" associé à "ouverture en septembre" et que l'on est au mois d'avril, je m'attends donc à visiter les locaux de l'école où j'inscrirai ma fille, j'imagine un peu que ce sera coloré, j'ai hâte de voir à quoi ressemble une classe Montessori, de pouvoir montrer à ma fille à quoi va ressembler (peut-être) sa rentrée.

Et là...c'est le drame la déception. Nous entrons dans des locaux complètements vétustes, dans lesquels règne un joyeux bordel, un froid qui nous glace et qui ne ressemble en rien à ce qui sera (peut-être) la future école. Une table est posée au milieu d'une pièce, avec quelques gâteaux (très bons au demeurant) et des boissons chaudes.
Des gens plutôt "roots" (je n'ai rien contre hein, mais j'ai envie, quand j'envisage de confier ma fille à des adultes pour toute une année scolaire, de le faire à des personnes en qui je sens que je peux avoir confiance et qui n'ont pas l'air d'émerger d'une courte nuit arrosée de chichon) nous "accueillent à coup de "salut, tu vas bien? jte fais la bise hein". Ok, ambiance.

A partir de ce moment, je commence à me demander ce que je fais là, Petite Elfe glacée accrochée à moi comme à une bouée. J'attends. Encore. Encore. Rien ne bouge.

Il est 11heures, une porte s'ouvre, nous pouvons nous installer dans une minuscule salle de classe des années 60 qui contient environ la moitié des chaises nécessaires. On va pouvoir enfin savoir comment s'annonce l'année scolaire. Un cours débute, très magistral, dans lequel on parle de la motivation extrinsèque/intrinsèque. Ok, je laisse un peu mon esprit vagabonder, je connais tout ça je l'ai appris à l'IUFM (et oui...comme quoi). Ensuite, deux animatrices viennent parler des méthodes Montessori et Freinet (tout en expliquant que l'enseignante Montessori n'est pas venue et qu'elles ne connaissent pas vraiment la pédagogie Freinet). Elles commencent par dire que leurs explications seront un échange, pas du tout un discours magistral comme le précédent. Peine perdue, pendant 30 minutes, elles parlent, parlent, parlent. Montrent un tout petit peu de matériel. Fin de l'explication.
Viendra ensuite la fin du cours magistral, là où on comprendra pourquoi l'école coûte les yeux de la tête (avec un magnifique tableau qui, en outre, présente le coût mensuel de l'école, en semblant oublier que l'on ne va pas payer une école deux mois d'été pour ne pas y venir...), là où on apprendra que si on veut qu'elle ouvre ce sont donc nous, les parents, qui devront faire les travaux, là où on découvrira que l'école sera fermée le mercredi.

Je passe sur les explications savamment distillées qui prouvent par A plus B que cette école est la seule dans laquelle un enfant pourrait s'épanouir et apprendre sereinement, et donc, si tout va bien, en sortant, si tu as décidé de ne pas inscrire ton enfant pour quelque raison que ce soit, tu devrais te sentir coupable de l'envoyer dans un système atroce dans lequel il deviendra un mouton malheureux.
Je passe aussi sur le très sérieux budget prévisionnel qui montre que l'école coûterait moins cher à faire fonctionner avec un poêle à bois (15 euros de moins par mois et par enfant que l'électricité) mais qui ne prend pas en compte le prix d'achat du poêle...hum. Sans compter que l'école fonctionnera parfaitement avec 8 stères de bois par an. En Auvergne. Quelle chance...

En résumé, je suis allée visiter une école fantôme (et qui à mon sens ne verra pas le jour, à moins d'un miracle). J'ai donc compris que, si j'y inscrivais ma fille, cela me coûterait à peu près 300 euros par mois (plus les frais de nourrice pour le mercredi puisque moi je travaille le mercredi), plus les frais de cantine, plus les frais de transports. Que je devrais également  mettre la main à la pâte pour faire que cette école fonctionne (en gros, que je vienne y faire des travaux et que je donne de mon argent aussi pour acheter des matériaux). Et j'avoue que le côté "centre aéré" et "équipe d'animation roots et sympa" m'a complètement déçue. J'ai trouvé que cela donnait un côté non sérieux à l'affaire, en plus de discréditer, à mon sens et de marginaliser plus encore des pédagogies différentes qui, elles, sont très intéressantes.

J'ai bien compris que cette école était le fruit d'une longue réflexion, du rêve de toute une équipe qui souhaite proposer une école différente, une de celles dans lesquelles les enfants avancent à leur rythme, sont heureux d'aller à l'école. J'ai entendu que cela faisait deux ans que le projet mûrissait et qu'ils n'attendaient qu'un lieu pour pouvoir l'ouvrir. Je crois que c'est à ce moment-là que j'ai décidé de partir. Je ne vois pas comment je pourrais confier sereinement ma fille à des personnes qui ont réfléchi deux ans durant à un projet qui semble si peu sérieux.
J'aurais bien laissé ma fille y entrer...pour une semaine de vacances, pour une sorte de "centre aéré" peut être. Pas comme ça. Franchement, j'ai presque eu peur.

J'ai par contre appris qu'une école Montessori était ouverte non loin de la maison depuis quelques années, étant donné qu'ils prennent les enfants à partir de 4 ans, je compte aller visiter celle-là pour me faire une vraie opinion concernant cette école. Concernant une VRAIE école, qui existe.

Voilà...le jour où j'ai essayé de visiter une école alternative fantôme, j'ai décidé que dorénavant je ne ferai plus de plan sur la comète (en carton).

vendredi 22 mars 2013

LA réforme, où en est-on?

Depuis quelques temps, je vois fleurir par-ci par-là quelques questions/critiques concernant la fameuse réforme des rythmes scolaires, mise en route très prochainement. Et comme je sens que comme d'habitude, on risque une fois de plus de taper sur les enseignants, je prends les devants.

Je tiens avant toute chose de dire que je ne vais absolument pas ici exposer mon AVIS mais EXPLIQUER ce qu'il en est, que ce soit plus clair pour tout le monde. Et que je n'exposerai nulle part mon avis, j'ai un devoir de réserve et je m'y tiens.

D'abord, cette réforme, elle consiste en quoi?
Basée sur des recherches de tout un tas de monde (chronobiologistes, experts de ceci ou cela), elle consiste à alléger les journées d'ENSEIGNEMENT (oui, j'insiste, c'est important), qui seraient trop longues pour les élèves et de mieux les répartir sur la semaine, puisque notamment le "trou" du mercredi serait néfastes au rythme de l'enfant et à ses apprentissages.

Et elle dit quoi?
Eh bien, elle dit que dorénavant, la classe sera répartie sur, non plus 8 mais 9 demi-journées. Que chaque demi journée ne devra pas excéder 3h30, que la journée entière sera de maximum 5h30 et que la pause de midi devra au minimum durer 1h30. Voilà. Il est également demandé que les élèves ne sortent pas des locaux trop tôt (pas avant 16h30 si mes souvenirs sont bons) mais sur ce point, des arrangements sont possibles, notre IEN nous a par exemple expliqué que l'on pouvait très bien faire passer les transports scolaires à 16h comme auparavant sans procblèmes.Ensuite, la réforme est demandée pour la rentrée prochaine, mais si certaines communes s'y refusent (pour x raisons telles que le manque d'équipements, de personnel, etc...), elles peuvent demander une dérogation pour exercer cette réforme seulement à la rentrée qui suit. Mais de toute façon, tout le monde y passera.

La réforme, je le disais précédemment, a pour but d'alléger la journée d'enseignement (donc le temps de présence en classe avec l'enseignant) et également de favoriser (théoriquement) l'accès aux élèves à des activités culturelles/éducatives, etc... situées en dehors du temps de classe (avant, sur la pause méridienne ou bien après la classe le "soir").
Je dis théoriquement, puisqu'il est évident que nombre de communes, pour des raisons budgétaires, pour un manque de moyens sur le territoire, par manque de locaux adaptés ne pourront bien entendeu pas proposer une heure par jour de musique/sport/macramé ou que sais-je. Pour beaucoup, cela va se réduire à de la "simple"garderie. Peut-être que cela sera aussi une question de temps, que l'année suivante de nouveaux emplois verront le jour et que les élèves auront une offre d'activités plus étendues. Seul le temps le dire, il em semble.


La réforme, qui la met en place?
Le choix de demander ou non une dérogation pour commencer seulement en 2014 est laissé aux seules COMMUNES. C'est au maire et à son conseil de décider s'ils font le choix de reculer la date, peut-être pour avoir l'expérience des autres et s'appuyer dessus, peut-être pour bâtir des locaux ou autre.
Le choix des nouveaux horaires est aussi une décision FINALE des mairies, mais issue d'un travail préparatoire avec les enseignants. En gros, chez nous, les deux enseignantes et les maires se sont réunies, ont discuté, argumenté, et fait au mieux dans l'intérêt des enfants en priorité (puisque là est quand même le but). Une fois ces horaires "décidés", ils sont envoyés au DASEN (l'ancien Inspecteur d'Académie), qui rendra son verdict et dira si oui ou non il accepte (et s'il refuse, je suppose que le refus sera motivé afin d'engager au plus vite une réflexion appropriée).

Alors, non, on n'a pas demandé l'avis des parents. Je peux entendre que cela ne plaise pas, que ces derniers aient le sentiment d'être trahis. Je sais pertinement qu'il va être difficile de s'organiser, professionnellement notamment, avec des horaires dont on ne vous aura pas demandé au préalable s'ils vous conviennent. Je sais tout cela, je susi une mère aussi.
Seulement voilà. Il était impossible d'organiser ce genre de discussion avec les parents. J'enseigne depuis 5 ans maintenant, je sais très bien ce qu'il en est des réunions collectives qui tournent facilement au pugilat, qui plus est dans ce genre de situation. Déjà dans une toute petite école comme la mienne où se côtoient environ 15 familles, il aurait été impossible de mettre tout le monde d'accord sur les horaires en tenant compte des exigences de chacun, alors imaginez un peu dans une moyenne et grande école. dans des villes qui comptent plusieurs écoles...

Je pense que l'on se doit tout d'être raisonnables. Cette réforme, qu'elle nous plaise ou non, qu'elle nous paraisse adaptée ou non, elle est là. Qu'elle soit venue trop rapidement, qu'elle porte la "marque" que chaque ministre de l'enseignement veut laisser de son passage. Elle commence bientôt, très bientôt.
Je crois que nous devons cesser de nous considérer tous comme les ennemis les uns des autres. Que nous devons, nous enseignants, INFORMER les familles, ne pas laisser planer le doute qui s'insinue dans les foyers grâce aux manipulations médiatiques.

Je crois que nous devons expliquer que, contrairement à ce qu'il est sous-entendu par la presse et la télévision notamment, NON, le but ,n'est pas de faire rentrer l'enfant plus tôt chez lui le soir (et d'ailleurs, combien d'enfants, s'ils sortent à 15h30, se retrouveront seuls pour plusieurs heures à la maison, combien resteront-comme avant- à la garderie jusqu'à 19h?). Le but est d'alléger le temps d'enseignement quotidien et de réorganiser les journées en fonction du rythme biologique de l'enfant.

Je ne dis pas que dans chaque commune de France ce sera le cas. Que les besoins des enfants seront la priorité. Sans doute pas, je suis aussi lucide sur le monde qui m'entoure.
Je sais que nous, nous avons essayé d'agir intelligemment, dans l'esprit premier de la réforme. Et j'espère que ça sera le cas un peu partout. Pour nos enfants, pour leur avenir. Pour notre avenir.

Voilà... si certain(e)s d'entre vous ont des questions auxquelles je n'aurais pas répondu, je vous invite à les poser en commentaire, je m'efforcerai d'y répondre au mieux. Belle journée!

lundi 18 mars 2013

Je n'ai pas envie...

 Je n'ai pas envie de la laisser partir à l'école pour la première fois un matin de septembre, sans moi, alors que je me trouverai à des kilomètres de là, pour ma rentrée, pour celle de mes élèves, mais jamais pour ma fille. Mon sang, ma chair, ma toute petite elfe adorée que j'ai bercée, à qui j'ai lu des centaines de livres. Mon enfant.

Je n'ai pas envie de la savoir évoluer loin de moi dans cet environnement que je connais si bien et dont j'ai si peur pour elle. Ca paraît idiot, je sais. Mais j'ai si peur, peur que sa maîtresse ne soit pas à l'écoute de mon enfant. Peur qu'elle s'ennuie. Peur que son sale caractère la desserve. Peur qu'elle soit jugée sur ma profession. Peur qu'elle n'aime pas l'école. Peur qu'elle aime trop l'école.

Je n'ai pas envie que quelqu'un d'autre prenne le relais des apprentissages. Dieu que je suis stupide.

Je ne suis pas égoïste, je suis sa mère. J'aime terriblement mon métier, j'ai besoin de faire ce pour quoi je me lève chaque matin, j'aime voir briller toutes ces paires d'yeux braqués sur moi. Me sentir utile.
Et en même temps...être enseignante, c'est offrir aux autres ce que l'on sacrifie à ses propres enfants. Passer son temps à rassurer, enseigner, écouter d'autres enfants que les siens. Cette grande famille de coeur, celle avec qui l'on passe tellement de temps et dont notre progéniture ne fait pas partie.

Par dessus tout, c'est le fait de la savoir affronter ce nouveau monde pour la première fois sans moi. Sans la seule main qui n'a jamais fait défaut. Et recommencer chaque matin. Sans moi. C'est comme un abandon. C'est pire que ça. J'ai tellement mal à cette idée, à laquelle je pense (oui, moquez-vous) presque depuis sa naissance. Ce grand jour où nous risquons de ne pas dormir, ni elle, ni moi. Où on se lèvera toutes les deux les yeux embués embrumés des affres de cette longue nuit. Puis on se séparera, doucement, pour mieux se retrouver. Le plus grand moment de sa courte vie et je ne serai pas là pour partager ça avec elle. Son premier pas de grande fille. Sans moi.

Je n'ai pas envie qu'elle rentre à l'école, ma toute petite fille à qui j'ai donné naissance il y aura bientôt trois ans. Ce petit bout de femme qui a avidement tété mon sein en poussant de petits soupirs d'aise, trop peu, trop peu de temps. Cette Petite Elfe qui a illuminé ma vie dont j'ai perdu le sens jusqu'au jour de sa naissance. Ma fée, dont chaque progrès ne cesse de m'émerveiller.

Je n'ai pas envie mais je m'y prépare. Je la prépare, tout doucement. Les couleurs, les formes, les animaux, la vie. Tout ça à la fois. Et je suis fière, si fière de ses bons mots, de ses progrès. De ses longues phrases, de sa mémoire stupéfiante. De sa capacité d'analyse.

Et vous savez quoi? Par dessus tout, je n'ai pas envie... Pas envie de stopper tout ça, de lui couper son élan. Pas envie de la freiner. Pas envie de l'empêcher de grandir. Alors ma foi, vivement. Vivement que je la retrouve le soir, au sortir d'une journée d'école, pour l'écouter raconter. Entendre sa petite voix détailler sa journée. Vivement qu'on prenne toutes les deux un plaisir égal à se retrouver chaque vacances. Vivement qu'elle puisse raconter ses sorties à sa maîtresse.

Etre mère, ou l'art de la contradiction...

lundi 4 mars 2013

En week end à Paris

Alors voilà.
Ce week end, lorsque nous étions en famille chez mon amie Petite Maman, j'ai pris conscience qu'en effet ce n'est qu'une (toute) petite partie de moi que je livre ici. Mon côté calme, romantique, poétique même parfois mais il paraîtrait que du coup, lorsque l'on me rencontre, on découvre aussi une toute autre personne. Pas toujours douce, calme et poétique...

En effet, il semblerait que je sois également (excessivement drôle-selon moi) extrêmement bavarde, super speed et complètement folle/atteinte/givrée/frappée/pas nette.
Bref.

Ce week end, c'était un des plus chouettes week end de ces derniers mois.
Et vous savez pourquoi? évidemment non vous ne savez pas, j'adore poser des questions terriblement ridicules) Eh bien parce que je me suis amusée comme je ne m'étais pas amusée depuis...pfiou...

Tout a commencé par une information anodine : Petite Maman veut aller chez le Suédois (admirez au passage mon aptitude naturelle à rejeter sur autrui les fautes qui m'incombent) s'acheter une nouvelle spatule parce que l'actuelle ne "va pas bien". J'examine ladite spatule, et j'émets un avis très favorable quand à cette dernière. Pour moi, elle est top. Bien joué, je l'ai gagnée.

Après, je ne me souviens plus très bien pourquoi la machine s'est emballée. Peut être parce que j'avais écouté Yann Tiersen dans la voiture, peut être parce que j'avais adoré Le fabuleux destin d'Amélie Poulain, peut être parce que je ne suis rien qu'une folle déjantée. Mais voilà, décision est prise de suivre les folles "tribulations de ma spatule pas ridicule". C'est donc tout naturellement qu'hier, ma spatule a intégré mon sac à main pour partir visiter Paris.

Ma spatule en week end, à vous les studios!

Tout d'abord, pour visiter Paris, cette ville cosmopolite, une petite leçon d'anglais s'impose.
Where is the spatule? The spatule is in the kitchen!
Ok, anglais maîtrisé, on peut y aller.

Quelques slaloms entre des dizaines de milliers de voiture (ah oui, que voulez-vous je viens de la profonde campagne française, la jungle des voitures me terrorise et provoque en moi une -très- légère tendance à l'exagération), nous voilà arrivés au coeur de la capitale, nous activons le pas en direction du restaurant lorsque "gling", retentit un bruit étrange. Mon sac à main ne fermant pas bien à cause d'un objet long et métallique, il a laissé échapper ledit objet sur le trottoir. Je suis donc en plein Paris, sur un trottoir noir de monde, en train de ramasser une spatule sous le regard ébahi des passants. Tout va bien. La spatule aussi, merci pour elle.

Mais nous voilà maintenant bien installés au restaurant, attendant, attendant, attendant...que le serveur se souvienne qu'il nous a oubliés. Il faut bien que le temps se passe. Les enfants s'impatientent, les parents aussi. Mais la spatule, impassible, attend. Sagement.

Elle est choupi, ma spatule, elle a même mis son bavoir. Quelle classe.


Par la suite, mon amie la spatule s'est promenée au bord de la Seine. Oui, il y avait du monde. Oui, certaines personnes ont de l'humour. Oui, d'autres personnes m'ont clairement prise pour une dingue. ce que je suis, probablement.





La spatule a aussi pu admirer Notre Dame (on l'a portée, parce qu'elle était un peu petite pour bien voir)

Après de telles aventures, nous sommes rentrés. La spatule en a profité pour poser. Admirez (ce nom...je ne m'en remets toujours pas)
J'en profite pour remercier cet homme qui a bien voulu prendre la photo, tout seul au bord de la route...Je crois bien que, définitivement, c'est l'homme de ma vie. Le pauvre.





 

Enfin, nous étions tous épuisés. Il était temps pour la spatule de prendre le relais. Elle nous a cuisiné une bonne raclette. Je vous l'avais dit, qu'elle était top!










Mais avant de se coucher...quoi de mieux qu'un peu de sexe pour bien dormir?

Cachez vos enfants, ceci est une scène torride de spatulingus.





Alors voilà. Oui, j'ai un grain. J'aime rire, j'aime jouer. Profiter de chaque instant pour ressentir pleinement le bonheur d'être en vie.
Ecrire un billet décousu dans lequel j'ai du écrire au moins 20 fois le mot spatule. Sans compter tous les saptules que j'ai effacés.
A la vie, à l'amitié et à l'amour...je vous offre ce billet, vous l'avez bien mérité.




Et à bientôt, pour de nouvelles aventures...spatulesques!










mardi 15 janvier 2013

Lettre à l'enfant qui a grandi

Retourner quelques années en arrière, la déposer doucement là, près du lit d'une enfant de 2 ans et partir, sur la pointe des pieds...

Sèche tes larmes, petite fille, tout ira bien... Je sais que la vie n'est pas franchement rose, je sais que maman est très malade et que papa est trop déconnecté de tout ça pour pouvoir t'aider, pour être le rocher sur lequel t'appuyer. Je sais tout ça, car je suis toi. 26 ans de vie derrière moi de plus, c'est tout.

Sèche tes larmes, prends ton courage à bras le corps. Berce doucement maman contre toi, tu es son plus beau sourire, son meilleur allié. Berce-la fort, dis lui que tu l'aimes, bientôt, tu sais, elle sera guérie. Fais-moi confiance.

Sèche tes larmes et invente toi ce monde dans lequel tu t'évaderas des heures durant. Sois une princesse, rêve de chevaliers et de quêtes. Rêve, rêve tant que tu peux. Il le faut, là est la clé de ton enfance. Rêve et lis. Je sais que tu vas dévorer des tas de livres, pour mieux prendre ton envol, pour trouver la destination des rêves qui sont les tiens.

Sèche tes larmes et serre les poings. Il te fera du mal, je le sais. Il blessera ton âme, à défaut de meurtrir ton corps. Fais-en une arme, forge toi une carapace. Tu la perdras le moment venu, crois-moi, même si ça te paraît infiniment trop long.

Sèche tes larmes et laisse-les traverser ta vie comme l'eau coule sous les ponts. Il est écrit qu'ils te feront souffrir, peut être parce que tu décideras toi-même que ce doit être. Au fond, je crois que tu l'attends juste LUI. Il te faudra attendre encore quelques années, quelques déceptions et deux-trois errements de parcours. Mais ça vaut la peine. Oh oui...

Sèche tes larmes, tu seras vraiment une princesse un jour. Robe rouge et diadème d'argent au front. Pas une erreur, une étape de ta vie. Ne regrette rien, le plus beau des cadeaux en découlera. Et puis, tu seras si belle ce jour-là...

Sèche tes larmes, un jour ta fille aura l'âge qui est le tien aujourd'hui. Et un parcours un peu semblable. Tu te surprendras, le cœur serré, à la regarder au fond des yeux et à écrire à l'enfant que tu as été pour t'autoriser à avancer. Pour être heureuse, entière, telle que tu es. Avec tout ce qui fait que tu es toi.

Sèche tes larmes, un jour un homme prendra ton cœur au creux du sien et tu n'auras plus jamais froid...

Sèche tes larmes, la vie te tend les bras. Avec tout son cortège de larmes, de sourires, de feux d'artifices, d'étoiles filantes et de jours enneigés. Avec des vacances inoubliables, la plénitude de donner la vie, la joie de recevoir de l'Amour. Avec des hauts et puis des bas. La vie, tout simplement.

Sèche tes larmes, je ne t'oublie pas