jeudi 6 décembre 2012

Mon arbre...

Mon arbre est incomplet. Il ploie sous la tempête et gémit dans le vent. Mon arbre souffre et a besoin de réponses.

Je ne sais pas d'où je viens. Enfin, si, bien sûr, je sais qui sont mes parents, et leurs parents. Et les parents de leurs parents avant eux. Et puis...ça devient plus compliqué.

Lorsque notre héritage est voilé, lorsque les branches de l'arbre, sans être cassées sont invisibles et ne le seront peut être jamais. Qui est-on? Comment se construit-on, avec cette part de vide en nous?
Comment expliquer cette vague nostalgie qui court dans nos veines? Cette peur incontrôlée d'être abandonnée? Cet amour si fort qui nous lie à notre mère, incassable, immuable. Comme un défi lancé au passé. Comme pour dire que malgré tout, nous, on y est arrivées.

Je ne sais pas d'où je viens. Mais je commence à le découvrir. Ces derniers temps, tout s'est accéléré. Des noms. Des femmes, qui entrent dans notre vie sans frapper alors qu'on les avait cherchées sans savoir ce que l'on aller trouver derrière. Juste ce besoin, si violent. Savoir. Juste savoir.

Étaient-elles blondes, ou brunes? Avaient-elles une fossette au coin des joues et les yeux qui pétillent? Étaient-elles mariées, avaient-elles un foyer au cœur duquel elles trouvaient un certain apaisement?
Et ces pères "inconnus", qui étaient-ils? Quelle est ma source? De quel secret sommes nous issues?

Je cherche des réponses, doucement. Tout en sachant que je ne les aurai probablement jamais toutes.
Je cherche, pendant des heures, sur internet. J'abîme mes yeux à en pleurer. J'épluche les archives, je traque les noms. Je dessine des arbres comme je dessinerai le fil de ma vie qui se remonte. Sans certitudes mais avec de l'amour. Beaucoup d'amour.

J'imagine, aussi. Les secrets qui peuvent être nos origines. La douleur de ces femmes qui abandonnent certains enfants, qui en gardent d'autres auprès d'elle.

Je ne juge pas, surtout pas. Je ne vis pas au XIXème siècle, je ne porte pas le poids des traditions, du mariage. Je ne vis pas dans un monde où avoir 4, 5, 6 ou 10 enfants est courant. Je ne sais pas.

Je cherche des personnes, au-delà de mes réponses. D'autres personnes sur cette Terre dont l'arbre est incomplet et qui ne l'ont jamais su.

Finalement, je crois que je me cherche, moi. Je voudrais trouver ma paix, je voudrais que ma fille soit libéré du poids de ces absences. Je voudrais que l'on construise notre vie, sans traîner le fardeau de ce passé absent mais si présent.

Je voudrais. Et on y arrivera. Je me le promets.

1 commentaire:

  1. je n'avais pas encore pris le temps de lire ce dernier article ... tu t'es lancée dans une grande quête ! J'espère que tu trouveras au moins quelques réponses à tes questions.
    Je n'ai jamais éprouvé ce besoin de remonter à mes origines, pas que ça ne m’intéresse pas, mais la mémoire récente et très prégnante encore, malgré la disparition des grands parents, de ma famille semble me suffire ...
    Après je comprend tout à fait qu'on puisse avoir ce besoin d'éclaircir les zones d'ombre, et je trouve fascinant de connaitre le parcours d'une filiation.

    RépondreSupprimer

Et toi, tu en dis quoi?