lundi 26 septembre 2011

Je vous présente Patience, ma meilleure amie (ou pas)

Emilie m'a demandé si je pouvais écrire sur la patience... Gros sujet, s'il en est!
D'abord, la patience, pour moi c'est quelque chose de très instable comme le sommeil de petite elfe quand elle fait ses dents et sans cesse en évolution. J'ai aussi remarqué que patience rime avec quota de sommeil, forme ou règles douloureuses.
Je te présente donc aujourd'hui Patience. Patience était plutôt effacée dans ta vie, avant que tu aies des enfants. Entends par là que tu ne faisais pas vraiment attention à elle, tu en parlais parfois, comme d'une grande fierté ou d'une petite chose insignifiante (la patience...euh... j'ai pleins d'autre qualités, aussi, hein!). En réalité, Patience, tu la connaissais très mal. Parce que peu de choses l'avaient mise sur le devant de la scène jusqu'à maintenant. Je veux dire VRAIMENT sur le devant de la scène, pas juste lorsque tu devais faire la queue trois quarts d'heure à la caisse et que tu était bien contente que Patience soit là (ou alors que tu te demandais où cette satanée Patience avait encore pu se fourrer). Pas lorsque c'était le boxon dans ta classe mais que tu savais que le soir venu tu n'en ramènerai aucun chez toi et que c'était juste jouissif. Des fois, tu étais du genre à penser que Patience était ta meilleure amie, d'autres fois tu pensais que Patience et toi c'était juste impossible. Incompatibilité d'humeur.

Oui mais... tu es devenue maman, ou papa, ou ça viendra sûrement un jour. Et là... Patience est entrée dans ta vie. Plus ou moins sereinement. Plus ou moins brutalement. Joyeusement. Ou pas.
Chez moi, elle est entrée sans crier gare dans ma chambre d'hôpital alors que j'étais pliée en deux à terre depuis un petit moment déjà j'attendais petite elfe. Et elle ne m'a plus quittée depuis. Ou si peu...
Ma première vraie rencontre avec Patience a donc eu lieu dans la nuit du 11 au 12 juin 2010. Je m'en souviens comme si c'était hier même si des fois je préfèrerai oublier. Je te plante le décor : 

Acteurs : moi, mes contractions, ce putain de monitoring qui ne fonctionne pas
Figurants : la vieille et acariâtre sage-femme 

Je suis donc installée dans ma chambre depuis quelques temps puisque je suis arrivée tôt, sans contractions mais après avoir perdu les tonnes d'eaux en regardant tranquillou un petit Harry Potter. La vieille et acariâtre sage-femme ayant décidé que je n'accoucherai pas avant des plombes et que je devais dormir a renvoyé papa elfe à la maison pour qu'il puisse pioncer tranquille lui au moins le veinard pour pas qu'il "me dérange" (euh...il a une tête à sauter sur mon lit rien que pour m'emmerder???). Sauf que tout ne s'est pas exactement déroulé comme prévu puisque dès son départ les contractions ont vraiment commencé arghhhh. Mais comme le monito ne marche pas, je te rappelle, eh bien je dois patiemment et calmement attendre mon tour pour devenir mère. Et c'est ici, alors que je me roulais à terre commençais à avoir un peu mal depuis 2-3 heures que Patience est entrée dans ma chambre. Comme ça. Sans même un "bonjour maman elfe, ça roule?". Elle est entrée et elle s'est précipitée à mes côtés pour m'aider dans cette épreuve étape que j'étais en train de vivre sans personne d'autre. Heureusement. Car le monitoring se trompait et que j'ai fait tout mon travail dans cette chambre (en chuchotant "merci Patience, je suis chochotte, je n'ai même pas de vraies contractions qu'elle dit la dame, je vais accoucher demain ou même après-demain si ça se trouve, heureusement que tu es là pour m'aider à attendre") avant qu'on ne m'annonce "Ah...euh...vous êtes à 10...euh...on va descendre...euh... avec le lit... des fois que le bébé arrive dans l'ascenseur".
 Première rencontre. Merci Patience.

Par la suite, je ne sais pas pour toi mais pour moi Patience a été là (presque) toutes les nuits. Pour m'aider à supporter l'absence de le déficit cruel de sommeil. Pendant un mois, j'ai dormi (enfin, mes yeux se sont momentanément fermés tout seuls) environ une heure par nuit (en 4 ou 5 fois) et Patience était toujours là. Pour m'accompagner, pour me soutenir pendant que je berçais petite elfe, pour sécher mes fichues larmes qui coulaient à longueur de journée toutes seules, pour m'aider à oublier ces putains de crevasses quand petite elfe tétait 4 heures de suite la nuit, pour marcher au moins 6 kilomètres par jour en poussant lamentablement ma super poussette 3 roues. Merci Patience. Grâce à toi, j'ai appris à écouter mon instinct de mère, je me suis autorisée à pleurer, à coucher ENFIN petite elfe sur le ventre quand tu m'as fait comprendre que même avec ton aide je finirai par ne plus y arriver.

Patience se cache parfois profondément au fond de nous mais elle est toujours là. C'est une histoire de maman (ou de papa).

Avant, je pensais être un petit peu patiente. Aujourd'hui, je le suis vraiment devenue. Je sais que je suis capable de marcher dans le noir autour de mon lit pendant 2h sans m'interrompre en berçant une petite boule d'amour chouinante de 6kg dans le bras. Je sais que je peux rouler une poussette dans mon salon 3h de temps pendant 2 mois si rien d'autre ne fonctionne. Je peux même relire 20 fois Le lapin de la colline en 10 minutes et le refaire 10 fois par jour. Ou encore m'endormir sur le sol collée au lit de petite elfe pour l'accompagner dans son sommeil.

Patience et moi c'est devenu... l'histoire de ma (nouvelle) vie.

5 commentaires:

  1. juste magnifique !
    bisous
    laeti

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  2. jolie! et oui la patience s'est aussi invitée dans ma vie avec l'arrivé de mon ange. J'avoue que parfois elle diminue d'intensité mais seulement 5 minutes... Elle revient toujours plus forte... Et à vrai dire heureusement qu'elle est là pour les nuits qui ne sont toujours pas complète... La patience m'a aussi appris à relativiser... Vive elle! ;) bisous margot

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  3. je ne te savais pas si philosophe!!! la patience, on en acquiert un peu plus chaque jour dans nos classes et à la maison je trouve... Personnellement, ado et même au lycée, je n'étais pas patiente pour un sou. Et le contact avec les petits puis avec bébé m'a bien calmé. ça sert à rien de brusquer les choses (enfin il y a des limites à tout)....
    bref, patience je t'aime patience je t'adore
    Bisous maman Elfe
    Laura

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  4. Merci les nénettes... Ah cette patience, Heureusement qu'elle existe, hein? Elle et moi on a encore passé une heure ensemble ce soIr au pied du lit De petite elfe :-). @Margot : toujours pas ses nuits? Il aime trop le tétou?
    @ maman L : tu vois je suis aussi philosophe, pas que délurée :-)

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  5. ;) merci!
    Sujet très bien traité! J'ai bien rit et du coup monsieur attend l'ipad avec impatience pour pouvoir le lire!
    Ici Patience s'est installé avec nous depuis 2007... Et, en ce qui concerne les nuits, elle nous a soutenu pendant 6mois qd même!
    Après ca elle a eu une grosse grosse poussée de croissance à la naissance de numéro 2 en aout 2010!
    Il y a une chose que notre Patience adoooore ... C'est voir les les petits loulous se marrer comme des baleines (même si ils se sont chamaillés tout le reste des dernières 24 heures)!!! Rien de tel pour la regonfler cette chère et tendre Patience!
    Merci encore!

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