lundi 28 décembre 2015

Filtre à café et à thé lavable

Comme je l'expliquais lors d'un précédent billet, ne petite famille a décidé de se centrer un peu plus sur l'écologie et de faire attention à sa santé et à sa production de déchets.

Dans cette optique, après avoir revendu notre ancienne cafetière à dosettes, à l'opposé de nos choix, et nous être procuré une petite cafetière à filtre, j'ai cherché un peu sur mon ami google si des solutions réutilisables existaient pour les filtres. J'ai trouvé un site internet qui en vendait en chanvre, j'ai donc pris mes chutes de tissu à deux mains et voilà le résultat! J'en ai profité pour coudre aussi quelques filtres à thé, notamment pour pouvoir en emmener à l'école pour mes longues journées d'hiver.


Le premier essai avec le filtre a café n'a pas été très concluant, le tissage du tissu s'avérant probablement trop épais pour bien laisser passer les arômes. Je compte réessayer encore quelques fois, car apparemment avec les utilisations ça fonctionne de mieux en mieux. En attendant, j'en ai cousu un second avec un tissu de chanvre au tissage moins serré. L'avantage du système, c'est de pouvoir changer l'intensité du café juste en utilisant le filtre qui convient.

Comme je l'évoquais dans mon article sur le film étirable lavable ici, mon tissu en chanvre vient de cette boutique. Pour le filtre assez épais et donc la café plutôt léger, j'ai utilisé le tissu "pollen", pour le second, j'ai utilisé le "pistil". Mes filtres à thé sont dans le tissu plus épais et me conviennent parfaitement.

Voici en images les étapes de la fabrication du filtre à café. Pour les mesures, je me suis référée à un filtre tissu de la bonne taille, ce qui simplifie la démarche.
Tracer les dimensions sur le tissu préalablement plié en deux


Coudre les cotés et le fond au point droit serré


Découper le tour à 3 mm de la couture

Surfiler les cotés, le fond et le haut du filtre (je fais au point zigzag, n'ayant pas de surjeteuse)
Pour une meilleure tenue, après avoir surfilé le haut, le replier de 3 mm et resurfiler par dessus le pli



 Voici ensuite les étapes pour le filtre à thé (pour lequel je choisis de laisser les coutures apparentes, avec un fil de couleur j'aime bien le rendu. Si on ne veut pas voir les coutures, il faut d'abord plier le rabat en premier.)

Couper un rectangle de 25X11 cm

Surfiler les bords de 11 cm

Replier le tissu à 4 cm du bord

Plier le rabat par dessus

Tracer un ovale (cela permet une plus grande ouverture qu'un rectangle, j'ai testé plusieurs configurations)

Coudre au point droit serré

Surfiler le tour

Et voilà!

Voilà pour les tutos en images, je reste à votre disposition si vous avez des questions et puis, venez mettre un petit mot si ça vous a inspiré(e)!
A bientôt!


dimanche 27 décembre 2015

Sachets de thé en tissu pour dînette

Aujourd'hui, un petit billet "Fais toi-même", avec une idée pour utiliser toutes les minuscules chutes de tissu dont sont emplies les armoires des apprenties couturières (ou celles des grands couturiers, parité oblige).
Les filles boudant un peu la dînette et voulant toujours faire comme moi, après avoir un peu flâné sur pinterest, je me suis dit ce matin que j'allais mettre en oeuvre cette belle idée, et voilà le travail!
Pour ce faire, il vous faudra :
-des chutes de tissu
-de la ficelle ou du fil à broder (dans ce cas, c'est ce que j'ai utilisé)
-du fil
-des chutes de molleton ou de tissu épais pour former l'épaisseur

On peut aussi glisser dedans des feuilles de menthe séchée pour une bonne odeur mais gare aux taches si jamais vos enfants-comme les miennes- ont la merveilleuse idée d'ajouter de l'eau.

Allez, c'est parti!


En premier lieu, découper un petit carré de molleton (2X2 cm suffiront)



Plier le tissu en deux et tracer un trapèze : la pliure du tissu sert de base. 4 cm suffisent. Prendre 4 cm de hauteur maxi et 2cm pour la largeur du trapèze (en haut)


Glisser le molleton à l'intérieur

Puis insérer le fil (10-12 cm de longueur suffisent)


Coudre sur tout le tour. Bien insister sur le fil, en faisant plusieurs passages


Découper le long de la couture, en prenant garde au fil qui dépasse

Plier ensuite un petit morceau de tissu en deux et y découper un carré de 2cm de côté maximum

Y insérer l'autre bout du fil

Coudre ensuite tout le tour de la même manière que précédemment

Et voilà le travail!


 Rien de bien difficile, donc... et l'assurance que vos enfants seront ravis avec ce cadeau écolo!

Un sachet de thé prend environ 2 minutes à coudre, autant dire que rapidement, vous aurez de quoi proposer différents parfums à vos enfants!

C'est l'heure du thé!


 J'espère que l'idée vous aura plu et donné envie de coudre à votre tour!
C'est à vous!






dimanche 15 novembre 2015

Aime-moi

J'ai besoin de tes mains, ton regard et tes lèvres. Un immense besoin de me sentir en vie, le cœur battant, le souffle court. J'ai besoin de tes bras, de ton coeur qui se serre contre moi. Besoin de cette chaleur, de l'euphorie quand nos deux corps s'unissent.

J'ai le cœur plein de vague à l'âme, j'ai envie de crier, de vivre. J'ai envie de rire à perdre haleine, envie de pleurer, d'avoir mal, de me sentir vivante.

J'ai foi en l'être humain, j'aime retenir au creux de mes doigts les beaux moments. Les longues discussions, les belles surprises. Les cadeaux, le bonheur partagé. J'ai envie d'aimer les héros de tous les jours.
J'ai envie de continuer, d'avoir foi en l'Humanité. Continuer de croire que l'Amour sera le plus fort.

J'ai besoin de m'accrocher, de prolonger juste une minute un câlin furtif échangé entre deux portes.

J'ai tant besoin de fermer les yeux, de ne plus voir ces images sombres auxquelles j'avais cru pouvoir échapper. Ouvre moi tes bras, j'ai besoin de pleurer. Ouvre moi ton cœur, j'ai besoin de parler. Ouvre moi ta vie, j'ai tant besoin de partager.

J'ai besoin de serrer les filles contre mon coeur, de leur crier qu'on s'aime et que rien, jamais, ne comptera plus que l'Amour.

J'ai besoin de parler et je ne sais même pas ce que j'ai envie de dire. Besoin d'écrire, d'évacuer. Besoin d'ouvrir un grand sac dans lequel je peux jeter tous les mots qui me viennent pour ensuite ne plus y revenir.

J'aimerais savoir trouver les mots,  mais rien ne vient.

Demain sera un autre jour. En attendant, étreignons-nous. Aimons-nous.
Aime-moi. Aime-moi à perdre haleine...

dimanche 8 novembre 2015

Adieu film étirable, bonjour film éco-logique!

Depuis quelques mois, nous nous efforçons petit à petit d'éradiquer le pastique de notre cuisine (et doucement, du reste de la maison) pour des raisons de santé, notamment à cause des perturbateurs endocriniens qu'il contient.
Or, nous utilisions pas mal de film étirable pour conserver nos restes dans le réfrigérateur, sans savoir comment le remplacer.

C'est au détour de recherches sur le net que je suis tombée sur ce site puis sur un tutoriel qui expliquait comment faire quelque chose de similaire soi-même. C'est donc le nouveau défi que je me suis lancé.

D'abord, il s'agissait de trouver le tissu que j'allais utiliser. Je voulais un tissu naturel, sans transformation et si possible, d'origine locale. C'est sur ce site que je me suis fournie, en choisissant ce modèle-là.


Si vous soulez vous aussi vous lancer, voilà ce qu'il va vous falloir :

Fournitures :
du tissu

une craie pour tissu

de la cire d'abeille d'origine biologique

une paire de ciseaux pour tissu

un plat allant au four, qui deviendra probablement dédié à cette utilisation, car il sera ensuite difficile à nettoyer

 Au boulot!
Commencez par découper votre tissu à la taille de ce dont vous allez avoir besoin (prenez un saladier au-dessus de la taille de celui que vous souhaiterez recouvrir, par exemple.


Posez ensuite votre tissu dans le plat, puis recouvrez-le de cire d'abeille préalablement coupée en morceaux si vous l'avez achetée en plaques. Glissez la plaque dans le four préchauffé à 80°C.


Dès que la cire a entièrement fondu, retirer la plaque du four et rapidement l'étendre car la cire durcit très vite. En quelques minutes, la cire a durci, le tissu est "ciré" et prêt à l'emploi.


Vous pouvez désormais utiliser ce tissu en remplacement du film étirable, voire du papier aluminium, par exemple pour emballer vos sandwichs en pique-nique. Je pense que pour cet usage, un tissu un peu plus fin serait peut-être plus indiqué, celui-ci par exemple.
Pour le lavage, un savonnage léger à l'éponge et un rinçage à l'eau tiède suffiront!

Au moment de l'utiliser, il suffit de malaxer un peu la plaque entre ses mains pour la réchauffer, le tissu prendra ainsi la forme souhaitée.

Le petit plus? Ca sent délicieusement bon!

Alors...à vous!




samedi 26 septembre 2015

Je n'écris pas sur toi (oui, ok, copyright Zazie)

Je voulais vous parler de lui, mais c'est beaucoup trop compliqué.
Parce qu'aucun mot n'arriverait à dire ce sentiment intense qui remplit chaque jour un peu plus mon cœur. Au point d'en oublier comment c'était, avant. Au point de demander comment ça pourrait être possible, sans lui.
Parce qu'aucun mot ne serait assez précis pour décrire son sourire. Je ne saurais pas dire la forme de son visage, sa barbe si délicieusement piquante et sa façon de me sourire quand j'ai besoin d'être rassurée. 
 
Je ne sais pas comment vous dire combien au creux de ses bras on peut se sentir à la fois unique, aimée et en sécurité.
Je ne saurais vous parler de sa vie avant nous, elle existe, et c'est bien. Il est aussi tout ce qu'il a vécu et c'est tout ça qui fait que je l'aime, là, maintenant.
Je ne crois pas que j'arriverais à vous dire ce que je ressens lorsque je vois mes filles se pelotonner dans ses bras. Ce sourire immense qui m'agrandit le cœur. 
 
Je ne sais pas s'il y a pour moi une place spéciale dans ce monde mais je suis certaine que si c'est le cas, c'est au même endroit que la sienne.
 
Je croyais que l'amour, ça faisait mal, que le manque était terrible. C'est qu'il me paraît si doux, le manque, lorsque le monde entier est tout empli de lui. 
Je n'arriverais pas à dire combien ma peau frissonne d'être proche de la sienne. Combien la communion des corps est évidente. 

Impossible de dire combien c'est évident. A quel point j'aime m'installer en cuisine à ses côtés. Ou combien notre table est devenue riche de saveurs imaginées ensemble.
 
Je me souviens comme si c'était hier de ce soir de novembre où il a frappé à ma porte avec ce bouquet de fleurs blanches dont les lys embaumaient toute la rue. Je le revois encore, quelques minutes plus tard, à préparer naturellement le repas dans cette cuisine qu'il n'a presque plus jamais quittée. Je me souviens du lendemain, d'un après-midi un peu fou. Bien évidemment, je n'ai absolument pas passé tout le temps où il installait mes appliques murales à regarder ses fesses. Quand même. 

J'aimerais tant vous parler de lui, de sa douceur. De sa tendresse et de sa force immense. De ses yeux dans lesquels on plongerait à s'en noyer l'âme. J'aimerais savoir dire à quel point il me plaît, cet homme qui dort dans les mêmes draps que moi. Non, vraiment... les mots ne viennent pas et je reste plantée là, le sourire aux lèvres et le feu à l'âme.

Je voudrais tant pouvoir dire ces passions partagées. L'immense bonheur de nos lectures échangées, des moments complices, les doigts noués sur les pages de ces livres à explorer ensemble.

J'aurais aimé raconter combien sa famille m'a ouvert ses bras comme si j'étais un de leurs membres depuis longtemps. Ça sent si fort l'Amour, chez eux...

J'adorerais savoir trouver les mots pour parler d'Amour. Pour raconter ses surprises, ses cadeaux si bien trouvés que même moi je n'aurais pas songé à me les offrir. 
J'adorerais. Un jour, peut-être...

mercredi 23 septembre 2015

L'absente

Je t'ai dit au revoir un jour de juillet sous le soleil brûlant et la pluie qui tombait de mes yeux.
Il faisait froid dans cette petite église et la chaleur de nos cœurs saignait de ton absence.

J'ai cueilli un bouquet de fleurs des champs, tes préférées, et je les ai doucement déposées dans ta tombe avec mes derniers mots d'au-revoir.

Je suis retournée dans cette maison imprégnée de ton odeur. J'ai marché dans tes pas et respiré ta présence immobile qui déjà s'efface. C'est comme si tu étais toujours là, bien cachée, mais la blague n'en finit pas et mon cœur se serre.

J'ai ouvert ton armoire, trouvé cachées les photos de mon mariage que tu gardais quand même, peut-être juste pour le plaisir de revoir la jolie robe et de te souvenir de ce joli moment.  Trouvé aussi les malabars cachés entre deux piles de vêtements.
J'ai emporté une robe fleurie. Je la porterai l'été prochain, quand les reines des prés refleuriront et que j'irai embellir la dernière maison de ton enveloppe. Quand mon chagrin, peut-être, sera comme un doux voile de douceur sur le temps qui passe.

Je n'ai pas encore osé cuisiner tous ces plats que j'aimais tant te voir me préparer. Ca rendrait trop vraie ton absence.

Je suis retournée plusieurs fois chez toi, je suis allée voir papy et je me suis assise sur ta chaise aux coussins colorés.
J'ai emporté aussi un plat à tarte, des saladiers. Je meurs de trouille de les perdre ou de les casser et je souris chaque fois que j'en prends un dans mon placard.

Je sais que tu es mille fois mieux là-haut qu'avec nous dans cette enveloppe usée qui te pesait fort. Ca n'enlève en rien le vide de ton absence.

Je crois que pas une journée n'a passé sans que je ne songe à toi. Je revois ton sourire, je sens encore la chaleur de tes bras. Je regarde les étoiles et je me souviens des soirées passées ensemble à les observer, les soirs d'été.

Je suis heureuse, parce que je t'ai connue et que c'est un immense cadeau que la vie m'a fait. Un cadeau que je chérirai chaque jour un peu plus jusqu'à ce qu'arrive mon tour de laisser derrière moi mes souvenirs.

Mais toujours, ce foutu manque de toi...

mardi 22 septembre 2015

De mon éducation et des réseaux sociaux

J'ai deux enfants. Je suis devenue mère à 25 ans, après avoir bien expérimenté la fonction de "belle-mère" et ayant une idée assez précise de là où j'allais.
Bien entendu, mes idées étaient plus que faussées.

Petite Elfe est née et je me suis rendue compte que la violence éducative, ça n'allait pas être possible. Ma belle-fille avait déjà pris quelques fessées sans que le moindre remord ne m'effleure, portée par l'éducation que j'avais reçue, portée par la pression sociale et surtout bricolant ce que je pouvais du haut de mes 21 ans quand je fis sa connaissance.
Oui mais voilà...Petite Elfe, c'était MA fille. La chair de ma chair. Mon enfant. La frapper, c'était impossible.
Je suis donc devenue une maman prônant l'éducation non violente, plutôt à l'aise entre les couches lavables de ma fille, mes purées maison, le portage et tout mon temps libre que je lui consacrais.

Bien sûr, j'étais contre le fait de laisser pleurer son enfant. Les premiers pleurs de Petite Elfe me remuaient tellement que je pleurais avec elle, la serrant contre mon sein. J'ai passé des nuits entières à la bercer pour calmer ses pleurs, à refuser de la laisser seule.
Sauf que... sauf qu'un jour, un jour où j'étais chez un thérapeute, elle a pleuré. Elle était là, dans sa poussette, fatiguée, à attendre la fin de ma séance et elle a commencé à pleurer pour me dire sa fatigue. J'étais désolée, en colère de ne pas pouvoir la prendre. J'étais embêtée, j'en aurais pleuré mais il fallait attendre quelques minutes. C'était comme ça, je n'avais pas le choix. Ce jour-là, elle a pleuré moins de 5 minutes dans sa poussette. Puis elle s'est instantanément arrêté et a dormi pendant deux heures. Sans moi, sans se réveiller en panique. Elle était si calme, si belle dans son sommeil.

Cette journée-là a allumé une petite lumière en moi. Je me suis autorisée à réfléchir. Moi qui depuis des semaines ne savais pas commencer gérer l'endormissement de ma fille dans les pleurs, et qui de fait avait une enfant qui ne dormait jamais autrement que dans sa poussette, je tenais peut-être là une piste.
J'ai observé. Je me suis rendue compte que mes bras l'énervaient, que quand elle commençait à pleurer c'était déjà trop tard et que rien ne la calmait plus alors. Sauf que les signes avant les pleurs étaient indétectables pour moi. Je ne savais pas bien quoi faire. Alors, je l'ai fait. Je l'ai déposée dans son lit, en lui expliquant, en lui parlant de mon incapacité à la calmer. Elle pleurait mais je l'ai fait. Je l'ai posée doucement dans son lit et je suis sortie. En l'écoutant pleurer derrière la porte, de longues minutes. Et puis dormir. Plusieurs heures. Dans son lit, sans moi. Sans se réveiller au moindre bruit.
Ca a duré des mois. Des mois durant lesquels elle n'a pas su s'endormir sans pleurer de longues minutes. A la sieste, le soir. Des mois, puis...ca s'est arrêté comme c'était venu.
J'avais fait ce que je pouvais, avec mes moyens et mon état émotionnel. Je me sentais armée pour la suite.

Trois ans et des pâquerettes plus tard, voilà Petite Plume. Ma grossesse s'est émotionnellement mal passée. Très mal. Sans entrer dans les détails, je me sens mal, pas heureuse et surtout, surtout, énormément coupable vis-à-vis de cette enfant qui débarque dans ma vie et ne demande qu'à avoir des parents aimants.

La CUL.PA.BI.LI.TE. Quelle saloperie. La culpabilité, c'est le pire bouton sur lequel tu peux appuyer pour une jeune maman. Ca fait mal et ça marche à tous les coups.

Parce que voilà, dans le contexte, je me sens coupable. Mais ça, c'est rien face à la déferlante de culpabilité qui va me noyer sous ma fréquentation des réseaux sociaux. Pourquoi? Parce que j'ai trop lu.

J'étais crevée, fragile. J'ai lu tellement de billets que j'ai vu passer sur des blogs, des sites "spécialisés". J'ai fréquenté assidument les écrits de la Leche League.
 J'ai lu Rufo....
 Mais non, j'déconne !

J'ai eu peur. Peur d'être une mauvaise mère. Peur de traumatiser mon enfant si :
Je ne l'allaitais pas aux moindres signes d'éveil quand elle était nourrisson
Je ne la portais pas dès que le besoin de proximité se faisait sentir
Je la laissais pleurer
Je lui imposais des horaires de tétées
Et tout le reste...
Je l'avais bien lu, que si je ratais ça, elle risquait de devenir dépressive à 40 ans, de ne jamais avoir confiance en moi ou bien en elle. D'être mal dans sa peau, d'être une enfant renfermée ou une adulte en colère.
Alors oui j'exagère. A peine.

Bien sûr que j'aurais du plus réfléchir ( ou moins). Faire le tri dans ce que je lisais. M'écouter. Sauf qu'à l'époque, m'écouter, c'était pas possible. J'étais sur le fil de la déprime, je voyais la dépression me tendre les bras juste en-dessous et je ne pouvais pas me permettre de me glisser dedans. Je me suis raccrochée à ce que je pouvais. Les avis des "spécialistes".

Aujourd'hui je commence tout juste à me relever. A prendre conscience de ce qui va, de ce qui ne va pas. A faire le point. A envisager doucement le sevrage, parce que je suis à la fois fière et comme repue de ces 21 mois d'allaitement. Je commence à réaliser que les réseaux sociaux, à cette époque, loin de m'aider, m'ont complètement plombée. Par l'usage que j'en ai fait. Par l’échappatoire néfaste qu'ils étaient devenus.

Aujourd'hui, je réalise que pour la première fois de ma vie, je suis tombée dans le piège le plus basique qui soit, les deux pieds devant et sans filet. Comme une bleue. La faute à moi, à cette putain de culpabilité que j'ai laissée me ronger jusqu'à l'os, encore et encore.

Ca va être long. Reprendre possession de moi, de mes envies, de mes besoins. Etre la mère aimante et attentionnée que je veux sans être "trop". Etre toujours bienveillante mais en me protégeant.

J'aurais jamais pensé, il y a même deux ans que ça pouvait s'avérer si compliqué d'avoir des enfants...
J'écrivais il y a 4 ans sur le plus beau métier du monde, aujourd'hui j'écris sur le plus difficile aussi. Heureusement que l'amour, ça paye bien!

lundi 24 août 2015

Ca

C'est un petit peu sournois...ça arrive, doucement. Ca s'insinue. Ca prend de la place, un peu. Puis beaucoup. Finalement ça prend toute la place. Ca commence au réveil et ça s'achève... en fait ça ne s'achève pas. Ca arrive un matin, ça s'installe dans ton lit, dans ton canapé, dans ta voiture, à ton boulot. Dans ta vie.
Et puis surtout, ça te transforme. Ca commence par un cri, plus fort, un peu inattendu. On va mettre ça sur le compte des multiples contrariétés qui s'accumulent. Et ça continue encore et encore. Ensuite arrive la première gifle, celle que tu t'étais promis de ne jamais donner. Celle que tu ne comprends pas, que tu regrettes instantanément. Celle qui reviendra, encore une fois ou deux. Et puis parfois tu as tellement envie de fuir. Ou de l'encastrer dans le mur parce que t'en peux plus des crises qui reviennent, qui se répètent, qui deviennent quotidiennes.
Ca transforme ensuite ton corps. T'as mauvaise mine, t'es toute pâle. Ce n'est plus vraiment ton visage qu'on voit, plutôt les cernes qui le composent. Puis ils sont pénibles, les gens, avec leurs réflexions à la con. Tout le monde t'énerve. Un peu trop facilement.

Et puis y'a la petite dernière qui dort pas. C'est pas que tu regrettes, d'en avoir eu une autre, c'est juste que ça prend le dessus. Que t'as du mal à réfléchir sereinement. Que tu te dis que tout ça, c'est juste une vaste grosse connerie.

Des fois tu ne comprends plus ta mère. Quand elle te dit que tu es d'une grande patience avec tes enfants, t'as envie de lui rire au visage. Patience? T'as envie de les assommer, t'appelle pas ça de la patience. Tu te demandes franchement pourquoi les autres te voient d'une façon qui n'est absolument pas ce que tu es, ce que tu ressens. C'est chiant, franchement. Ils sont chiants. Tous. Ou presque.

T'as plein de copines qui partagent des images sur facebook, qui parlent de ça. C'est drôle, c'est frais. C'est la preuve que c'est pas toi, que tous les parents vivent ça. Les autres, ils n'ont juste rien compris. Il sont juste chiants.

Des fois tu te souviens de ce temps où tu pouvais écouter doucement les pleurs de ton enfant, les accueillir, la consoler. Maintenant tu te vois lui crier dessus et tu te dis que cet avant n'a pas du exister, ça doit être un de tes nombreux rêves que t'as pris pour la réalité. D'ailleurs, ça s'efface. Tu y penses de moins en moins, tu oublies. Tu culpabilises, parce que tu sais bien que ça n'est pas de cette façon que tu dois faire, que tu veux faire mais tu n'y arrives plus. Ce doit être parce que tu as deux enfants, un boulot, une maison, des emmerdes par dessus la tête. Et puis surtout parce qu'il y a ça. Mais t'essaie de pas trop en parler. Tu détestes te plaindre et en plus tu le sais bien que tu es un genre de wonder woman. Ca ne t'atteint pas. Pas vraiment. Pas en surface.

Et puis de toute façon, faut juste être patiente. Ca va passer.

T'appelles ça la fatigue. Ce serait plus franc de parler d'épuisement. Nerveux, physique. Psychique. Tu es juste là, au bout du rouleau. Que tu continues patiemment à dérouler quand même, parce que ça va s'arrêter un jour.

J'écris ce billet aujourd'hui parce qu'il faut que ça sorte. Parce que je suppose qu'il peut y avoir plusieurs causes. Ca peut être le baby blues. Ca peut être un papa (ou une maman) peut présent(e) pour t'épauler. Et des fois ça peut être autre chose. Un petit souci médical qui en devient un gros.

Au détour d'une analyse, on vient de découvrir que je suis plutôt gravement anémiée, que ça fait longtemps, probablement au moins deux ans. Peut être plus. J'ai des analyses à faire peur, à se demander comment je tiens encore debout, comment j'ai pu travailler toute une année sans -presque- pas m'effondrer.

Je n'écris pas pour me faire plaindre ou parce que j'aime vous raconter mes ptits bobos. J'écris pour dire que je sais combien cette saloperie de fatigue prend de la place et combien il est important de se faire aider. De chercher des causes éventuelles, des solutions. Mais oser demander de l'aide, elle est bien là la vraie force.

Après trois semaines de traitement, je commence à reprendre pied. Je prends conscience que j'ai à nouveau envie de me lever le matin, que j'ai moins mal partout. Je me rends compte à quel point j'aime mes enfants. Je crie moins, beaucoup moins. Je retrouve ma patience, et juste, le goût de vivre. J'ai envie de balades, envie de cuisiner. J'ai des projets plein la tête, je change des tas de petites choses dans ma vie.

J'écris juste pour vous dire que sans ça, c'est beaucoup plus facile d'accueillir ce que tu croises sur le chemin de ta vie. Et que franchement, ça vaut la peine!




jeudi 13 août 2015

Ensemble

C'était une petite fille de quatre ans. Un peu espiègle, plutôt têtue. Bavarde à vous en crever les tympans. Belle comme un ange et parfois colérique comme un démon.

Une chouette petite fille, en somme. Un peu perdue dans sa famille, ses émotions, ses envies et sa réalité.  Une grande fille dans un corps d'enfant parfois.

C'était une petite fille de quatre ans qui ne voulait pas voir son papa, qui cherchait autre chose, qui avait besoin de temps. Une petite fille perdue dans les deux dernières années plutôt difficiles de sa vie.

C'est l'histoire d'une rencontre, de deux cœurs qui se touchent. Qui se cherchent et se repoussent. S'apprivoisent. L'histoire d'un sourire, d'une main tendue.

Cet homme n'est pas son père. Cette petite fille n'est pas sa fille. Et pourtant...

C'est dans ses yeux qu'elle va grandir. C'est en tenant sa main qu'il va apprendre.
C'est avec lui qu'elle apprendra les grandioses constructions de Lego. C'est avec elle qu'il retrouvera un peu de son enfance.
C'est avec lui qu'elle fera ses premiers mètres sur un vélo. C'est avec elle qu'il se découvrira pédagogue.
C'est après lui qu'elle criera et c'est contre elle qu'il se fâchera.
C'est elle qui mettra sa patience à rude épreuve.
C'est lui qui lui redonnera confiance.
C'est sur ses genoux qu'elle découvrira sa console de jeu. C'est en posant ses mains sur les siennes qu'il partagera ses gestes.
C'est peut être à lui, un jour, qu'elle confiera ses secrets. C'est peut-être d'elle dont il parlera des progrès avec une fierté toute paternelle.

Cet homme n'est pas son père mais c'est avec lui qu'elle va apprendre qui elle est.

Cette petite fille n'est pas sa fille mais c'est avec elle qu'il apprendra à être un père. Ou presque.

Un coeur, deux coeurs. Deux âmes qui se touchent. Ouvrir son coeur, partager. Aimer. S'aimer, ensemble.

Et simplement...être une famille.



mardi 21 juillet 2015

Belle route...

Plus de deux semaines que les vacances ont débuté, que je voulais écrire ce billet sur le dernier jour. J'avais même pris des photos, consciencieusement stockées dans mon ordinateur. Le dernier jour...

Hier, c'était ton dernier jour à toi. Et comme quand chaque année scolaire meurt et que je ne sais pas trop quels sentiments adopter me voilà perdue.
Je suis perdue dans mes souvenirs, dans les odeurs de ta cuisine et la chaleur de tes bras. Perdue entre la joie que tu sois enfin libérée de cette prison qui fut la tienne ces deux dernières années et puis la tristesse d'avoir cette fois-ci à tout jamais perdu ton sourire.
Je suis comme perdue entre le besoin d'écrire un texte et l'envie de fuir quelques heures nourrir un ruisseau de mon chagrin.

J'aurais tellement voulu être capable d'accompagner tes derniers jours, je détestais tellement venir te voir et ne pas te reconnaître, tu sais. Je me tenais là, à te dire que je t'aimais en cherchant désespérément sur ton visage les réminiscences de cette femme qui m'avait si longtemps tenue contre son sein quand mes pleurs chaque nuit emplissaient sa maison.

Je ferme les yeux très fort et puis j'essaie, promis...mais je n'arrive pas à me souvenir de cette histoire de renard que tu m'as raconté des années durant et à laquelle tu ne devais rien modifier sous peine que je te le fasse remarquer.
Je n'ai pas sorti de la bibliothèque ce livre affreux de Madame Pepperpot que tu ne pouvais plus voir en peinture de me l'avoir trop lu. J'ai trop peur de ne pas arriver à retenir mes larmes. Je le lirai à mes filles. Plus tard. Quand ce sera devenu comme manger un bonbon et faire durer le plaisir. Mais pas maintenant.

Je suis perdue entre l'envie d'écrire, la multitude des souvenirs qui m'arrivent et la futilité de ceux-ci. Notre histoire n'a rien d'exceptionnel et elle est exceptionnelle.

Je crois que finalement, je vais juste te dire que tu m'as vraiment faite grandir - et filé quelques caries aussi, avec ces kilos de bonbons que tu m'as donné- même si des fois le fossé de nos générations était presque trop important pour être franchi. Je voulais aussi te dire que je t'aime, infiniment, toi qui m'a élevé comme une maman durant tout ce temps où la mienne, ta fille, était trop malade pour le faire.

Je veux te dire mamie que les anges t'attendent. Que là-haut, dans les étoiles, il y a une jolie place pour toi. Tu pourras observer les constellations de plus près et puis tu leur cuisineras du pâté aux patates, je suis sûre que même les anges mangent, sinon ça s'appellerait pas le paradis.

Belle route, ma petite mamie, belle route... Je t'aime


jeudi 22 janvier 2015

Lettre à...

C'est un peu comme rester là, des heures, au soleil sous la brise chaude d'une journée parfaite. Fermer les yeux et sentir les chauds rayons effleurer ma peau. Ouvrir mes sens et entendre la vie fourmiller sous mes pieds. Me sentir parfaitement, si justement à ma place.

C'est un peu comme arriver à un carrefour inconnu et savoir pourtant, à la seconde même, quel est le chemin à prendre. Et savoir qu’à partir de maintenant, à chaque carrefour s’imposera la même évidence.

C’est aussi comme se taire. Apaisée. Écouter le silence. Et cette douce musique du cœur qui bat tout près.

C’est comme confier un grand trésor. Fermer doucement le loquet sur un cœur palpitant et s’en remettre à la confiance de son porteur.

C’est comme mettre fin à une longue marche épuisante. Et poser, un à un, tous ses bagages sur le sol. Puis s’asseoir, contempler l’amas de souvenirs et décider de ce qui restera sur place. Et accepter de partager un peu son fardeau, pour repartir le cœur en fête et le pas léger.

C’est comme ouvrir la porte d’une chapelle inconnue et se savoir dans un endroit familier.

C’est un peu comme rouvrir ce livre tant aimé, dont la couverture cornée porte les traces des lectures nocturnes, de ses errances dans le sac à main ou de la fois où il a glissé dans le bain. L’ouvrir en connaissant déjà la fin, en souriant aux dialogues qui reviennent en mémoire et pourtant l’ouvrir le sourire aux lèvres et prendre un plaisir immense à tourner à nouveau les pages entre ses doigts.

C’est un peu comme se glisser lentement dans l’eau chaude d’un bain le soir, lorsque les enfants dorment. Et savourer la saveur du baiser brulant de l’eau qui embrase l’âme de ses vapeurs.

C’est comme une de ces soirées douces autour d’une bougie à traîner, encore un petit peu. Les murmures se taisent, les cœurs se rapprochent. Les amis qui se parlent peu mais savent s’écouter en silence. Savoir que le réveil sera difficile, la nuit trop courte mais le faire quand même. Et sourire.

C’est un peu comme mettre les mains dans la farine, puis s’essuyer sur son tablier comme on a vu cent fois sa mère le faire. C’est rassurant, ça a quelque chose de délicieux. C’est un nouveau partage qui se crée.

C’est un peu aussi comme me sentir le cœur débordant, prêt à exploser. Et pourtant, à la minute suivante, réaliser qu’il a encore grandi mais que l’explosion ne vient pas.

C’est un peu tout ça à la fois et tellement plus encore.

Et putain, qu’est-ce que c’est bon !