Aujourd'hui, je suis venue vous parler d'une idée de génie qu'a eue mon amie Maman des champs. Emilie (de son pt'it nom) est écrivain et elle eu envie de faire de nous des auteurs d'un jour. Le principe étant le suivant : elle nous donne des contraintes, et nous devons écrire un texte en les respectant. Les contraintes étant : un cadre et des mots à placer dans le texte.
Pour le moment, deux textes ont été lancés, et je suis toujours stupéfaite de voir à quel point un même thème peut amener des productions différentes...la magie de l'écriture!!! Et bien sûr je n'ai pas pu résister, il FALLAIT que je participe!
Je vous propose donc de vous faire partager mes deux petits écrits et je vous encourage vivement à aller découvrir le blog d'Emilie ici (et du coup à lire tous les autres textes) et à la suivre sur facebook par là. Ca va parler de littérature dans le coin!
Allez...immersion dans le monde imaginaire de maman elfe, prêts?
Pour le premier texte, les contraintes étaient les suivantes :
Bonjour ! Mon nom est Tain Pu
Lu Tain. Je suis un gnome des forêts perdues. Tu ne connais pas les
forêts perdues ? Normal, elles sont perdues ! Et crois-moi, c’est mieux
comme ça ! Chez nous, point d’ordinateurs ni de télévisions. Nous vivons
très chichement, dans de petites grottes nichées au creux des arbres.
Billevesées, dis-tu ? Ne sois pas si prompt à juger, les grottes
arboricoles sont de véritables joyaux, creusées dans les plus hautes
branches des plus vieux chênes de la forêt.
Aujourd’hui,
l’excitation règne parmi mon peuple. Ce 53 juillembre est un jour très
particulier, car notre prince Royalty le Magnifique célèbre son mariage.
Il épouse Boursicota la Flamboyante, fille de Pétroleum, roi du monde
des gnomes.
Et
moi, Lu, je suis le chambellan de Royalty, c’est donc à moi que revient
l’insigne honneur d’organiser toute la cérémonie. Crois-moi sur parole,
je ne suis pas enchanté. La coutume veut que pour un mariage princier,
le repas ne doive être constitué que de fromage de miel. Seules les
abeilles Font-Ktionnaires produisent le miel à fromage, et les
pourparlers avec leur peuple sont compliqués. Je n’ai jamais réussi à
apprendre leur langage si particulier à base d’entrechats douze et de
bourdonnements étranges qui vous vrillent les tympans. Un peuple qui
communique sans utiliser de mots, je trouve cela suspect.
J’ai
donc du trouver un nain terprète, un jeune prodige trijambiste dont je
ne supporte pas les manières. Ce nain est étrange, il refuse de parler
tant qu’il n’a pas fait son shampooing aux baies de sureau entre 7h13 et
7h28, et il sirote du thé de lentilles à longueur de journée dans une
petite flasque en étain gravée aux armoiries des elfes sylvains. Je me
demande où cet étrange personnage a pu dénicher un tel objet…mais pas
question que je le lui demande, il pourrait prendre ça comme une marque
d’amitié et devenir plus collant que la sève des pins au printemps.
Je
disais donc que j’ai trouvé un nain terprète, mais il serait fou de
penser que mes problèmes se sont réglés. Les abeilles Font-Ktionnaires
étant en grève depuis 3 milléniaires, il a fallu dépenser une bonne
partie du trésor royal afin de les convaincre de se remettre au travail.
Et embaucher une foule de fourmis Croondes pour leur masser les
mandibules afin d’augmenter la production du précieux nectar.
Bref,
le mariage est là et aujourd’hui sera la plus longue journée de ma vie.
Surveiller le banquet, guider la farandole processionnaire, souffler
les répliques au prêtre, vérifier que le gnome farceur ne se cache pas
sous la robe de Boursicota, et mille autres choses !
Tiiiiiiiiiiiiiilt !!!!
Ohoh, voilà les carillons qui tintinabulent, on y est ! Pas de temps à
perdre, je dois conduire le troglodyptère qui guidera le cortège royal.
Mais… que se passe-t-il ?
Oh
mon pieu ! Boursicota…elle…euh…elle est couverte de boutons
pustulants !!! Qu’a-t-il bien pu lui arriver ? Et… Royalty aussi !!!
Oooooooh, j’ai compris ! Ces deux-là n’ont pas pu s’empêcher d’aller
froquiter dans les tilleuls !
Laisse-moi
t’expliquer. Chez les gnomes, la coutume veut que les promis ne se
connaissent pas physiquement avant leur mariage. Tous les gnomes le
savent, dès le berceau. Mais Royalty a toujours été si têtu… il a du
penser qu’il ne s’agissait que d’une coutume stupide et a voulu braver
la tradition. Ce petit freluquet a décidé de ruiner ma journée. Où
vais-je pouvoir trouver de quoi camoufler cela ? Que pensera le peuple
en voyant celui que celui qui s’apprête à devenir leur roi est incapable
de dominer ses hormones en érupulsion ?
C’est
le moment que choisit le nain terprète pour surgir dans mon dos.
Détestable habitude, que celle de ce personnage loufoque ! Que veut-il
encore ? Tandis que j’ouvre la bouche pour lui signifier de déguerpir
sur-le-champ, le voilà qui s’avance vers le couple princier. Non mais
quel toupet ! Comment ose-t-il approcher ces royales majestés ?
Avant
que je n’ai le temps de l’en empêcher, il accélère le pas, fonce droit
sur le couple, ses mains soudain luisantes levées vers le soleil et… un
éclair jaillit de ses paumes ouvertes pour gifler le visage des
souverains. Qui instantanément changent de couleurs. Plus de boutons,
et Boursicota est plus rayonnante que jamais.
C’est donc cela que cachait ce nain ? Des pouvoirs ? Ce blason elfique… ce pourrait-il que ?
Mais oui, c’est donc cela ! Ce nain, c’est…
Pour le texte suivant, voilà ce qui nous attendait :
7h18, comme tous les matins, la sonnerie de mon instrument de torture
réveil joue sa symphonie en sol mineur version fa dièse. J’ai encore un
peu les yeux qui collent et mon corps est couvert de sueur. Mince, je
tremble !
C’est ce fichu
cauchemar, aussi… Ca arrive tous les lundis depuis la reprise et ça
commence à sérieusement m’effrayer. Laisse-moi te raconter.
Au début, je me trouve à Paris, devant la pyramide
du Louvre. Ca commence bien, parce que ça fait bien longtemps que je
n’ai pas vu cette chère Mona, et je me dis que c’est une occasion à ne
pas rater (bah oui, je me le dis tous les lundis, parce que dans mes
rêves j’ai une mémoire de poisson rouge. Ou bien parce qu’un rêve c’est
comme un film. A chaque fois que je regarde Troie, Brad Pitt couche avec
la même nana, montre ses fesses au début du film et meurt à la fin.
J’ai beau regarder, encore et encore, jamais il ne s’en sort. C’est
nul.). Bref, revenons à nos maquereaux. Je suis donc
là, devant cette pyramide, dans le …euh… dans un arrondissement de
Paris, donc. Il faut dire que cette ville est sympa mais c’est un vrai puzzle, avec tous ces arrondissements et ces quartiers…
Je ne suis pas hyper à l’aise avec ça. Je m’insère dans la file
d’attente et je laisse vagabonder mes oreilles. Derrière moi, c’est un détective
qui est là, il raconte à sa femme qu’il pense bientôt boucler son
enquête pour ce gros client dont il lui a parlé hier (encore une
histoire d’amour qui a mal tourné, si tant est que tuer l’amant de sa femme puisse être qualifié de mauvais tournant). Devant, un numismate
qui vient prendre son pied en admirant les pièces disséminées dans le
musée, qu’il connaît vraisemblablement par cœur. A ma gauche, une dame
âgée explique à son amie qu’elle a enfin réussi à obtenir le bouchon
de champagne qui manquait à sa collection, grâce à sa petite fille qui
travaille chez Trois-Gros et qui a débarrassé la table de Ballaré venu
boire un petit verre entre amis Il ne manque plus que le tueur
psychopathe anthropophage et le tableau sera complet. Complet pour quoi ? Mais…pour la suite de mon cauchemar, voyons !
Comme ça n’avance pas beaucoup et que j’ai horreur de rester là sans bouger, je sors de mon sac à dos une sucette.
Tu sais, une de ces sucettes bicolores qui ont le même goût que les
colliers…mamie m’en achetait pleins quand j’étais petite (maintenant, je
suis grande, je les achète toute seule). Tout en la suçant lentement,
je repense à mon accouchement…je mangeais la même sucette lorsque j’ai
perdu les eaux en regardant Harry Potter, ça laisse des traces. Ca,
c’était la partie sympa, la suite, c’était un peu sanglant. Comme la
suite de mon cauchemar d’ailleurs.
Je tourne la
tête sur la droite en entendant une grande clameur s’élever dans l’air
glacé du petit matin. Une bande de minettes affolées entoure un homme
qui se rapproche de nous. Sa tête me dit quelque chose… Mais oui ! C’est
le candidat malchanceux de la Plusbelle star, celui
qui a perdu la finale face à cette nana si bien gaulée qui a du coucher
avec la moitié du jury (et pas que la moitié masculine, si tu vois ce
que je veux dire^^). Dis donc, mais…ça a ses avantages d’être une
« star », le voilà maintenant qui nous passe devant et entre (sans
payer !!! à l’intérieur du musée, sous le regard enamouré de la
caissière (qui pourrait se dépêcher un peu, merde mince, il fait froid ici !)
AAAAAAhhhhhh ! Ca avance ! Je sors de la poche de ma chaude polaire mauve ma petite bourse en cuir tout élimé qui contient mes pièces et ma grenouille
en argent achetée aux Etats-Unis… huit ans que je la promène
partout !). Je paye l’entrée, et me voilà partie à la découverte des
ailes du Louvre que je ne connais pas.
Finalement, je
n’ai pas pu résister… je suis retournée voir Le radeau de la méduse. Je
suis tranquillement en train de détailler la toile, quand un hurlement
atroce retentit. Là-bas, au bout du couloir, devant les toilettes, un
attroupement s’est formé. Un corps paraît être allongé sur le sol. Tu ne
le sais peut-être pas, mais je suis super froussarde… courageuse, oui,
mais pas téméraire ! Je commence donc doucement à reculer, histoire de
changer de pièce (des fois qu’il y ait un mort, je ne voudrais pas
passer mes nuits à faire de sombres cauchemars, tu vois !). C’est alors
que je bute dans quelqu’un…le temps de me retourner, je reconnais la
couleur du vêtement, l’allure droite. Un flic ! Super, je vais passer
pour la nana qui se sauve. J’adresse une prière silencieuse à ma vessie
(parce que se pisser dessus au milieu d’un musée ça le ferait moyen) et
je lui fais mon plus éblouissant sourire. Auquel le flic rétorque en me
saisissant le poignet sans ménagement pour m’entraîner loin de
l’attroupement (merci !).
Ce n’est que
trois heures plus tard que j’en ressortirai. Le pantalon trempé, la tête
remplie d’images atroces et un vague relent de gerbi dans la bouche
(plus merci, du coup !). Un tueur anthropophage sévit dans le musée,
depuis une semaine déjà. Aujourd’hui, il a en partie dévoré un homme
dans les toilettes pour femmes, et c’est en voyant ma réaction qu’ils
m’ont soupçonnée. Car le tueur semble être une femme, au vu des indices
dont ils ont parlé et que je préfère ne pas répéter ici. Je ne te
parlerai pas non plus des photos horribles que l’on m’a mis sous les
yeux, pour être bien certains de mon innocence. Je crois que j’ai été
libre à l’instant où j’ai vomi mes dix derniers repas sur les pieds de
mon interrogateur. Au fait, désolée si tu étais fan mais… c’est le
fameux candidat qui a été dévoré… finalement, quelqu’un l’a trouvé bon.
Maladroitement, je sors de la petite pièce dans laquelle j’ai été séquestrée interrogée. Vite, prendre l’air, oublier ces images atroces, quitter Paris…
Chaque lundi
matin, c’est à cet instant précis que s’arrête mon cauchemar. Sauvée par
la sonnerie du réveil. Réveil salutaire, s’il en est.
Je me lève,
donc. Me dirige vers la fenêtre. Que j’ouvre en grand, savourant la
caresse du vent sur mon corps frissonnant. Mon regard balaye l’horizon.
Au loin, les champs de myosotis bleuissent le paysage. Sous la fenêtre,
le rhododendron ouvre timidement ses premiers boutons. C’était un rêve,
tout simplement.
Moi j'en dis que tu as du talent mais je crois qu'on en a déjà parlé ;)
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